Des bribes d'images floues et sombres revenaient dans le champ de vision du garçon, à peine descriptibles. Quand la cage tressautait à cause d'une pierre sur le chemin, Kévin se permettait d'ouvrir les yeux difficilement, comme si ses paupières pesaient une tonne. Il avait vu des créatures et des hommes autour de lui, puis Urantia contre qui il était adossé, enchaîné de partout alors que Kévin n'avait que des bracelets aux mains et aux pieds. Plus tard, il crut voir Marly, sur le dos de sa monture ailée qui marchait à côté d'eux. Le sorcier, qui avait revêtu son grand manteau noir muni d'une capuche, tenait une chose éméttant une lumière entre ses mains. Même dans l'état de fatigue extrême dans lequel l'élu se trouvait, il était certain que c'était son téléphone que son rival avait en sa possession. En temps normal, Kévin n'aurait laissé personne d'autre y toucher, encore moins quelqu'un comme Marly, mais les limbes l'avaient de nouveau envahi.
Une autre pierre fit trembler la cage, Kévin se réveilla encore brièvement. La dernière vision qu'il eut avant de tomber dans un sommeil profond, fut celle d'une ville sombre, entièrement faite de pierres volcaniques lui donnant une allure effrayante. La parfaite cité des vilains, se dit-il. Et pourtant, des humains et des monstres en tout genre vivaient en harmonie comme à Feiticeira, en plus grand nombre. Personne ne semblait être gouverné par une race ou une autre comme Kévin aurait pu le penser après tout ce qu'on lui avait dit.
"Je me souviens de ce qu'ils nous racontaient à Echoes lorsque j'étais encore dans l'une de ses fichus divisions, raconta Blake. Ils nous disaient que la déesse et son armée voulaient nous attaquer pour nous diviser. Et puis, comme toi, je suis arrivé ici, et j'y ai vu beaucoup de choses, de tout même... Mais en aucun cas des créatures et des humains vivant séparément, ni sous le joug d'une espèce dominante...
-Ne l'écoute pas ! coupa Urantia. Ils veulent te manipuler !
-Je n'ai même pas besoin de lui dire quoi que ce soit, Terry. Il n'a qu'à constater par lui-même."
Kévin sentit soudain sa tête devenir très lourde, tout comme ses paupières qui se refermèrent avant de voir sa vision s'assombrir d'un seul coup.
De la musique venant d'un casque le réveilla pour de bon. Allongé sur le sol composé de pierres noires contrairement aux murs faits de briques rouges, le lycéen porta une main à son cou. Un bandage en tissu y faisait le tour, avec une compresse à l'endroit précis où Marly avait tiré sa pierre inhibitrice. Ce dernier par ailleurs, était aussi assis sur le sol, devant ce qui était une cellule dans laquelle le jeune homme se trouvait. Son "visiteur" avait la tête baissée vers l'une de ses mains dans laquelle il tenait le smartphone de Kévin. Son casque bleu était sur ses oreilles.
"Rends-moi ça, c'est pas à toi", murmura-t-il.
Mais Marly ignora l'ordre, ou ne l'avait tout simplement pas entendu. Pour se faire remarquer, Kévin se releva pour se mettre assis - découvrant au passage qu'on avait remplacé ses vêtements par une tenue grise et légère.
"Eh oh ! Touche à ton cul et rends-moi mon téléphone !"
Le fait d'avoir bougé et crié avait enfin fait réagir le maître des lieux, enlevant son casque avant de s'adresser à Kévin, un grand sourire aux lèvres.
"Ah ! T'es enfin réveillé, fit-il en coupant la musique des écouteurs. Ton téléphone est chouette, mais ils ont pas trop évolué, même après tout ce temps. Je suis déçu.
-T'inquiète... Pas mal de choses ont changé depuis ta disparition si c'est ce qui t'inquiète, dit Kévin en se massant les bras tiraillés de courbatures. Sur certains points, tu me croirais pas.
-Mais si, t'en fais pas. Tu pourrais même me dire n'importe quoi sur la Terre que je te croirais. Je me fous de ce qu'elle est devenue de toute manière... Sinon, ton téléphone est vraiment top ! Regarde ça !"
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La Prophétie du Sphinx
ParanormalMenant une vie parisienne sans saveur, Kévin tente de trouver sa voie dans une société qui décide de son avenir à sa place. Malgré ses talents d'escrimeur, la majorité de ses journées sont des échecs constants. Et alors qu'il décide d'oublier son qu...