CHAPITRE 17 - LEV

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MUSIQUES
I COME APART - A$AP ROCKY
CUT MY HAIR - TATE MCRAE
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Sortant de la douche, j'enroule une serviette autour de mon corps. Je brosse ensuite mes cheveux, et pendant une dizaine de minutes j'essaye de faire une queue de cheval plaquée, mais je n'y arrive pas. Je balance alors ma brosse sur le lit, m'écroule à plat ventre et pousse un cri. Quelques secondes plus tard, Isaac débarque dans ma chambre, sûrement alerté par le cri de rage que je viens de pousser. Ma serviette remonte presque sur mes fesses, presque. Pourtant, Isaac se tient la, un visage inquiet.

— Ça va ?
— J'arrive pas à plaquer mes cheveux ! m'énervé-je.

Il me regarde, un sourire en coin plaqué sur son visage, à deux doigts de se moquer de moi. Mais je ne tiens pas compte de sa réaction, surtout que je suis toujours enervée, de bon matin ça me casse les pieds !

— Assis toi, Clochette, ordonne-t-il pendant qu'il part chercher ma brosse à l'autre bout du lit.

J'exécute alors ce qu'il me demande, sans rechigner et m'assois au milieu du lit. Je sens ensuite le lit s'affaisser derrière moi, et les mains d'Isaac se plaquer sur mes épaules nues.

— Qu'est ce que tu fais ? demandé-je en tournant le visage pour le regarder.

La douceur qui se reflète dans les yeux de cet homme lorsqu'il me regarde devrait être illégale. Car ce regard me perturbe tellement !

     Passant outre cette sensation étrange qui née au creux de mon ventre, je tourne le visage et regarde le mur en face de moi. Isaac commence à passer la brosse sur mes cheveux, soigneusement et doucement comme si il avait peur de me blesser ou de faire quelque chose de mal venu. Dans ce moment plus qu'intime, je décide de parler.

— Je pratiquais la danse quasiment depuis que je marchais, c'était ma bouffée d'air frais. Même si c'était strict, surtout le classique, j'adorais ça. Les copines, les galas, les musiques, voir mes parents fiers de moi, c'était ce qui me plaisait le plus, dis-je de l'émotion dans la voix.

Je ferme les yeux en reprenant lentement ma respiration.

— Si t'avais vu la passion que j'avais, sans vouloir me vanter j'étais forte, très forte, murmuré-je en souriant au souvenir de moi sur des pointes.

L'émotion m'envahit, et impossible de retenir les quelques sanglots qui veulent s'échapper a ce que je me m'apprête à dire.

— Puis, à mes seize ans, tout s'est soudainement arrêté, j'étais entrain de conduire et à une intersection, un chauffard m'a foncé dessus, sur le côté de ma voiture. J'en suis sortie indemne mais...

Je sens un bras passer sur mon sternum, puis je suis tirer contre le corps d'Isaac. Il m'enlace et murmure que tout va bien, et que je ne suis pas obligée. Mais j'en ai envie, il faut que je lui en parle, je n'ai jamais dit ça à personne, même pas à mon père.

— J'emmenais ma mère en chimiothérapie, elle était presque en rémission et son cancer durait depuis trois ans déjà. Elle est décédée à ce moment là et moi... je suis toujours vivante.

Et mes vannes s'ouvrent, je laisse échapper tout ce que j'avais sur le coeur, dans les bras d'un homme qui, il y a quelques semaines, ne m'intéressait pas plus que ça. Je me brise un peu plus, les larmes roulant sans cesse sur mes joues. Je ne pleure jamais, je ne suis pas quelqu'un qui pleure facilement, sauf lorsqu'il s'agit de parler de ma mère et des relations houleuses avec mon père depuis cet accident. Les mains d'Isaac caressent mon crâne, sans rien dire, sa simple présence me rassurer, à ce que je ne me sente pas seule comme depuis toutes ces . C'est sa manière à lui de m'encourager, par tous les sens. Quoique je fasse, si je parle ou si je m'arrête là, il sera présent pour moi.

PHŒNIX Where stories live. Discover now