Pause

47. Bordel de pensées colériques

Sentir le froid vivifiant
Me couper le souffle
Étouffer ma voix
M'a rendue vivante.
Mais seulement
Pourquoi ne suis-je capable
D'agir autrement ?
De faire face
Au lieu de fuir ?
Je me sens faible, putain.
J'ai l'impression d'être une brindille
Dans un torrent.
Une plume dans l'océan.
Inoffensive.
J'en ai marre de ne pouvoir
Être forte mentalement
Avoir de la portée dans mes mots
Et cesser de m'emmêler
De perdre mes moyens.
Je me sens faible, putain.
Faible de céder à la colère
De prendre des résolutions
Et de ne jamais les tenir.
Faible de me dire
Que demain ira mieux
Alors que non,
Demain sera encore pire.
Faible de me dire
Que je ne suis capable d'être forte
Qu'à travers les personnages
Que j'ai créés.
Faible de me dire que je suis
Incapable de frapper
Incapable de voir la douleur
Dans un regard
Aussi pervers soit-il.
Faible de ne savoir retenir mes mots
Être crue, brutale,
Ne pas les mâcher ni les retenir
Et de toujours cracher la vérité.
Faible de ne pas m'assumer
De baisser la tête en cours
Et de ne pas ouvrir la bouche
Pendant parfois des heures
Et me renfermer dans l'écrit.
Faible de ne pas simplement oser
Oser être moi-même
Oser me lâcher
Oser vivre.
Si j'avais un minimum de courage
Je serais allée le voir
Et lui aurais dit ce que j'avais sur le coeur
J'aurais dit ses quatre vérités
Aux personnes qui le méritent
Dit à mes parents que je crache ma haine
En mots, affichés dans ma chambre
Parsemés, comme des appels à l'aide.
Mais non.
Je vole sans grâce dans les airs
Et me ramasse lamentablement au sol.
Je suis faible, putain.
Je suis faible.
Je suis faible.
Encore.
Pourquoi ?
Juste, pourquoi ?

Je n'ai jamais écrit de "poème" aussi long, même si c'est un gros bordel. Je suis fière de l'avoir écrit, même s'il ne ressemble à rien.