3. La rue

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Pour tout dire, je n'avais jamais ressenti aucun sentiment patriotique envers l'Italie ou la Tunisie. Je n'avais jamais eu l'occasion de humer le parfum de mes origines. 

Toute ma vie, je l'avais passé entre les murs de ce quartier de France. Ce pays qui nous abandonnait, nous, les gens de quartiers. Ils se contentaient de nous parquer dans ces prisons de béton qu'étaient les quartiers et les cités. 

Livrés à nous même, en marge de la société. Dans cette arène on nous abandonnait à ELLE, notre impitoyable tortionnaire : La rue

Ma compagne de malchance,

Cette rue qui m'avait déchu,

Cette rue qui m'avait trahi sans état d'âme,

Elle était notre royaume,

Notre cour des miracles à nous les déchets que la société avait rejeté,

Je la hais et la haïrais quand bien même en enfer.

Elle engendrait toutes sortes de cas sociaux, les enfants de la misère, ses enfants.

La rue, nous l'aimons et la haïssons. Seule la loi du plus fort régnait, c'était marche droit ou crève. 

Cette rue abritait des loups féroces, capables de te supprimer l'usage de tes jambes par soucis d'honneur, capables de te tuer pour une stupide histoire d'argent. 

L'argent ! Il les rendait tous fou à lier. D'un côté, il y avait ceux qui faisaient leurs affaires discrètement, dans le seul but de faire vivre leur famille. Et puis à l'opposé, on trouvais ces chacals assoiffés de richesses, vêtus de luxe, au volant d'imposants gamos onéreux. J'ai eu à faire à ce second cas.



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- Au nom de quel crime -Where stories live. Discover now