King's game [Spiral] - Tome 3

Ordre n°9 (2) - PDV Nazo

Vers deux heures dix du matin, environ, nous avons attendu les autres devant le portail du lycée, main dans la main.

- Tu crois qu'ils viendront ?

- Ne t'en fais pas, je suis sûr qu'il y en aura quelques uns.

Il serre un peu plus ma main. J'entends alors un sifflement. Je cherche la provenance du bruit et vois une silhouette sortir de l'ombre.

- Eh beh, ça y est ! Vous avez fini de vous tourner autour !

Akaro sourit, et regarde nos mains. Je rougis et essaye de lâcher la main de Kaiji, mais celui-ci la serre, au contraire. Akaro Motamo est le meilleur ami de Kaiji. Il sort avec Tsuki depuis peu.

- Salut Akaro.

- Tu t'es enfin décidé à déclarer ta flamme, Kaiji ? Demanda Akaro.

C'est son genre, de fouiller dans les affaires des autres.

- Ou alors c'est Nazo qui t'a fait sa déclaration ? Vous vous tournez autour depuis le début de l'année, quand même !

Il sourit et tape l'épaule de Kaiji. Celui-ci, tout rouge, fait signe à Akaro de rentrer. Des bruits de pas s'entendent, et nos camarades sortent de la pénombre. Kaiji lâche ma main, visiblement gêné. Nous entrons tous dans la cour du bahut et je m'assois sur un banc.

- Ecoutez, si je vous ai réunis ici, c'est pour que nous discutions calmement. Je suppose que certains d'entre vous n'ont tué personne, tout comme moi. Je ne tiens pas à déclencher un carnage. Seulement... je voudrais que l'on coopère.

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée de se faire confiance, marmonne une voix.

Je tourne la tête vers Anko.

- Je suis peut-être la plus faible ici, mais pas la plus bête. Certains vont en profiter ce soir.

- Anko... murmure Chitai, la meilleure amie de Anko.

Même si je les soupçonne d'être plus que des amies...

- Je suis content que vous six soyez venus, en tout cas.

Nous étions huit. Kota, Akaro, Tôka, Nachi - d'ailleurs je précise que Tôka et Nachi sont ensemble -, Hisa, Anko, Kaiji et moi.

- Si personne d'autre n'est venu, c'est soit car ils ne peuvent pas, soit qu'ils ne veulent pas. Enfin, commençons à-

- Commencer quoi, Kaiji ? Si on ne tue pas, on meurt ! Tuer ou être tuer !! Cria Akaro.

Akaro... il était si calme et joyeux tout à l'heure...

- Aka', calme toi...

- Non, je ne me calmerai pas ! Je ne veux pas mourir !

Kaiji lui attrapa les épaules. Je me levai, et vis Akaro frapper mon roux. Il sortit ensuite un couteau. Je me figeai et courus vers eux. J'attrapai Akaro.

- Je t'interdis de lui faire du mal !

Il me repoussa d'un revers. Il se tourna vers moi.

- Tu n'as pas intérêt à t'approcher.

Je me mis à trembler.

- Et toi, tu n'as pas intérêt à le tuer.

Akaro se tourna vers Kaiji, au sol, tenu par le pied de son ami. Ses mots me touchèrent. Il ne voulait pas que je meure.

- Hé, Kaiji, tu sais comme moi qu'on doit tuer. Tu ne veux pas que je meure, hein ? Alors voilà ce que tu vas faire. Tu vas donner ta vie pour moi.