Chapitre 8

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La nuit commençait à tomber, je fermai doucement la porte. Et sans enlever mes chaussures je me dirigeai vers l'escalier, je remarquai alors un mot d'Alexis posé sur le meuble de l'entrée il y avait probablement plusieurs heures. Il m'informait qu'il était chez un ami.

J'étais rassuré, mon retard n'était pas trop grave, et Franc avait sûrement beaucoup bu, pas besoin de faire à manger.

Mon sac sur l'épaule, je montai les marches. C'était bizarre, il n'y avait pas de bruit, j'étais accueilli par le silence. Normalement ça m'aurait rassuré de ne pas entendre Franc, mais à cet instant, j'avais un mauvais pressentiment et je ne savais pas pourquoi.

J'arrivai au premier étage et je tombai nez à nez avec mon beau-père. J'eus un mouvement de recul, mais je me rendis compte que mon talon était au bord de l'escalier, je me figeai. L'odeur de l'alcool émanait de mon lui, j'en avais presque la nausée.

— Tu étais où ?

La question tomba, et je sus que selon ma réponse, je ne sortirais pas indemne de cette discussion. Il fallait que j'invente, et au plus vite. 

— La prof m'a retenu pour parler du dernier contrôle de français.

C'était faux, je n'avais pas eu de test de français depuis trois semaines et j'avais eu une très bonne note. La réponse ne semblait pas plaire. Ses sourcils se froncèrent et je vis son poing de serrer. Je ne devais pas trembler, il fallait que je me contrôle, s'il voyait que j'avais peur, ça serait encore pire.

— Qu'est-ce que tu as foutu ?

— Rien, et puis ça ne te concerne pas !

Je prononçai ces mots avec froideur, c'était un affront, et Franc ne le supporta pas. Sa main partit s'abattre sur mon visage avec force. Je ne comprenais rien de ce qui se passait, je basculai dans le vide.

Je dévalai les escaliers en essayant tant bien que mal de protéger mon visage. Je finis ma course en me tapant la tête au meuble de l'entrée.

Mon arcade sourcilière explosa, le sang coulait le long de mon visage, des points noirs dansèrent devant mes yeux. Je laissais mon beau-père me frapper, encore et encore, sans esquisser le moindre mouvement.

Soudainement, l'image de Soraya s'imposa devant mes yeux, je vis son visage étincelant, son sourire rayonnant. J'avais envie que ça change, j'avais envie de me battre, pour moi, mais aussi pour elle. 

Je roulai sur le côté, et heureusement pour moi, l'alcool affaiblissait les réflexes de Franc. Il frappa le mur derrière moi. Je me relevai en quatrième vitesse et j'esquivai le nouveau coup poing qui arrivait vers mon visage, je trébuchait sur le pas de porte et m'enfuis en courant.

J'étais même étonné de pouvoir courir après les coups que j'avais reçus. Je m'enfuyais, mais je n'avais plus aucun sens de discernement, la tête me tournait, je ne voyais plus le décor autour de moi. Une voix m'appelait, mais je n'apercevais plus rien, je sentais mes jambes me lâcher et je me laissa aller, je chutai dans l'inconscient.

DéséquilibreWhere stories live. Discover now