Chapitre 2 : A la recherche d'aide

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On ne bouge plus avec Nathan, mon regard est perdu dans le vide. Je ne peux me dire qu'ils sont morts, et pourtant...
Il se reprend en premier et lance un regard furtif à côté du comptoir. Il est blême et ses mains tremblent. John était son meilleur ami tout comme Sarah était la mienne.

J'essaye péniblement de réprimer un sanglot, mes ongles me marquent la peau.
Il me chuchote à l'oreille en essayant de faire le moins de bruit possible :
-Ils ne sont pas encore partis, ne fais pas de bruit.
Ses yeux sont brillants de larmes, il est à deux doigts de pleurer lui aussi.
Soudain on entend un pas qui passe la porte de la pharmacie. Mon cœur bat à un rythme fou. On s'enfonce un peu plus sous le comptoir.

La personne fait le tour de l'endroit en prenant son temps. J'ai l'impression de n'avoir jamais connu personne d'aussi lent, Nathan et moi calquons nos respirations sur les pas en essayant d'être le plus discret possible.
On voit une main se tendre au dessus de notre cachette, on s'arrête de respirer et on braque nos armes dans sa direction.
S'il nous voit peu importe leur nombre on se battra, quitte à mourir nous aussi.
La main attrape finalement un tube de Doliprane et se retire, on attend d'entendre qu'il sorte de la pharmacie avant de prendre une inspiration.

Mes poumons m'ont brulé mais il est enfin parti.
Les bruits de pas, une quinzaine ou une vingtaine de personnes au bruit, nous indique qu'ils partent.
On se relève tous les deux, nos sacs sont pleins de médicament mais cela n'a aucune importance maintenant...
Nathan me fait signe de m'assoir sur le comptoir et de l'attendre. Je l'écoute.
Après tout qu'est-ce que je pourrais faire ? Le brouillard ne s'est toujours pas levé et dessine un tableau macabre ; au loin sur un des ponts j'aperçois la silhouette des morts errants sans but.
Je lance de frustration mon arme contre un des murs, nous aussi maintenant on va errer perdu dans cette ville, passer tout ce temps à se méfier des zombies pour mourir de la main des hommes.
La vie a un sens de l'humour cruel.
Je ne réprime plus mes larmes maintenant, lorsqu'on avait fui l'école et qu'on s'était arrêté pour soigner ma jambe j'avais pleuré à la fois de douleur et de peur, mais Sarah m'avait soutenu.
Ses paroles réconfortantes, sa bonne humeur et sa volonté avait peut-être accompli plus pour notre survie que les compétences de John et Nathan au combat.
On a croisé de nombreux solitaires, le regard plus vide que ceux des zombies, ayant perdu toutes leurs raisons de vivre et cherchant juste un moyen d'en finir.
Les « morts en sursis » comme on les appellent nous avaient couté quelques balles, on avait pas la lâcheté de les laisser se faire dévorer par les zombies.
Je regarde l'arme au sol, peut-être que moi aussi je pourrais en finir.

Une seule balle suffirait, rapide et moins douloureux que les dents des hordes.
Je me lève lentement, mes joues sont trempées de larmes, ma main tremble en attrapant la crosse de l'arme.
Si seulement les choses avaient pu être différentes.
Je raffermis ma prise sur l'arme, j'ai déjà tiré avec, à de nombreuses reprises mais là c'est différent.
Une inspiration et ... Nathan rentre en courant dans la pharmacie :
- Aëlys, on bouge d'ici et vite !
Mon arme sur la tempe il me regarde d'un air surpris puis comprends ce qui se passe :
-Aëlys...
- Ça ne sert à rien de continuer ! On y arrivera pas ! Je veux pas me faire dévorer, laisse-moi le faire.
-Non, Aëlys ...
-Tu comprends pas, je suis plus rien sans eux !
Il m'attrape le bras d'un geste vif et me cri presque dessus :
-Ils ne sont pas morts !
Sonné je le regarde sans comprendre, il enlève l'arme de mes mains, chose peu complexe vu mon état :
-Je suis allé fouiller la zone, il n'y a pas leurs corps ce sont les zombies qu'on a entendus se faire abattre cependant ils ne sont plus ici donc ça nous laisse qu'un seul choix : ils se sont fait capturer.

J'encaisse l'information, mi contente de les savoir vivants mi effrayés de ce que les bandes ont pu leurs faire subir.
-On fait quoi alors ?
Ma voix est violente et cassante alors que je ne veux pas l'être mais le choc a été trop brutal pour moi.
-D'après les uniformes c'était les Festifs, on pourra pas attaquer une bande aussi grandes seules, on doit déjà aller voir le contact de Sarah. Elle parlait souvent de ses capacités, il pourra surement nous aider.
Je hoche mollement la tête, s'il reste la moindre chance de les sauver on doit la tenter.
Mais les festifs ... un frisson me parcourt, on va vraiment affronter une bande entière à trois ?

Journal d'Aëlys : la chute de BordeauxDär berättelser lever. Upptäck nu