Chapitre 3 : Questions sans réponses

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Je m'assois sur un des canapés et j'observe la pièce, après tout on a du temps. Nathan quant à lui est installé confortablement et semble essayer de dormir.
Il est vrai que les dernières heures ont étaient éprouvantes pour tout le monde.
L'endroit est vraiment agréable à la vue, une cheminée est présente et de nombreux tableaux, des paysages, égayent la pièce couleur bleu foncé.

Les tableaux me font repenser à ma campagne natale, je ne suis pas une Bordelaise comme peuvent l'être Nathan, John et Sarah.
Quelle importance cela peut avoir ? Le mal du pays je pense, on est pas forcément très loin de chez moi, une vingtaine de kilomètres au maximum mais vivre en permanence en ville me pèse.
A l'époque je ne rentrais pas tous les jours chez moi mais au minimum une fois par mois je pouvais me ressourcer, profiter de l'air frais, du calme et de la beauté de l'endroit.

Mes parents me manquent aussi, on n'a jamais pu quitter Bordeaux après l'invasion de zombies. Cela représentait un trop gros risque pour un groupe comme nous, il fallait préparer des provisions, des munitions, ne pas savoir où on allait atterrir, s'exposer aux groupes qui rodent hors de Bordeaux.
Mes trois amis, même s'ils souhaitaient autant que moi que je retrouve mes parents, m'avaient persuadé qu'on ne pouvait prendre le risque. Cela m'attristait, mais je comprenais.

Je dérive ainsi à mes pensées quand le souffle régulier de Nathan me ramène au présent. Il s'est endormi. Bon cela me laisse une bonne demi-heure pour explorer cet endroit.
Elle a interdit de toucher, pas d'explorer. Je me lève en faisant le minimum de bruit. Les peintures de cette pièce et le mobilier, bien que de bonne qualité, ne vont rien m'apprendre de plus sur notre hôtesse.

Je reviens finalement dans le couloir pour observer les portraits, en quelques rapides coups d'œil je repère que certains tableaux remontent à des époques anciennes. Le plus vieux que je trouve est un noble en collant installé sur une chaise et offrant un sourire sévère.
Je lis le nom inscrit sous le tableau « Erwan Halleck », sans surprise il porte le même que celui de Sarah.
Maintenant que j'y repense elle ne nous avait très peu parlé de sa famille et jamais de sa sœur. Peut-être que John en sait plus que Nathan et moi ?

Je recherche un tableau récent dans l'espoir d'en trouver représentant les parents de Sarah ou qui sait, peut-être d'elle-même. L'entrée de l'endroit est réservée aux temps les plus anciens alors que le cœur de la maison, ou du manoir vu la taille, regroupe les plus récents.
Je trouve finalement mon bonheur peu après avoir monté l'escalier. Je trouve en effet une toile représentant Sarah et sa sœur, ou l'inverse vu que je n'arrive pas à les distinguer, et ses parents.
Je fouille dans ma mémoire, elle les a déjà mentionnés, sa mère s'appelait ... Viviane c'est ça.
Et son père Alexander il me semble, je vérifie mes pensées sous la toile : « Alexander, Viviane, Sarah et « ... je reste bouche bée.
Le prénom a été arraché, des traces de coups répétés indiquent que cela a était fait volontairement.
Elle l'aurait fait d'elle-même ? Pourquoi cacher à ce point son prénom ?
Je me mordille la lèvre, en explorant l'endroit j'aurais peut-être mes réponses mais elle n'appréciera pas que je le fasse. Il n'y a pas à s'en faire si je suis de retour dans le salon avant son retour.
La respiration, lente et calme, de Nathan m'indique qu'il dort toujours.

Au moins j'aurais pas à le convaincre de me laisser faire, même si ce n'aurait pas était compliqué à mon avis.
Bien commençons la fouille, le rez-de-chaussée semblait posséder toutes les pièces utiles d'une maison : salon, cuisine, pièce à vivre.
Avec un peu de chance les chambres doivent donc être à l'étage, où je me trouve, et ça me parait un bon point de départ.

Étonnamment, après avoir échappé à des zombies et à une bande c'est maintenant qu'une boule au ventre me prend. J'ouvre lentement une des portes et je découvre une pièce comportant un lit simple, un bureau, une bibliothèque et quelques meubles.
La chambre de Sarah ou celle de sa sœur ?
Une odeur de renfermée me répond rapidement, en toute logique c'est celle de Sarah et sa sœur n'a pas dû y passer beaucoup de temps depuis son départ.
A première vue je ne pense pas trouver grand-chose ici mais sait-on jamais ?
Je fouille rapidement le bureau, rapidement est le bon mot car il a été entièrement vidé, seule la poussière des derniers mois me fait face. Je me dirige vers les meubles, seulement pour arriver au même constat : quelqu'un a méthodiquement vidé la pièce.

Il ne reste plus que la table de nuit à découvrir, sans trop d'espoir j'ouvre le tiroir de cette dernière et ... je trouve une sorte de photo roulé en boule. J'essaye de la déplier sans l'abimer mais il est clair que la dernière personne à y avoir touché n'a pas pris autant de précaution.
Une fois déplié je découvre une photo de Sarah et John lors de la fête foraine. Quitte à ce qu'elle ne serve plus autant la récupérer. Je la glisse précautionneusement dans ma poche.
Bon il n'y a plus rien qui retient mon attention dans la chambre autant passer aux suivantes.
Je referme la porte en vérifiant que je n'ai rien touché, en dehors de la photo.

Je tends l'oreille mais il n'y a pas plus de bruit que quand je suis rentrée. Seulement Nathan qui dort toujours.
Il reste deux portes à l'étage : surement la chambre de notre hôtesse et celle de ses parents. J'avais pas fait attention mais il n'y a pas juste une odeur de renfermé : quelque chose que je n'arrive pas à déterminer empeste.
Au hasard je sélectionne la porte la plus proche de moi, je baisse la poignet... et elle me résiste. J'y mets un petit coup d'épaule pour tenter de la forcer, mais elle résiste. Un coup dans l'eau.

Plus qu'une chambre à vérifier alors, j'espère que ce sera celle de notre chère hôtesse.
La poignée s'abaisse sans problème ce coup-ci.
Un bureau rempli de note me fait face, un petit lit se trouve sur ma droite tandis que tout le côté gauche de la pièce est jonché de cartes de la ville.
Les cartes, rempli d'annotations, semblent décrire la difficulté de chaque route, cela doit lui prendre un temps colossal de tenir tout ça à jour.
Je lis en vitesse les notes, elles concernent les cartes que j'observais. Ce sont de simples compléments à ces dernières.

Une fenêtre que je n'avais pas remarquée plus tôt m'offre une large vue de la ville : les trams, définitivement arrêtés, ressemblent à des baleines échouées sur les quais, des voitures sont aussi à l'arrêt, fantômes d'une époque maintenant révolue.
Ne te laisse pas aller à la mélancolie Aëlys. Je trouve la même table de nuit que dans la chambre et pleine d'espoir je l'ouvre.
Je m'accorde un petit sourire : un journal et un stylo y sont entreposés et contrairement à la photo de tout à l'heure ils n'ont pas la moindre trace de poussière.

Pendant un instant je me fige. C'est probablement son journal que je viens de trouver, est-ce que j'ai le droit de faire ça ? A regret, je referme le tiroir. Sarah lui faisait assez confiance pour l'inclure dans notre plan.
Espérons que cette confiance soit méritée et que je ne regrette pas mon choix.

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⏰ Terakhir diperbarui: Nov 21, 2018 ⏰

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Journal d'Aëlys : la chute de BordeauxTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang