Suspects. [TOME 2] [TERMINÉ]

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Jason

Je viens de passer devant la classe où Gabrielle avait cours et j'ai vu quelque chose de bizarre. J'ai vu monsieur Perryda la tenir fermement par le poignet, je les ai regardé quelques secondes mais je suis vite partis, je ne voulais pas que l'un d'entre eux me voit. Et je voulais surtout pas que Gabrielle pense que je l'espionnais.

J'arrive devant mon casier, je soupire lourdement avant de l'ouvrir pour pouvoir enfin me débarrasser de ce livre d'histoire qui pèse une tonne. En l'ouvrant j'aperçois un bout de ma plaque d'immatriculation de mon ancien véhicule dissimuler entre d'autres cahiers.

Paniqué j'enlève rapidement les cahiers qui se trouvent juste au dessus. Un bout de mon ancienne plaque d'immatriculation sous les yeux il y a un petit bout de papier collé dessus. Je l'arrache rapidement pour y lire ce qu'il y a écrit dessus.

"Je n'aime pas les secrets, personne n'aime les secrets et avec moi il n'y aura plus aucun secret. Souviens toi cet été, Gabrielle est-elle au courant ? Il vaut mieux pour toi si tu ne veux pas que l'autre bout de ta plaque atterrisse dans les mains de la police. Je te laisse jusque vendredi minuit.

TIC TAC le temps passe."

Le coeur battant à vive allure je cache du mieux possible le bout de ma plaque en dessous de mes cahiers de cours. Je chiffonne le bout de papier pour le fourrer dans la poche de ma veste.

- Ça va Jason ? S'exclame Tania.

Surpris par leur présence je tressaute légèrement. Je ne les avait pas entendu arriver.

- Euh ouais ça va, il faut que j'aille vérifier quelque chose, leur dis-je un peu nerveux.

- D'accord, on se rejoint plus tard alors, me répond Ashon en me scrutant du regard.

Ashon me connait mieux que personne et il sait très bien quand quelque chose ne va pas mais cette fois ci je vais pas me confier à lui.

D'un pas rapide j'arpente le couloir pour aller me réfugier dans les toilettes des garçons. En entrant dans la pièce je me dirige tout naturellement vers l'un dès lavabo. Je dépose mes mains de chaque côté de celui ci le regard rivé vers le miroir.

Je ne peux pas avouer à Gabrielle ce que j'ai fait cet été. Je n'ai pas envie de la perdre plus que je ne l'ai déjà perdu. Et je sais que si je lui avoue tout elle ne me le pardonnera jamais. J'ai merdé mais à ce moment là je pensais plus à rien, j'avais pas les idées claires.

Mais qui ose jouer avec nous ? Qui ose nous manipuler de cette façon ? Et surtout pourquoi ? Qui pourrait nous en vouloir ? Je pensais que tout ça c'était fini.

La tête remplie de questions je laisse échapper un hurlement en espérant que cela m'aide à la vider mais rien n'y fait. Sans réfléchir je cogne mon poing contre le miroir. Sur le coup je ne ressens aucune douleur mais à peine quelques secondes seulement je commence à ressentir des picotements.

- Fais chier ! Cris-je avant de sortir des toilettes.

****

Je me retrouve devant l'infirmerie, assis sur un banc en bois, la main bandée plutôt grossièrement j'attend l'infirmière pour qu'elle me donne de quoi arrêter la douleur. Elle m'a demandé ce qui m'était arrivé, j'ai préféré lui dire que j'avais cassé la gueule à un petit con plutôt que dire que j'avais simplement cogné dans un putain de miroir. Mais vu les plaies que j'avais elle ne m'a pas cru.

- Jason ? S'écrit Emma surprise en s'approchant de moi pour venir s'assoir à mes côtés. Mais qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? Me demande t-elle paniquée.

- Ce n'est rien, juste quelques petites égratignures rien de bien méchant, lui dis-je en esquissant un léger sourire.

- Ça m'a l'air plutôt sérieux pourtant. arrêtes de toujours minimiser les choses, tu peux me parler Jason tu sais ? Te confier, comme font les amis. T'es pas tout seul ici.

Les mots qu'elle emploie ressemblent étrangement à ceux que j'ai dit à Gabrielle. Et si j'étais pareille qu'elle ? Si je lui ressemblais plus que je ne le croyais ?

Je baisse le regard pour fixer le sol en me demandant comment j'ai pu perdre Gabrielle. Pourquoi j'ai réagis ainsi ? C'était une simple connerie d'adolescente et je l'ai quitté sans lui laisser le temps de s'expliquer alors qu'elle, elle a pardonné toutes les conneries que j'ai faites.

La sonnerie retentit; ce qui me fait sortir de mes pensées.

- Bon j'y vais, on se revoit plus tard, dit Emma en se levant du banc avant de s'éclipser.

Agacé par l'attente que je trouve beaucoup trop longue je décide de me lever du banc pour aller rejoindre mon cours. La douleur attendra.