Trouduc : La séduction par l'odorat

1 - L'Appel

Harry se réveilla en sursaut. Encore un de ces cauchemars qui hantaient ses nuits depuis que son nom était sorti de la Coupe de Feu. Haletant, il passa sa main dans ses cheveux humides de sueur. Il lui fallut quelques minutes pour reprendre ses esprits et réaliser qu'il était en sécurité, à Poudlard, dans le dortoir des garçons de Gryffondor. Des rayons de lune pénétraient la fenêtre restée entrouverte et éclairait d'une faible lueur l'intérieur de la petite pièce circulaire. Harry porta son regard sur son ami Ron, qui semblait profondément endormi. Il ronflait paisiblement, jusqu'à ce que ses ronflements s'accélérèrent. Soudain, sa bouche s'ouvrit et il lâcha ces mots :

– Balec... Mange tes morts...

Lui aussi devait faire un cauchemar, se dit Harry. Mais sûrement pas aussi mouvementé que le sien. En effet, ce n'était pas lui qui allait devoir affronter trois épreuves, trois taches auxquelles il n'était même pas certain de sortir vivant.

Un quart d'heure plus tard, le sorcier se rendormit, tant la fatigue embrouillait son esprit. Alors qu'il rêvait d'une caméra GoPro accrochée à la trompette d'un musicien sous-côté [voir vidéo ci-dessus], il remarqua que le son émis par l'instrument ne ressemblait aucunement à celui d'une véritable trompette. C'était comme si quelqu'un pressait de ses mains un coussin rempli de gaz et munie d'une minuscule ouverture pour laisser s'échapper le fluide. C'était comme... un pet. Un pet. Tel semblait être le mot juste pour décrire ce bruit ayant fait intrusion dans le rêve de Harry. Mais celui-ci avait une sonorité particulièrement harmonieuse et si douce qu'elle en était presque attirante.

Le jeune sorcier se retourna dans ses couvertures, à moitié endormi. Attirant... Comment pouvait-il penser cela d'un son si disgracieux et répugnant ? Tout-à-coup, d'autres pets tout aussi intrigants sortirent de la trompette. Puis, la narine de Harry frémit. Il fallait s'en douter : qui dit pet dit odeur.

Cependant, à sa grande surprise, l'odeur qui s'éleva dans l'air était plus envoûtante qu'autre chose. Comment un si petit son pouvait troubler autant ses sens ? Et surtout, pourquoi tout cela lui semblait si réel ?

Trop fatigué pour chercher la réponse à ses multiples interrogations, le sorcier ramena sa couette sur son visage et plongea dans un profond sommeil, sans rêve cette fois-ci.

Lorsque Harry se réveilla le lendemain matin, ses membres étaient à moitié engourdis mais son corps semblait étrangement apaisé. Même la pensée des épreuves du Tournois des Trois Sorciers ne le fit pas frissonner. Il remarqua que la forte odeur qu'il avait sentie pendant la nuit restait toujours imprimée sur les parois de ses narines, bien qu'elle se soit fortement dissipée. Cela ne le dérangeait pas, bien au contraire. Cette odeur était si plaisante qu'il ne pouvait pas résister à prendre de grandes inspirations pour en profiter davantage.

Il ne phallus pas longtemps à ses camarades pour sortir à leur tour de leur sommeil. Harry les regarda tour à tour. Ils ne semblaient pas avoir remarqué de bruit ou d'odeur inhabituels. Harry serait-il le seul à détecter cette présence d'origine inconnue ?

Pendant le restant de la journée, Harry fut obnubilé par les pets. Il ne prêtait pas attention aux cours et les voix des professeurs lui semblaient lointaines par rapport aux bruits qui resurgissaient sans cesse dans ses pensées. Il ne se concentrait pas non plus sur les conseils énoncés par Hermione pour le préparer à sa première tache.

Le soir venu, Harry resta un bon moment éveillé, en se demandant s'il retrouverait la sensation de bien-être qu'il avait éprouvé la nuit dernière. Le nez rempli d'espoir, il ferma ses paupières.