2 - Obsédé

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Prout... Prout... Prout...


Ils étaient de retour. Ces bruits. Ces odeurs. L'esprit de Harry était troublé : ne devait-il pas, en temps normal, trouver tout cela repoussant ?


Prout... Prout... Prout...


Plus puissante encore qu'un philtre d'amour, la mélodie avait un pouvoir d'attraction étonnant sur lui. Les pets tournaient autour de lui dans un mouvement continu. Il était la Terre ; ils étaient la Lune.


Lorsqu'il se réveilla, Harry éprouva une déception à l'idée de devoir quitter son rêve captivant. Il se rendit dans la Grande Salle, encore étourdi. Ron et Hermione l'attendaient à la table des Gryffondor, du pain et de la confiture devant eux. Ron fit un geste de la main à Harry, mais lorsque celui-ci observa plus attentivement, il remarqua que seul son majeur était levé.


– Bonjour Harry ! dit Hermione avec un sourire forcé. Tu es prêt pour le contrôle de tout à l'heure ?


C'était une question rhétorique.


– Hermione, c'est humiliant, fit remarquer Harry, gêné.


– Je sais, répondit celle-ci. Sinon, je ne te l'aurais pas demandé.


Ron s'étrangla avec un ramboutan. Hermione lui donna des tapes dans le dos et il recracha le morceau fautif.


– C'est quoi cette merde ? s'écria-t-il.


– Le ramboutan, commença Hermione, aussi appelé litchi chevelu, est un fruit tropical d'Asie issu de l'arbre du même nom Nephelium lappaceum. Il appartient à la même famille que les litchis, les longanes et les quenettes.


Ron lança un regard suppliant à Harry pour qu'il mette un terme aux interminables explications d'Hermione.


– Ecoutez, coupa Harry. Je dois vous informer de quelque chose.


Ron et Hermione s'arrêtèrent et focalisèrent leur attention sur le balafré. Ce dernier s'assit en face de ses deux meilleurs amis et continua :


– Cela fait deux nuits que je fais un rêve. Le même rêve.


– Moi aussi j'ai fait un cauchemar l'autre soir, interrompit Ron. Il y avait des araignées. Quatre araignées, exactement. Elles voulaient que je...


– C'est vraiment super, Ron, reprit Harry. Dans ce rêve, j'entends une chose... Et je la sens... avec mon nez... Ça semble si réel... Cette chose peut vous paraître dégoûtante, mais moi... elle m'attire.


– Et on peut savoir ce qu'est cette chose ? interrogea Hermione.


– Eh bien... c'est... un pet. Une symphonie de pets. Des pets que je pourrais reconnaître parmi mille par leur son ou leur odeur.


Ron et Hermione restèrent bouche-bée, estomaqués par les propos de Harry.


– Est-ce que tu te fous de nous ? demanda Ron.


– Non ! Je peux même vous les décrire...


– Non merci, dirent Ron et Hermione d'une même voix.


Ron et Hermione échangèrent un regard et Hermione prit la parole :


– Si ça te semble si réel, c'est que ça doit certainement être quelqu'un qui entre dans le dortoir la nuit et te joue un tour.


– Mais qui peut bien faire ça ? s'étonna Harry.


– Le seul moyen de le découvrir, c'est de le découvrir, affirma Ron.


– Mais comment ? s'impatienta Harry.


Ron réfléchit un instant et dit :


– Je crois qu'il va falloir que tu t'introduises dans les toilettes et tenter de sentir les odeurs dégagées par les utilisateurs. Peut-être que tu retrouveras celle qui fait chavirer ton cœur ?


– Ron... murmura Hermione. Tu es... intelligent ?


– Ça se pourrait ? fit Ron en enfournant un second ramboutan dans sa bouche sans l'éplucher, qu'il recracha immédiatement. Fruit du démon !


– Je retire ce que je viens de dire, soupira Hermione. Harry, ce plan te convient ?


– Ça me semble réalisable.


– Parfait ! Maintenant, tu vas venir avec moi réviser le contrôle de Défense contre les Forces du Mal.


Hermione entraîna Harry dans la salle commune de Gryffondor avant de s'éclipser dans le dortoir des filles pour chercher ses manuels. Harry s'installa à une table près d'une fenêtre. Il fut aussitôt rejoint par Hermione qui peinait à soulever trois énormes livres. Il y eut un bruit sourd lorsqu'elle les déposa sur la table. Sans un mot, elle se mit à parcourir les pages du premier volume jusqu'à s'arrêter sur une image qui illustrait le début d'un chapitre.


– On va commencer par ça, annonça-t-elle.


Elle s'engagea alors dans une pluie d'explications compliquées et jugées inutiles à retenir par le cerveau de Harry. Il se mit alors à rêvasser. Il pensait aux pets. Aux pets qu'il ne cessait d'entendre et de sentir à longueur de journées. Ces pets qu'il chérissait plus que tout au monde, tant la beauté de leur sonorité et la légèreté de leur parfum avaient des pouvoirs d'enchantement puissants. Au bout d'un long moment, l'homme qui n'avait jamais vraiment cicatrisé réalisa qu'il était en train de sourire bêtement, et qu'Hermione passait sa main devant ses yeux pour le réveiller.


– Harry ! Harry ! s'exclamait-elle.


– Euh, oui ?


– Ah, enfin ! Tu m'as écoutée ?


– Euh, oui, mentit Harry


– Alors, tu as compris pourquoi il ne faut jamais aborder un Héquaucet par en-dessous ?


– Euh... oui.


La mine réjouie, Hermione effectua un dab et tourna la page.


– Génial, on va pouvoir passer au chapitre suivant.

Trouduc : La séduction par l'odoratDove le storie prendono vita. Scoprilo ora