Chapitre 7

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Angolo marcha de toute sa vitesse, bousculant dans sa hâte quelques passants qui lui lancèrent des menaces et des insultes, indignés de ce geste insolent. Il jeta un coup d'œil rapide derrière. Ses poursuivants étaient encore là et le suivaient toujours. Angolo commença à courir.

Ce jour-là, en revenant de son travail, il avait marché tranquillement en direction de sa maison en prenant son chemin habituel passant par les prairies. Lorsqu'il eut traversé le petit ruisseau, à côté duquel il faisait souvent ses siestes, par le tronc d'arbre qui servait de pont, il avait vu sur le chantier des hommes barrant la route qui s'étaient levés en le voyant. Croyant avoir affaire à quelques bandits qui guettaient le retour des honnêtes travailleurs, il s'était élancé dans la forêt et avait couru de toute sa force vers la ville dans l'espoir de les décourager par la présence de d'autres personnes. À la grande surprise de Angolo, ces hommes avaient couru après lui et l'avaient suivi même dans la ville.

Dans son inquiétude et dans sa hâte, Angolo n'avait pas fait attention aux chemins qu'il avait choisis de prendre. Prenant des routes qu'il n'avait jamais pris auparavant, il fut désespéré en se rendant compte qu'il était arrivé devant un cul-de-sac. Il se tourna et vit les hommes s'avancer vers lui.

- Que voulez-vous, demanda Angolo en cachant mal son effroi. Ne me faites pas de mal, voici tout ce que j'ai sur moi.

Angolo sortit les deux billets de cinq-cents francs congolais de sa poche. C'était toute l'argent qu'il possédait sur lui. Les hommes se regardaient entre eux, puis riaient comme une baleine.

- Nous ne sommes pas des bandits, dit l'un des hommes. Nous voulons juste t'emmener voir quelqu'un qui veut te parler. Tu n'aurais pas dû courir. Bande tes yeux avec ça et ne tente pas de résister.

L'homme donna un bandeau à Angolo. Ce dernier hésita, regarda les hommes, puis se banda les yeux. Il ne pouvait rien faire. Deux hommes le prirent par le bras et le firent marcher.

La marche dura une quinzaine de minute. On s'arrêta et on lui ôta le bandeau des yeux. L'homme qui lui avait parlé était entrain de téléphoner. Après avoir raccroché, il fit signe à Angolo d'attendre.

Au bout d'une demi-heure une belle voiture noire arriva et s'arrêta à quelques mètre d'Angolo. Un homme endimanché dans sa tenue noire impeccable portant des lunettes de soleil descendit du véhicule. Deux hommes vêtus d'une chemise blanche descendirent derrière lui. Aux ceintures de ces deux hommes étaient attaché des pistolets. Angolo sut que c'étaient des gardes du corps et qu'il avait affaire à quelqu'un qu'il ne pouvait imaginer la grandeur.

- Monsieur Angolo Amoussi, dit l'homme aux lunettes de soleil. Je suis enchanté de vous rencontrer. J'espère que vous m'excuserez pour ces manœuvres que j'ai employés par souci de sécurité.

Angolo demeura silencieux, ne sachant quoi dire. Des grosses gouttes de sueurs coulaient de son front. Il ne savait pas ce qu'un homme si puissant voulait de lui. L'homme regarda Angolo et attendit que ce dernier lui réponde.

- Qu'est-ce que vous voulez de moi? demanda Angolo, incapable de maintenir son silence dans un tel atmosphère.

- N'ayez pas de crainte, monsieur Angolo. J'étais une vieille connaissance de votre père et je ne vous désire aucun mal. Je connais tout sur vous et je sais que vous êtes en nécessité pour les conditions de votre mère.

- Qu'est-ce que vous voulez de moi? répéta Angolo d'une voix presque tremblante cette fois à cause de cette « nécessité » mentionné par cet homme.

- Rien de compliqué, répondit l'homme. Je désire seulement que vous me rendiez quelques services auxquels vous serez fortement récompensés. Vous pourriez obtenir ce que vous désirez de plus cher.

- Qu'est-ce que vous voulez que je fasse? demanda Angolo plein d'émotions.

- Peu de chose comparément à ce que vous pourrez recevoir en retour. Je veux seulement que vous me donnez une réponse.

Angolo savait que ces services que l'homme allait lui demander ne seraient dans aucun cas honorable. Il devrait salir ses mains en le faisant et cela pourrait probablement lui coûter sa vie. Mais il savait que l'homme poli ne tolérerait aucun refus de sa part. S'il osait décliner l'offre, sa vie finirait dès maintenant.

- Que pourrais-je obtenir en retour? demanda Angolo, vacillant.

L'homme souriait. Il claqua de ses mains deux fois. Un de ses gardes du corps descendit de la voiture une valise noire et l'ouvrit en la présentant à Angolo. Angolo reconnut dans la valise une combinaison de traitements antirétroviraux d'une marque qu'il ne connaissait pas.

- J'espère que vous ne pensez pas naïvement que ces médicaments vendus par les contrebandiers à un prix inférieur au prix de production sont de nature véridique. Ceux-ci sont les meilleurs que j'ai pu trouver sur le marché en les faisant importé directement des États-Unis. J'espère que vous allez aimer ce premier cadeau que je vous offre. En plus de cela, il y aurait pour toi une rémunération monétaire.

Angolo regardait le coffre. Il ne put contrôler son excitement et failli pleurer de chaudes larmes en voyant de l'espoir pour sauver sa mère. Il ne put refuser ce cadeau qu'il ferait tout pour obtenir.

- Je vous remercie de tout mon cœur et je vous jure ma fidélité, dit Angolo d'une voix tremblante d'émotion. Je ferais tout ce que vous me demanderez.

L'homme souriait. Il fit signe à son garde du corps de donner le coffre à Angolo.

- Monsieur Angolo, dit l'homme. Je vois que vous êtes un homme sage. Je vous convoquerai sous peu pour votre première tâche. Rentrez chez vous et ne dites à personne ce qui est arrivé aujourd'hui. J'espère que vous devinez déjà les connaissances d'une trahison.

- Pourrais-je seulement savoir comment vous appelez? demanda Angolo.

- Vous pourriez m'appelez D.

L'homme partit sur sa belle voiture noire.

Vies fragilesDär berättelser lever. Upptäck nu