Chapitre 3:

1 0 0
                                    

Je n'avais pas dormis de la nuit. Incapable de fermer l'oeil, j'avais revu dans mon esprit, encore et encore, le visage de cet homme, dont je ne connaissais même pas le nom, devenir rapidement rouge alors qu'il portait les mains à sa gorge. Puis il était passé au bleu, alors que l'air lui manquait. Et enfin, alors qu'il succombait, il était tombé de sa chaise de bureau, alongé par terre, pas tout à fait mort, mais sans aucune chance de survie. Et il m'avait vu. Il m'avait regardé, droit dans les yeux, avec cette lueur de peur et d'incompréhension, et j'avais envie de vomir rien que d'y repenser. Cet homme n'avait rien fait. Il n'avait rien fait d'autre que de travailler. Et seulement parce que son entreprise marchait bien, il était mort. Ses yeux verts qui devenaient vireux alors que la vie s'échappait de lui m'avaient accusé de cet acte. Je l'avais tué.

Mon réveil sonna. Il était l'heure de faire semblant, l'heure de retourner à cette farce qu'était devenu ma vie. Je me levais avec peine du sol où j'étais recroquevillé. J'avais sport aujourd'hui. En me déshabillant pour me changer, je me regardait dans mon mirroir. Aucune chance pour que mes camarades ne remarquent pas que j'étais couvert de bleus.

Et ils ne goberaient ps plus une potentielle chute dans les escaliers, on voyait trop nettement que j'avais été frappé avec un objet long. Peut-être que si je disais que j'avais été agressé sur le chemin du retour...non, pas crédible du tout. Mais il y avait la forêt. J'aurais pu me faire attaqué dans la forêt alors que je me promenais. Ça, c'était suffisament crédible pour eux. Ils auraient eu une batte de baseball, et auraient bu avant, ils auraient sentis l'alcool. Mais je ne les connaîtrais pas. Sinon, j'allais devoir inventer quelque chose d'autre. Une bande de jeunes qui boivent et attaquent quelqu'un au hasard, c'est possible, et personne ne chercherait plus loin.

Sauf que j'avais probablement une côte cassée, vu de près. Ils allaient s'inquiéter. Comment ne l'avais-je pas remarqué plus tôt? Je me changerais dans les toilettes. Mais comment allais-je suivre? Surtout qu'en ce moment, on fait du basket. Je ne réussirais jamais à jouer dans cet état. J'allais sécher ce cours. Je dirais que j'avais mal au ventre. L'infirmière n'est pas là le mercredi, je n'aurais pas trop de problème.

Je m'habillais rapidement après ça, pressé de quitter cette maison. Le pire, c'est que j'étais coupable malgré tout, je ne pouvais rien dire. J'avais tué cet homme, j'avais imaginé un moyen pour le faire. Et j'avais mentis à tout le monde sur la mort de mon frère. J'aurais pu dire la vérité, mais j'avais mentis, et j'avais caché le corps de celui-ci dans la forêt. Elle pourrait toujours dire qu'elle ne savait rien, que j'avais ça pour lui rendre service, dans mon esprit détraqué, que j'étais jaloux de mon frère. Et tous diraient que oui, c'était évident maintenant, ma façon de me comporter avec lui dénotait évidemment de la jalousie. J'en étais malade. J'étais pris au piège. Mais si je ne me faisais pas attraper, je serais obligé de continuer à tuer pour Elle.

J'arrivais au lycée complètement démoralisé. A peine avais-je mis les pieds là-bas que Léo, mon meilleur ami, me sautait dessus, accompagné de Quentin, son frère jumeau. Et de Rachel, notre amie un peu loufoque mais que j'aimais tellement. Bien sûr, juste en tant qu'ami, après tout, elle n'avait pas ce qu'il fallait entre les jambes pour me plaire. Léo babillait à mon oreille, et je me demandais ce qu'il ferait si on découvrait la vérité sur ce que j'avais fait. Me défendrait-il un peu, ou dirait-il qu'il avait toujours su que j'étais fou? Je soupirais, je devenais vraiment paranoïaque, et en plus, je doutais maintenant de mon meilleur ami.

-Tu va bien?

-Oui, oui, tout va bien ne t'inquiètes pas.

-Tu sais, quand tu mens, on dirait un feu de signalisation, me dit tranquillement Rachel. Tu devient tout rouge, et puis blanc, et re-rouge. Ce serait presque drôle, si on parlait pas du fait que tu n'allais pas bien et que tu nous cachais quelque chose.

-Hein, ne pu-je que répondre. On parlait de ça?

Ils soupirèrent. Bien sûr que je n'allais rien leur dire. Et puis, tout à coup, Bastien, un garçon de la classe qui voulait devenir reporter et dont le père était de la police vint s'incruster dans notre groupe. Il avait l'air à la fois surexité et surpris, comme si un énorme scoop était venu toqué à sa porte et qu'il n'y croyait pas encore.

-Vous savez quoi? Il y a eu un meurtre! Ici, dans notre ville! Je veux dire, il n'y a presque

rien à Brigny, mais quelqu'un à juger utile de tuer un certain Olivier Leblanc.

Ainsi, ma victime s'appelait Olivier Leblanc. Et la police savait déjà que c'était un meurtre. Évidemment, il ne devait pas avoir de produit laitiers chez lui, ni d'arachide, et ils avaient décourt qu'il avait fait une réaction allergique à cause du café dont la tasse était toujours posée sur le bureau. Je pense que je devais avoir l'air un peu malade, parce que Bastien me demanda si j'allais bien.

-Oui, oui, c'est juste que je ne comprends pas. Qui pourrait vouloir tuer quelqu'un ici?

-Ben, y aurait bien ta mère, mais elle est pas là.

Je jetais un regard blanc à Quentin. Il avait toujours su des choses incroyable, comme Sa véritable personnalité, je me demandais toujours comment il faisait. Le pire, c'est qu'il tombait toujours juste. Mais presque personne ne l'écoutait. A part Léo, Rachel et moi, tout le monde le prenait pour un menteur. Même quand il apportait la preuve de ce qu'il disait. Mais vu qu'Elle avait une incroyablement bonne réputation, ce n'était pas étonnant, puisqu'il passait son temps à répéter qu'Elle voulait nous tuer, Michel et moi, et qu'Elle était malsaine. Il devait d'ailleurs déjà savoir la vérité sur l'absence de mon frère. Peut-être même se doutait-il de qui avait tué Olivier Leblanc. Mais il n'avait rien dit, ne me jetait pas de regard étrange, se contentait d'être lui-même, alors je ne dis rien non plus et fit comme si tout était normal.

-Pfff, arrêtes tes conneries deux minutes, c'est sérieux là! Quelqu'un a commit un meurtre!

Bien sûr, d'après mon père, ça n'est pas un hasard si trente autres meurtres du même acabit ont été commit en trois ans. Pas forcément ici, mais dans les villes alentours. Tout le monde est à la recherche du coupable, d'après papa, il va passer un sacré mauvais quart d'heure! Il paraît même qu'ils ont parlé de faire appel à L!

-Elle? Qui elle, demandais-je avec curiosité.

-Pas elle le pronom, idiot, L, c'est le plus grand détective du monde. Tout le monde le connaît, mais personne ne sait qui il est. Quand il parle aux forces de l'ordre, il n'y a que cette lettre qui s'affiche, L. Et il est extrêment intelligent, il a résolut des tonnes de cas avant celui-là. Il va trouver qui a fait ça en un rien de temps.

Je me sentais un peu malade tout à coup, mais aussi un peu soulagé. S'il était aussi brillant, ce L, il allait vite fait m'attraper, et je n'aurais plus à tuer qui que ce soit. Mais s'il m'attrapait, j'allais raquer. Pour vingt meurtres, apparemment. Michel avait donc dû tuer vingt personne. Je ne voulais pas vraiment savoir de détails, mais il allait bien falloir que je me renseigne. Pour au moins savoir qui était les victimes que j'étais supposé avoir tué. Et je protégerais la mémoire de Michel, tant pis si je devais avoir une sanction plus lourde à cause de ça. Même s'il était intelligent, ce L, il ne pourrait sans doute pas faire grand chose si je révendiquais tous les meurtres.

Une course s'était donc engagée, entre moi et le plus grand détective du monde. Et mine de rien, j'espérais bien que j'allais la perdre, cette course.

/////////////////////////////////////////////////////

Chapitre un peu court, mais il s'agit plus d'un interlude, une petite transition pour annoncer mon chouchou d'amour. J'espère que ça vous a plut. N'oubliez pas de laisser une review, c'est ma nourriture!

Pour toi mon frèreΌπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα