Chapitre 5:

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Nous nous fixions, son regard noir impassible dans le mien terrifié. Je déglutis et lançais la première chose qui me vint.

-La seule chose que vous trouverez, c'est l'admiration des gens pour ma mère.

-Pfff, cette grosse vache, je vais finir par l'étrangler, cingla une voix facilement reconnaissable plus loin.

Je tournai la tête pour voir Rachel venir vers nous, l'air furieuse. Son père travaillait avec ma mère, et bien sûr, il était témoin de toute la perfection de celle-ci. Mais à voir le visage de notre amie, elle avait encore distribué son venin hier.

-Que se passe-t-il?

-Ce qu'il se passe? Ta catin momifiée de mère à sous-entendu hier au travail que, au vu de mes résultats, je devais sans doute n'être qu'une petite fayote qui payait mes professeurs, que ça ne l'étonnerait pas tant que cela, elle m'avait déjà vu traîner avec tellement de mauvais garçons! Ça a pas loupé, hier soir, je m'en suis pris une parce que j'avais «des mœurs trop légère, on t'a mieux élevé que ça», et quand j'ai dis que c'était pas vrai, ils ont dit que je mentais parce que ta mère est trop bien pour dire des mensonges. Ils la croient elle! Contre leur propre fille!

Rachel en était à presque me secouer après m'avoir attraper les bras. C'en était ridicule, même une fille menue comme tout était plus forte que moi. Je la regardais, vraiment désolé qu'elle subisse ce genre de chose.

-Ne t'inquiète pas, Rachel, dit Léo, quelqu'un va bien finir par voir à quel point c'est une garce. En attendant, on a la matière préféré d'Ismaël, ce serait bête d'être en retard.

Je le regardais sans comprendre. Qu'avions-nous en première heure déjà. Le nouveau qui devait être L m'apporta la réponse.

-Les maths sont ta matière préférée?

Je me sentis blêmir et tentais de filer, mais Quentin me choppa par le sac. Je tentais de le retirer, mais Léo et Rachel me tinrent chacun un bras pour me traîner jusqu'en salle.

-Noooooooooon! S'il vous plaît, je ferais ce que vous voudrez! J'avoue tout, c'est moi qui suis coupable, pas les maths, par pitié!

-Je constate que la perspective d'une heure de mathématique t'est plus pénible que la prison à perpétuité, s'amusa, bien que bizarrement stoïquement, celui qui nous suivait.

-Je hais les maths, et les maths me haïssent tout autant. Au fait, t'as quel âge?

-Bah, le même que nous, voyons, répondit Rachel.

-J'en suis pas si sûr, marmonnais-je.

La journée se déroula sans encombres, et je fis sans cesse des allusions à ma culpabilité. Au final, à la dernière pause, alors que L se trouvait encore avec nous, j'ouvris la bouche mais il me devança.

-Je savais déjà en venant dans ce lycée que tu étais le coupable, mais je n'en avais pas la moindre preuve. Tu avoues toi-même, tant mieux. J'ai déjà appelé quelqu'un en qui j'ai confiance, nous allons t'escorter à la fin de la journée pour t'interroger.

-Pourquoi pas maintenant, demandais-je, surpris.

-Parce que quelque chose m'échappe, et je ne veux pas que tout le monde se rue aux conclusions tant que je ne sais pas de quoi il s'agit.

-Je vais vous le di, commença Quentin, mais je lui enfonçais mon coude dans le ventre.

-Comme tu veux, du moment que tu m'arrêtes. C'est tout ce que je veux, dis-je alors que la cloche sonnait.

-Tes amis seront aussi interrogés.

Je grimaçais. Je ne voulais pas qu'il leur pose de questions, sinon, ils allaient dire la vérité. Voilà pourquoi je protestai tandis que nous montions en français.

Pour toi mon frèreWhere stories live. Discover now