- It's always 1895 -

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Et voilà, cette histoire est terminée. Autant que puisse se terminer une histoire, bien sûr...

Je suis incroyablement émue d'être arrivée à la fin, de les avoir laissés en paix, ensemble, au crépuscule de leur vie...

Mais Holmes et Watson ne sont ni partis, ni morts, jamais. Ils sont devenus des mythes, des légendes, et vivent pour toujours dans les histoires que l'on raconte, qu'on réinvente et qu'on redécouvre, au fil du temps. J'écrirai encore sur eux, jusqu'à ce que ma propre mort m'emporte, pour sûr! Ils habitent à jamais dans un coin de mon coeur, figé en 1895.

Je vous laisse avec deux derniers textes sur eux de Vincent Starrett, l'auteur de La vie privée de Sherlock Holmes. (Les deux traductions sont très littérales, vous pouvez en proposez d'autres en commentaires si vous voulez).

"But there can be no grave for Sherlock Holmes and Doctor Watson... Shall they not always live in Baker Street ? Are they not there this moment, as one writes? Outside, the hansoms rattle through the rain, and Moriarty plans his latest devilry. Within, the sea-coal flames upon the hearth and Holmes and Watson take their well-won case...
So they still live for all that love them well; in a romantic chamber of the heart, in a nostalgic country of the mind, where it is always 1895."

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« Mais il n'y a aucune tombe pour Sherlock Holmes et le Docteur Watson... Ne vivent-ils pas toujours à Baker Street ? N'y sont-ils pas maintenant, alors qu'on écrit sur eux ? À l'extérieur, les fiacres passent à travers la pluie, et Moriarty prépare son dernier plan machiavélique. À l'intérieur, le cœur réchauffé par les flammes du poêle, Holmes et Watson célèbrent leur affaire brillamment résolue...
Alors ils vivent encore pour tous ceux qui les aiment ; dans une chambre romantique au fond du cœur, dans une contrée nostalgique de l'esprit, où il est toujours 1895. »

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221b

Here dwell together still two men of note
Who never lived and so can never die:
How very near they seem, yet how remote
That age before the world went all awry.
But still the game's afoot for those with ears
Attuned to catch the distant view-halloo:
England is England yet, for all our fears—
Only those things the heart believes are true.

A yellow fog swirls past the window-pane
As night descends upon this fabled street:
A lonely hansom splashes through the rain,
The ghostly gas lamps fail at twenty feet.
Here, though the world explode, these two survive,
And it is always eighteen ninety-five.

Ici vivent ensembles deux êtres de papier,
Qui ne peuvent pas mourir, puisqu'ils n'ont jamais vécu :
Comme ils nous semblent proches, et pourtant éloignés
À une époque où le monde n'avait pas encore tourné au désastre.
Mais le jeu se poursuit encore, pour ceux dont les oreilles
Restent entrainés à capturer le lointain cri de la chasse :
L'Angleterre est encore l'Angleterre, car malgré toutes nos peurs –
Seul ce que le cœur croit est vrai.

Un brouillard jaune tourbillonne derrière la vitre,
Alors que la nuit descend sur cette rue légendaire :
Un fiacre solitaire traverse avec bruit la pluie,
La lumière du gaz, fantomatique, meurt à vingt pieds.
Ici, le monde pourrait exploser et ces deux-là survivre,
Car il sera toujours 1895.

Les Amants de Baker Street [publié]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant