Réveil brutal

5.5K 221 3
                                    

Le reste de la soirée se passa de la plus agréable des manières nous avons recommandés des pizzas en plus et lancé Netflix. Nous avons ensuite passé la nuit à nous raconter des anecdotes de quand nous étions petits, éclatant de rire à chaque nouveau récit. C'était sans compter mes crétins de frère qui je ne purent s'empêcher de divulguer mes secrets d'enfance les plus honteux devant Aaron, manquant de me faire rougir de honte.
- Elijah hein ? Sans me vanter j'étais beaucoup plus beau que lui, dit-il en levant un sourcil faisant mine d'être vexé.
Je souris en haussant les épaules.
- J'ai toujours eu un faible pour les blonds.
- Les bruns sont mieux, les blonds ça fait trop tapette, il argumenta.
- Tu essaies de te vendre ? le charriais-je. T'es pas mon type Smith.
- Je te rassure toi non plus Miller.
Je souris, ça faisait longtemps qu'on ne s'était plus appelé par nos noms de familles.
Notre dispute semblait totalement derrière nous vers 3h j'avais posé ma tête sur les genoux de mon jumeau et mes jambes reposaient sur Aaron qui traçait des cercles invisibles sur ma cuisse, je souris, c'était agréable. Sans que nous nous en rendions compte nous nous sommes endormis tout les quatre sur le canapé de cette façon.
Le lendemain matin fut rude, je fus réveillés par des cris.
Doucement en faisant attention de ne pas réveiller les garçons je me défis de l'étreinte d'Aaron qui pendant son sommeil avait passé un bras autour de ma taille et me levais le plus silencieusement possible.
Je suivis le bruit et identifiais la source des cris comme provenant de la cuisine.
Je posai l'oreille contre la porte espérant pouvoir entendre leur dispute.
- Laisse les vivre ce sont des enfants, entendis-je.
Je reconnu la voix comme étant celle de Monica.
Encore à prendre notre défense ? Je l'avais peut être mal jugée à près tout, elle essayait de se rendre sympathique et je veux bien admettre que nous ne lui avons pas facilité la tâche.
- Comment peux tu me dire ça ! Je fais ce que je veux c'est encore chez moi ici !
- Ils m'avaient demandé la permission pour inviter leur ami, j'ai dit oui. Tu m'avais bien dit que pendant que tu étais partis c'était moi l'adulte responsable. Tu es seulement revenu ce matin de bonne heure et déjà tu réfutes toutes mes décisions.
J'avais toujours du mal à comprendre le mensonge de Monica mais je la remerciais mentalement de nous avoir couvert.
- Ne le prends pas comme ça chérie ...
- Grandis un peu Paul. Tu te rends compte que tu te mets dans tous ces états pour un gosse. Qu'est ce que ce Aaron a bien pu te faire pour que tu le déteste autant au point d'interdire tes enfants de le fréquenter ?
- C'est sa famille, tu n'as pas lu les journaux ? Son frère était un putain de drogué, un junkie, il a fait une overdose il y a quelques années. Combien tu paris que le petit traîne dans les mêmes magouilles que son grand frère ?
Je lâchais un hoquet de stupeur.
Comment pouvait-il dire ça ?
Il ne le connaissait même pas sinon il saurait à quel point il est loin du compte.
- Paul tu me déçois, tu ne lui laisses même pas le bénéfice du doute. Il m'a l'air très gentil moi ce garçon de plus ta fille et lui m'ont l'air très amoureux. Ils sont plutôt mignon ensemble.
Hein ? Quoi ? Pause. Moi et Aaron ?
Je secouais la tête.
- Angel ? Ah non je refuse, il n'aura pas mal fille ! Je vais aller les réveiller tous de suite et le virer de ma maison.
- Attends chéri !
Je m'écartais de la porte comprenant qu'il allait sortir mais la porte ne s'ouvrit pas je compris qu'elle avait du le retenir.
- Laisse les dormi les pauvres ils ont du se coucher tard hier soir. Écoutes, dès qu'ils seront levés ils m'aideront bien évidemment a rangé les cartons de pizzas et tous leur bazar. Aaron va repartir chez lui et avant je lui dirais que malheureusement tant que tu ne l'accepteras pas chez toi il ne sera pas le bienvenu. Je pense toujours que tu as tord mais je soutiens ta décision parce que je t'aime alors soit. Tu approuves ?
- Mmh.
- Très bien.
Je soupirais Monica nous avait éviter la catastrophe mais je ressentais tous de même un pincement de cœur. Je me rends compte qu'en plus du deuil Aaron a dû subir le regard des autres et leurs préjugés tout comme mon père venait de le faire.
Je serrais encore les poings face au comportement de mon père, quel bel hypocrite et connard il faisait.
Je tentais de chasser la colère que m'avait provoqué cette discussion et d'oublier les paroles de mon paternel.

Je rejoignis rapidement les garçons et hésitais à les réveiller en voyant leurs bouilles d'anges ensommeillées. Je m'approchais de mon ami et passais ma main dans ses boucles brunes éparpillés comme je m'y attendais elles étaient douces et soyeuses. Il poussa un soupir de contentement et sourit dans son sommeil. Mon cœur fondis, je me rappelais ce petit garçon casse-cou avec ses grands yeux bleus. Je me souviens l'avoir profondément détesté et en même temps tellement aimé. Je me souviens ses genoux quasiment toujours écorchés d'avoir voulu imiter son grand frère, quand il était tombé de vélo ce jour là je lui avait donné un pansement, il m'avait sourit puis nous en somme revenus à notre perpétuelle dispute. Quand je le vois endormi ainsi je me dis que peut être étant petite je refoulais mes sentiments pour lui, ce que je croyais être de la haine n'était peut être que de l'amour. Mon cerveau tournait à plein régime. Quand soudain je le sentis bouger et grogner, ils finit par ouvrir ses yeux ensommeillées, de près le bleu céruléen de ses yeux était encore plus clair que d'habitude. Mon dieu depuis quand est ce que je repérais ce genre de petit détail sur lui ?
- Ange ?
Sa voix était encore rauque d'avoir dormi.
Il se frotta les yeux de ses points et releva son regard vers moi. J'en fus perturbée.
- ... Oui ?
- Tu me regardais dormir ? me questionna t-il un sourire narquois aux lèvres.
Je rougis violemment.
- Non. Je préparais un plan machiavélique pour te réveiller, j'hésitais entre te lancer de l'eau froide ou mettre une chanson bien débile avec le son au maximum près de ton oreille.
Il plaça ses mains sur son cœur faisant mine d'être blessé par mes propos.
- Ouch.
- Tu m'aides à réveiller ces deux idiots ?
Il me fit un sourire complice.
- Avec plaisir.
- Manière douce ou ...
- Je sens que je vais préférer la suite, ricana mon brun.
- Je vais chercher l'eau, lançais-je.

Mon meilleur ennemiWhere stories live. Discover now