Who do you love ? [TERMINÉE]

Chapitre 85

(Un peu de musique pour accompagner, si vous le souhaitez...)

Point de vue Ceylan :

Elle m'avait posé cette question, ces simples trois petits mots. Rien de plus, rien de moins et pourtant, il m'avait frappé, piqué et écrasé contre le sol. Une tornade de douleur venait de prendre place dans ma poitrine. Elle me regardait comme un étranger, comme si nous nous étions jamais rencontré, comme si jamais je ne l'avais touché. Son regard était si différent et si perturbant. Il me fallut du temps, pour assimiler tout ça.

En premier lieu, je sentis la folie me gagner lentement. C'était similaire à un compte à rebours, qui s'était mis en place et qui doucement, se rapprochait de l'explosion. Je me rapprochais d'elle et attrapais vivement ses épaules, n'acceptant pas qu'elle ne puisse plus me reconnaître. Elle en fut choquée, épouvantée.

- Ne me touchez pas ! Elle hurla non sans grogner.

Un énième poignard vint déchirer mon âme.

- Keren, s'il te plaît, ne me fais pas ça.. Je la suppliais.

- D'où me connaissez-vous ?

Elle se détacha de moi brutalement et me regarda méchamment. Plus ses yeux me tuaient du regard et plus le couteau tournait dans la plaie. Elle était doucement en train de me faire perdre la tête dans le mauvais sens du terme. Je ne le supportais pas et Zoltar non plus.

Je fis un pas vers elle, mais elle recula, me faisant comprendre que je devais rester où je me trouvais. Je ne comprenais rien à la situation. Je me doutais simplement qu'elle devait avoir l'une de ses pertes de mémoire, cependant elle semblait différente des autres. Une mauvaise sensation grignotait amèrement ma conscience, et ce n'était rien qui me faisait plaisir.

- C'est moi, Ceylan ! Je suis ton âme-sœur, ta moitié.. Je tentais vainement de lui expliquer.

- N'importe quoi ! J'ai déjà une moitié, c'est grossier ce genre de blague !

Mon sang s'activa dangereusement, faisant qu'un seul tour dans mon corps. Je grognais malgré moi. Je ne voulais pas l'effrayer, mais la voir affirmer qu'elle avait une autre âme que moi, ça me rendait furieux. Son regard semblait soudainement changer lorsqu'elle remarqua mes pupilles changer de couleur. La peur s'immisçait drastiquement dans tout son être, faisant de celle-ci l'émotion dominante.

Je voulais me calmer et je le devais, mais cette situation était délicate. Elle venait involontairement de briser un cristal qui serait dur à réparer. J'espérais qu'il soit remit en place assez rapidement, afin de pouvoir me tenir debout à nouveau. Seulement, pour l'instant c'était impossible, il y avait trop de débris qui jonchaient le sol. J'étais désespéré et en colère.

Elle sembla observer les alentours du coin de l'œil, comme si elle recherchait la présence de quelqu'un. Quand elle se rendit compte, qu'il n'y avait qu'elle et moi, elle se mit à fixer le sol. Ce silence qu'elle laissait planer au-dessus de nous était douteux, il ne me faisait rien ressentir de bon. Et effectivement, j'avais vu juste, parce qu'elle se mit soudainement à courir.

Toutefois, elle n'eut pas le temps d'agrandir la distance entre nous. Je l'avais rattrapé aussitôt sans aucune difficulté. Avec l'aide de ma main, j'attrapais son petit poignet qui m'électrisa de la tête aux pieds. Ce geste la rendit folle, elle faisait de son mieux pour pouvoir se dégager de ma poigne. Seulement, je ne voulais pas la lâcher, je ne voulais pas abandonner. J'espérais sincèrement que ma peau contre la sienne puisse la faire revenir à nous, à moi.