Chapitre 5. Max

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Putain. La soirée au Bloom était une mauvaise idée. J'ai perdu pieds pour cette fille et j'ai soumis trois rendez-vous avec moi. Qu'est ce qu'il m'a pris ? Je n'aurais jamais du la rejoindre sur la piste de danse et me prendre au jeu. Ce rapprochement m'a fait perdre la tête. Voilà ce que je risque lorsque je me laisse aller.
Mais à quoi je pense ? Qu'est ce qui m'arrive ? Cela fais six mois que je suis a New-York est pas une seule fille n'a réussit à me faire tourner la tête comme elle réussit à le faire. Je m'étais promis de ne plus jamais recommencer, m'impliquer c'est toujours très dangereux pour moi. Ça finit toujours mal, accompagné de drames. Mais elle me hante déjà beaucoup trop. A agir sur le coup de l'impulsivité, me voilà à lui devoir trois rendez-vous. Qu'est ce que je fous ?

L'eau de la douche coule sur mon visage. J'ai actionné la température maximale de l'eau et pourtant rien n'y fais. La sensation de brûlure est toute aussi délicieuse que le parfum de Kathleen. Pourquoi je n'arrive pas à me la sortir de la tête ? Je ne l'ai vu que trois fois et pourtant j'ai envie d'en savoir plus. Comme un drogué qui a besoin de sa dose.

N'importe quoi.

— Mec, l'eau chaude !

J'entends Eric grogner à l'autre bout de la pièce, mais sa voix ne m'incite pas à sortir de là. J'ai besoin de cesser de penser à elle.
Encore cinq minutes.

Je ferme de nouveau les yeux pour savourer la vapeur qui se dégage de la paume de douche. Mais cette chaleur me ramène à celle de nos deux corps qui se balançaient sur les différentes notes musicales. Je ne pouvais me détacher de sa silhouette et de son souffle chaud que j'ai ressenti sur ma peau. Elle était belle à damer. Légèrement pompette, ces joues rosies par l'alcool lui donnait un côté insouciant. Lorsque ma main est entré au contact de sa hanche, je me suis senti dépérir parcouru par un frisson détonnant tout mon corps.

Je suis foutu.

Je sors vite de la douche et me saisit d'une serviette que j'enroule autour de ma taille. Face à l'évier, je lève la tête vers le miroir que j'essuie d'un rapide coup de main afin d'enlever la buée. Mon regard est noircit par les cernes. La journée d'hier a été longue et l'alcool que j'ai ingurgité tout au long de la soirée après mon service au bar a clôturé celle-ci en beauté.

Le bloom était en folie hier soir. Nouvel antre de la musique et de l'art, le lieu est sublimé par les différents jeux de lumière effectué au Néon. L'entrée y est des plus remarquante car nous avons la possibilité d'emprunter un toboggan pour atterrir au niveau de la pièce centrale, la piste de danse. J'ai choisis l'entrée classique, celle des escaliers où s'ensuit un long couloir sombre et animé par diverses écritures en néon.

Surprise lorsque l'on pénètre dans la salle principale qui est ajourée d'une ancienne cave en voutes dont les briques ont été pintent en noires afin d'y refléter au mieux la lumière. Le propriétaire du lieu, Ted, a tout pensé. Très stratégique, le bar est placé au centre de la pièce. Circulaire, il donne une vue a trois cent soixante degrés sur l'ensemble de la piste de danse.

L'équipe de barman était au complet pour le lancement, dix au total et une équipe de secours composée de deux personnes supplémentaire se relayant. Eric et moi-même étions parmi cette équipe.

La circulation pour mener au bar s'est vite retrouvée compliqué. Malgré le fait que le bar forme un cercle, je ne pouvais pas avoir les yeux partout, et, les clients se sont vite montré pressants. Perdre Kathleen des yeux me rendais fou. Je voulais a tout prix savoir ce qu'elle faisait et où elle se trouvait, jusqu'au moment où j'ai pu la retrouver sur la piste.

Il y a bien longtemps que j'ai abandonné le fait de plaire à quelqu'un et inversement. Les filles d'un soir sont plus simples et il n'y a pas besoin de s'inquiéter pour le lendemain car nous recherchions la même chose, la facilité. Lorsque je me suis retrouvé sur la piste à ces côtés, j'étais trop proche. Suffisamment proche pour remarquer cette lueur dans ces yeux que je ne connais trop bien. Cette même lueur que je vois tous les jours dans le miroir depuis que j'ai décidé de quitter mon ancienne vie. Ce regard sombre et pétrifié à la fois qui donne envie de s'y plonger pour comprendre. Qui est-elle? Sur cette piste, elle semblait si insouciante. Une insouciance qui semble cacher beaucoup de chose, défait les inhibitions, lève les interdits, révèle nos personnalités. L'alcool est dangereux lorsque l'on souhaite porter un masque.

Je ne suis ni un grand dragueur ni quelqu'un qui s'approche du charmeur a contrario de mon pote Eric, mais je n'ai jamais vraiment eu le besoin de courir pour avoir une fille. Ne pas avoir eu à séduire une fille est facile, trop facile pour avoir a y prendre goût. Un long frisson me parcours sans cesse la colonne vertébrale lorsque je me remémore mon changement de vie si important. Je n'ai eu aucune relations depuis Dakota. J'ai enchainée des filles qui n'étaient là que pour le plaisir de la chaire, qui comme moi ne recherchaient rien mais ça n'a jamais calmé ce sentiment de vide. Dakota était attachante, un ensemble de charmes et des lendemains emplis de promesses. Toutefois, il s'agissait de promesses de pertes et non de bonheur. Dès que je suis entré dans sa vie, la mienne a du cesser puis notre couple est devenu tristesse. Cette lueur dans ces yeux, je ne l'oublierais jamais car elle me la transmise. 

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