1. BARRANQUILLA, COLOMBIE

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Alana.



Barranquilla, Colombie...





* 3 ans plus tard...




Comme tous les soirs après le boulot, je rentre directement chez moi et je fais mon petit rituel.

Je travaille dans un petit bar, bien que je sois rarement en contact avec la foule, en repartant l'odeur des lieux me coller à la peau, plus qu'à la peau. Mes cheveux sont ceux qui en prenaient le plus. Ils sentent toujours la fumée et je ne peux pas dormir avec cette odeur. J'essaie de les attacher le plus possible avant de me rendre dans cet endroit. Mais je dois admettre que parfois ma crinière est si indomptable, qu'elle me fait faire des crises de colère de temps en temps.

Enfin bref, là n'est pas le sujet. En outre, je suis dans l'impasse, je dois me laver les cheveux 4 fois par semaine. Ce qui me semble être immense pour mon type de chevelu. Dans tous les cas, j'évite au maximum les shampooings  industriels et privilégie les shampooings maison.

J'ose espérer que je quitterai ce travail bientôt, car cette situation m'épuise. Je vis dans un immeuble délabré, mais c'est temporaire. Cela fait déjà 3 ans que j'ai quitté l'orphelinat où j'ai grandi et j'essaie de me retrouver.

Je ne suis donc pas assez stable pour me laisser faire ce que je veux.

Dans le bar, dans lequel je travaille, il y a des clients insupportables, qui se plaignent du moindre détail, aussi petit, que soit-il.

Mais encore une fois, je n'ai vraiment pas le choix. J'ai besoin de ce travail, qui est d'ailleurs mon seul revenu à l'heure actuelle. Je dois admettre que le loyer me revient trop cher toute seule, mais il est hors de question que je prenne un colocataire ou une colocataire. Cet endroit est trop sacrée, je ne veux pas que quiconque ait accès à mon intimité.


Après la douche, je me suis confortablement installée devant la télé sur laquelle, je passe la plupart de mes nuits.

Depuis le départ d'Alma, j'ai une vie plutôt paisible, plus que paisible, mais j'aime ça. Je suis du genre à préférer rester à la maison, je suis une parfaite casanière et quoi de mieux.

Quelques minutes après m'être assise confortablement sur le canapé, quelqu'un cogna violemment à ma porte.

Je reconnais immédiatement ces cognements. Dieu merci, cette fois, je ne finirai pas la nuit seule.
Je m'en presse d' aller ouvrir la porte, avec un léger sourire sur mon visage.

- Moi : Alma, que t'est-il arrivé ? Demandais-je à ma meilleure amie, qui se tenait à ma porte, complètement défigurée.

Mon cœur bat fort, je crois qu'il va lâcher. Son visage est ensanglanté ! Je ne peux même pas imaginer le reste de son corps, couvert de vêtements amples.

Alma se faufila dans l'appartement et s'assit sur le canapé, plus désemparé que jamais. 

Elle et moi sommes meilleures amies depuis pratiquement 17 ans. Elle est toujours là, dans les bons comme dans les mauvais moments. C'est une fille extraordinaire, douce, sans vices, toujours à l'écoute et j'en passe. En clair, elle est exceptionnelle.

Nous nous sommes rencontrés à l'orphelinat, où j'ai passé toute mon enfance... toute ma vie, parce que mes géniteurs m'ont abandonné à la naissance. À ce jour, je ne sais même pas, qui ils sont ni à quoi ils ressemblent. Regrettent-ils de m'avoir abandonné ?

L'imposteur Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz