Ethique

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Aujourd'hui, j'aimerais parler de quelque chose qui me tient réellement à cœur, et que j'aimerais partager avec vous. Dans ce texte, vous ne trouverez ni vers, ni métrique, ni rime, juste l'expression d'une âme avec ses propres mots. Rien de bien extraordinaire, me direz-vous, mais j'espère tout de même que ces quelques mots soulèveront quelques questions au plus profond de vous-même.

J'aimerais vous parler d'éthique.

Lorsque j'étais sur les bancs de la faculté de médecine, on m'avait dit que c'était « une réflexion sur la conduite à adopter face à une situation donnée », définition qui, de prime abord, peut paraître obscure. En fait, l'éthique peut se résumer à se poser des questions.

Celle-ci est parfois confondue avec la déontologie (l'ensemble des règles qui régissent l'exercice d'une profession, le cadre légal) ou la morale (davantage ressentie de l'intérieur, et surtout qui possède un caractère normatif, avec une forte connotation religieuse).

Par ailleurs, je ne pense pas que l'on puisse parler de ce qu'est l'éthique sans expliquer pourquoi l'éthique. Cette dernière doit être reliée à l'intersubjectivité, c'est-à-dire la prise en compte de la subjectivité de læ sujet·te, donc de ses affects, de ses pensées, de ses convictions, ses forces et faiblesses, de sa sensibilité qui bien souvent diffèrent des nôtres propres. Nous sommes tou·te·s différent·e·s, et il s'agit de vivre avec cette différence, non seulement envers nos semblables, mais également envers les animaux, et la Nature : celleux qui nous entourent et ce qui nous entoure.

Et aujourd'hui, sachant que la réflexion a de moins en moins de place dans la société à laquelle nous appartenons, il me semble important de savoir se poser ces questions-là, et de s'ouvrir à la sensibilité de l'autre, à sa singularité.

Je commencerai, afin d'illustrer mon propos, par une courte anecdote : un·e professeur·e de philosophie montre un livre à la couverture rouge aux élèves de sa classe et leur demande de quelle couleur est le livre. Tou·te·s répondent que le livre est rouge, comme une évidence, tandis que læ professeur·e rétorque qu'il est noir. Les élèves renchérissent, mais cellui-ci ne se démonte pas, iel affirme envers et contre tou·te·s que le livre est noir. Iel retourne ensuite l'ouvrage, et les élèves constatent que la quatrième de couverture est en effet noire. Iel leur dit alors « n'affirmez pas à quelqu'un·e que ce qu'iel dit est faux avant d'avoir essayé de voir les choses de son point de vue ».

Dans ce texte, je ne m'intéresserai qu'aux relations humaines, et encore, pas sous tous ses aspects, car l'éthique est un domaine trop vaste pour être traité en une seule fois. Par ailleurs, ces lignes ne sont que le résultat de l'enseignement que j'ai reçu, de mes lectures, conversations, et des questions que je me suis posées, dans une démarche de mieux comprendre le monde qui m'entoure et je ne prétends pas détenir la vérité, mais en voici une qui est la mienne.

Vous avez sans doute entendu cette phrase, qui hante sempiternellement les débats sur la liberté et le respect : « La liberté des un·e·s s'arrête là où commence celle des autres ». Et bien qu'on me l'ait répétée des dizaines de fois, je pense qu'elle est un élément central de ce qui fonde l'éthique, à savoir le respect de l'autre, en considérant son désir d'avoir une place égale à celle que l'on occupe soi-même.

J'ai bien conscience que se poser des questions peut sembler inutile, compliqué, fastidieux, et surtout dérangeant, mais c'est justement ce dernier point qui est intéressant. Refuser de « se prendre la tête » pour envoyer valser toutes les contraintes et obligations en prétextant que « vous faites ce que vous voulez et respectez qui vous voulez » ne vous rendra pas plus libres : le respect n'a pas été inventé pour faire joli, il permet de vivre tou·te·s ensemble dans un fonctionnement harmonieux, du moins, dans la mesure du possible.

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