CHAPITRE 4

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Besoin de toi.
Forêt noir, 𝐏𝐀𝐘𝐒 𝐈𝐌𝐀𝐆𝐈𝐍𝐀𝐈𝐑𝐄 || PP.

J'ai la nette impression de devenir fou. D'avoir rêvé de ce papier jaunâtre et enduit d'eau salée, pourtant lorsque je rejette un œil aux creux de ma main je peux l'apercevoir à moitié déchiqueté. C'est certainement le fait de tourner en rond depuis plus de vingt minutes qui me rend nerveux, avoir abandonné Clochette et les garçons perdus endormis sur leurs couchettes n'étaient peut-être pas une bonne idée.

— Allez Peter, ce n'est qu'un simple passage. chuchotais-je.

À l'aide de mes doigts, je repousse les lianes et les feuilles coupantes, je soupire en comprenant que je suis revenu au point de départ. Je ne sais pas ce que Killian Jones pense pouvoir faire avec moi, mais il est clair que je ne le trouverai pas ce soir. Au moment où je m'apprête à retourner à l'arbre du pendu, mon pied bute contre une branche aussi grande que Bon Zigue.

Une odeur iodée avec une légère touche de sucrée embaume brutalement tout mon espace, je sens des doigts forts attraper ma taille pour m'empêcher de m'effondrer honteusement sur le sol.

— Seigneur Peter, qu'allons-nous faire de toi ?

La voix rauque et chaude de Killian s'infiltre dans mon oreille en me faisant sursauter, je n'ose pas relever les yeux vers lui : j'ai bien peur de sentir les battements de mon cœur s'emballer sans aucune raison et de perdre mes mots à nouveau.

— Debout.

Malgré son ordre plutôt clair, je reste figé entre ses bras, ces quelques secondes me suffisent à analyser son deuxième tatouage sur le poignet gauche - un initial entrecoupé. Un hurlement quitte mes lèvres dès que mon visage rencontre douloureusement la pierre dure.

— Tu ne sais pas obéir, Pan, ne soit pas surpris.

Son rire efface instantanément toutes les pensées impures que j'ai pu avoir de lui le temps d'un instant, ce n'est qu'un enfoiré de première, comment Clochette peut-elle le voir autrement. Il veut un nouveau combat, je suis susceptible de gagner haut la main cette fois.

Mon index rapproche discrètement la branche sur laquelle j'ai failli tomber un peu plus tôt avant d'apercevoir des baskets noires, les doigts du pirate se déplacent lentement autour de mon poignet afin de m'obliger à relâcher ma prise autour de mon arme.

— Tu voulais un nouveau combat, laisse-moi te détruire Jones. crachais-je.

Sur ses lèvres roses, un sourire moqueur se dessine pendant qu'il fait remonter délicatement son pouce jusqu'à mon menton. Face à lui, j'ai la sensation de ne plus être Peter Pan, mais uniquement Peter Painne. L'enfant de Londres effrayé par le monde, et je déteste ce sentiment, celui de vouloir être protégé.

— Face à un gamin qui se bat comme un oisillon à peine sorti du nid ? Tu ne vas réussir qu'à te blesser belle étoile, laissons ça de côté d'accord ?

Mes sourcils se froncent de stupeur devant la confiance qu'il arbore si facilement, je n'ai qu'une seule carte à jouer lorsque je remarque qu'il est à seulement quelques centimètres de mes lèvres. Tante Angela n'arrêtait pas de déblatérer des heures et des heures sur la façon dont je pouvais rendre n'importe qui fou de mon innocence, il est temps de poser cet atout avec Killian.

Peter Pan et la deuxième étoileWhere stories live. Discover now