« Car tu es la plus belle peinture qu'ait jamais faite la vie. »
Noam met la clé dans sa serrure, tourne, et rentre chez lui. Il y a une odeur de transpiration, des cendriers remplis de mégots placés un peu partout, quelques affaires sales par terre, et la télé toujours allumée. Il croisa son regard dans le miroir, et baissa les yeux, soumis à son dégout de lui-même. Un goût de bière dans la bouche, il s'affale dans le canapé, épuisé de sa journée. Il devait être trois heures du matin, mais il savait qu'elle ne dormait pas, alors il l'appela.
« _Allô ? »
Noam avale difficilement sa salive, une envie de pleurer apparût soudainement.
« _J'ai fait le con. » dit-il.
« _Je suis pas d'humeur, laisse-moi essayer de dormir. T'as des regrets, tout le monde en a, c'est humain. Si elle est partie c'est qu'elle ne t'aimait pas. »
Il voulait un peu de réconfort, il s'est pris une gifle en pleine figure.
« _Maman, je t'aime. » Dit-il, cherchant de l'affection. En vain, elle lui répondit :
« _Bonne nuit. »
Et la conversation s'arrêta.
Sa mère n'a jamais été expressive. Son père les avait quittés avant même que Noam naisse, et depuis elle était devenu glaciale, rejetant son mépris envers les hommes sur son fils, qui lui l'aimait malgré tout, et n'attendait qu'une chose, c'est qu'elle pardonne à son père, pour qu'elle pardonne aux hommes, mais pour surtout, qu'elle pardonne à lui.
Il passa la main sur son crâne aux cheveux rasés courts, et s'obligea à ne pas céder au paquet de cigarette, à la bouteille d'alcool, il fallait arrêter cette merde pour avancer, s'était-il dit. Alors il se leva, enlève ses vêtements et plonge dans son lit, les maux et remords lui envahissant l'esprit.
Noam est un bon garçon. Un peu perdu, un peu mal aimé. Noam est un bon garçon.
