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Aujourd'hui ils me laissent sortir de ma cage blanche

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Aujourd'hui ils me laissent sortir de ma cage blanche.
Pour me promener, dit-ils.  - rire -

Je longe les couloirs accompagné d'une infirmière comme un chien qu'on tient pitoyablement en laisse pour qu'il ne puisse pas s'enfuir. Pathétique. J'avance donc d'une démarche nonchalante en ne laissant rien transparaître sur mon visage creusé par de profonde cernes, vidée de toute émotions.
Des regards sceptique presque effrayés de la part des autre infirmiers se tournent en ma direction. Ils savent tous qui je suis. Combien de fois mes cris nocturne faisait trembler les murs du 3ème étage ? Ils ne comptent plus. Moi non plus d'ailleurs.

Attention, j'suis folle.

Les couloirs sont blancs, ainsi que l'hôpital tout entier.
Trop de blanc tue le blanc.
               Pourquoi pas du noir ?

- Pourquoi pas du noir ? Mes pensées sont trop fortes puisque je le dit à voix haute. Elle me regarde l'air choqué comme si moi aussi je l'avais interrompu dans ses pensées.

« - Pourquoi du noir ? répond-elle tout de même, peut-être de peur que j'fasse une autre crise.
- Le noir représente, les ténèbres, l'obscurité, une âme ou un esprit auquel on a arraché toute ses couleurs, toute sa vivacité et quand le soleil se couche il laisse place à l'obscurité totale. Pour nous tous ici il n'y a plus de soleil, il s'est couché depuis bien longtemps sans même revenir ou laisser paraître un lambeau de lumière, d'éclat, dis-je sans même lui jeter un regard, toutes ces personnes ici, tout ces " fous " ont des âmes remplis de tourments, comme moi, ça nous représente.
Alors pourquoi nous faire croire qu'avec ce blanc, cette endroit est pure, neutre, libre, qu'on est libre, alors qu'on est enfermés comme des animaux en ayant pas l'droit de s'échapper, pas l'droit de s'approcher, des gens de dehors et de respirer l'air frais, d'observer les changements de saisons, de se laisser emporter par un vent frais ou même d'une douce chaleur ? C'est ce dont ces personnes ont réellement besoin, ce dont on a besoin en réalité » Elle reste silencieuse face à mon discours et je comprend qu'elle n'a pas de réponses à mes questions.

Me prend elle vraiment pour une folle ?

J'observe les autres patients qui m'entoure, ils sont tous bizarre, tous étrange mais pas fou.
Tous un problème différent mais la même âme, la même âme souffrante, la même âme, vide, vide de sentiments, vide de bonheur, vide de lumière, enchaînée désormais à la folie.
Certains ne savent même pas pourquoi ils sont là en réalité.
Comme moi.
Moi j'suis pas folle moi, hein ?

On souffre tous ici de notre passé, présent, futur.
On a tous peur de mourir ici, dans cet endroit blanc, mais ténébreux.
On a tous peur de ne jamais y sortir, d'y rester coincé, parce qu'au final, qu'est ce qui nous fera sortir? Qui ?

Ils nous tiennent.

Nous on est fous, nous.
Nous on a pas l'droit de sortir de cette hôpital.
Nous on est condamné, nous.
Nous on est condamné à la folie, nous.
Nous on est enchaîné à l'âme souffrante, nous.

- flahsback -

- Je suis désolé de vous l'annoncer mais vous êtes atteint de la folie. Les diagnostics ne se trompent jamals. Cette folie est dû aux différents bouleversement dans votre vie, dont la dernière, la mort de vos enfants et votre mari.
La folie peut être passagère ou chronique, latente ou foudroyante, héréditaire ou provoquée. Elle peut aussi bien faire référence à une souffrance extrême, qu'a un état spirituel particulier; provenir d'une situation d'exclusion dans votre cas il..
- J'SUIS PAS FOLLE. J'SUIS PAS FOLLE T'AS COMPRIS ?! Il s'arrête dans son explication merdique sur la folie.

Je suis pas folle.

Des larmes coulent sur mes joues en repensant à leur morts, ils sont tous partis, ils m'ont tous laissés, seule.
M'ont abandonnés.

Disparus.

Plus là, plus là.

Deux hommes en blanc entrent précipitamment dans le bureau comme s'ils s'étaient déjà préparer à m'emmener.
- LÂCHEZ-MOI ! LÂCHEZ-MOI ! JE SUIS PAS FOLLE !
- Madame, rendez vous à l'évidence, vous avez déjà enfermer et tuer deux personnes en une semaine. Votre place n'est pas dans une prison, mais dans un hôpital psychiatrique ou 'l'on prendra soins de vous. Vous êtes folle.

Folle.
Folle.
Folie.
La folie.
Ma folie.

Je ne voulais pas en réalité ils ne méritaient pas cela mais je n'ai pas réfléchit, j'ai sûrement qu'ils reprendraient vie si d'autres mourraient à leur place. J'étais incontrôlable,désespérer, avec une soif  abrupte de faire payer leur mort à ce monde.
Pourquoi devaient-ils rester en vie ? Pourquoi ? Alors qu'ils sont morts eux.

   
- retour dans le présent -

J'me suis arrêtée net en repensant à cette scène. Il disait que j'était folle.
J'était juste bouleversé.

Ils m'ont rendus folle.


Neïa, âme souffrante
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Neïa, âme souffranteWhere stories live. Discover now