Sixième Page

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Au revoir.

- Tout va bien, Lylllia. Je peux te l'assurer.

- Comment ne pourrais-tu pas aller bien alors que ton rêve vient de se briser et que je suis aussi triste pour toi ?

- Lyllia, tu devrais être heureuse toi, tu as réussi les premières vérifications haut la main, donc c'est casiment sûr que tu ailles chez...

- Tais-toi, je ne veux plus t'entendre. Tu es stupide. Je raccroche, désolée.

Le Droïd s'éteint et je reste seule dans un silence sans fin, encore. Cela fait deux longues heures que je suis allongée dans mon lit à ne rien faire, à seulement penser à cette vie, à cette magnifique occasion que j'ai complètement raté, à ma tante qui doit être la personne la plus déçue en ce moment d'avoir une nièce aussi banale. Lyllia m'a appelée, plus inquiète que jamais. Ça m'a réconforté, mais je ne voulais pas encore plus l'attrister, alors, j'ai simplement agi comme une fille forte, encore une fois.

Soudain, j'entends la porte s'ouvrir dans un fracas épouvantable.
J'accours, ayant peur que ce soit ma tante qui, maladroite comme elle est, est tombée.

"Sylthie ?"

Aucune réponse. J'avance doucement avec précaution, n'entendant aucun bruit.

"Sylthie ? Tout va bien ?"

Mais quand j'arrive enfin devant la porte d'entrée, ce que je vois est épouvantable. Je peux voir le corps de mon père, encore plus tranché que dans mon "rêve". Ses yeux sont retournés mais ont l'air de me dévisager. Je ferme fort les yeux, ma bouche, mes oreilles et me mets à hurler et pleurer de peur.

- Non c'est un cauchemar ! Va-t'en, va t-en ! Tu n'es pas mon père, tu n'es pas...

- Aria ! Tout va bien. Je suis là, tout n'est qu'illusion, réveille-toi.

Ma tante est là, debout devant moi, me tenant par les épaules. Tout est normal, mon père n'est pas devant cette porte, il ne me dévisage pas.

- Rien de tout ça n'est arrivé. Tu es juste un peu sous le choc à cause de tes visions de ce matin. D'accord ? Tout va bien ?

- Je... Sincèrement, je ne vais pas bien...

Je commence alors à pleurer dans les bras de ma tante qui pleure aussi.

- Dois-tu vraiment m'emmener chez Filius ?

- Oui...

- Pourquoi ? Que va-t'il y changer ? Tu es la seule qui peut me soutenir Sylthie. Que pourrais-je faire sans toi...

- Ne t'inquiète pas. Filius saura bien s'occuper de toi. Il s'occupe de pas mal de magiciens comme toi, qui ont des difficultés pour la maîtrise de leur magie.

- Alors... Cela veut dire que j'étais déjà destinée à aller chez lui avant même qu'il arrive ? C'est pour cela, que tu l'as invité ?

- Pas vraiment. Il y avait une chance sur deux que tu réussisses le premier examen, donc si tu n'y arrivais pas, j'avais déjà prévu de t'envoyer chez Filius, enfin non, c'est lui qui m'a demandé à te recevoir chez lui...

Une Histoire de TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant