quatorze

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Un chocolat chaud, Claude seule comme souvent, avait froid et ses membres tremblotaient. Il lui écrivit qu'il avait vu la plus belle fille du monde, et Claude se sentit moche. Elle s'appelait Marion et ils n'allaient surement jamais se revoir mais Claude se sentit beaucoup trop laide, vide et mal aimée. Ensuite, il lui demanda pourquoi personne ne voulait de lui et dans un soupir las, elle aurait aimé lui répondre que ses bras n'attendaient que lui, mais elle ne le fit pas. Il lui dit qu'il ne comprenait pas, il était romantique, pas trop moche, gentil, pourquoi aucune fille ne voulait de lui. Claude rit d'un rire jaune que seule elle pouvait entendre. Elle lui envoya qu'il fallait d'abord être bien avec soi-même avant d'être bien avec quelqu'un. Il lui dit qu'il avait besoin d'affection, que cette autre fille lui donnait tout, et c'était bien. Claude sourit alors, une légère fissure au cœur qui venait rejoindre les autres. Elle le protégeait tout le temps contre cette tristesse qui l'enivrait, mais sa propre peine à elle, elle n'en faisait jamais attention. Il lui parlait comme on se confie à un psy, et Claude malgré ses gentils mots, détestait ça. Elle détestait aussi cette assurance qu'il dégageait. Elle se sentait inférieure mais son affection ne décroissait pas pour autant. Elle aurait voulu tout lâcher, ne plus lui parler, se défaire de cette espère de dépendance qu'elle avait de lui, de ce mini amour semblable à une pétale de rose tombée du bouquet, qu'on écrase sans même s'en apercevoir. Claude en avait assez, elle-même ne posait plus la question de pourquoi personne ne voulait d'elle. Tout était clair, un peu flou aussi, mais le temps fera les choses. Et elle pensait bien que le temps allait les réunir lui et elle.

Alors Claude attend encore, qu'il saisisse qu'elle est là pour lui, et que ça lui fait mal. 

ClaudeWhere stories live. Discover now