Partie 37-38-39

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* Partie 37 *

Me voilà dans le même dilemme qu’avant, sauf en pire, maintenant que j’avais gouté aux lèvres de Mehdi, j’en voulais encore…

J’ai fermé la porte pour redoubler de pleurs, je me suis collée dos à la porte, et j’me suis laissée glisser contre, je me retrouvai assise par terre, la tête dans mes genoux que j’avais recroquevillés tout contre moi, puis au bout d’un certain temps, mes pleurs ont cessés.

Je m’étais peut être trompée, peut être que Moha n’était pas pour moi, peut être que Mehdi l’était, peut être pas, à vrai dire j’étais complètement perdue, larguée, déboussolée même geh, si vous voulez on peut utiliser tous les synonymes.

J’étais déçue de moi-même car j’aurai tellement voulu que ma relation avec Mohamed soit parfaite, sans embuches, au fond, peut être que lui et moi, on était fait l’un pour l’autre sauf qu’on s’y était pris trop tôt et que du coup ce n’était pas le moment ?

Pourquoi je m’obstine avec Mohamed ? Sah il y a un « je ne sais quoi » qui m’attire vers lui, il est comme un aimant pour moi, il a possède ce truc en plus qui me fait rester près de lui, qui me fait devenir folle lorsque je ne suis pas avec lui, comme si je savais qu’il avait un rôle à jouer dans ma vie mais que je ne trouvais pas encore lequel et que du coup mon attraction pour lui se décuplait.

Je voulais voir Mohamed, lui dire que pour le moment ça serait bien qu’on se laisse de la marge pour reprendre nos esprits et faire le point car tout cela devenait malsain, mais je ne sais pas si j’en étais capable.

A cause de ce « je ne sais quoi », à sa vue, je changeais tout au tout de comportement car en sa présence il m’était impossible d’être un minimum responsable ou réaliste, comme si je quittais cette terre d’un coup, je ne voyais que lui, sa beauté, son charme, je n’entendais plus que mon cœur battre la chamade et sa voix s’infiltrer doucement et lentement dans mes oreilles et faire frémir mon corps, quand il était là, toute colère se dissipait, même si j’essayais, je ne tenais pas longtemps, il m’était trop irrésistible…

En sa présence, je ne voulais plus qu’une seule chose, le sentir contre moi, pouvoir le serrer dans mes bras, même si la terre s’effondrait autour de moi, je ne le remarquerai même pas car il me suffit de l’avoir dans mon champ de vision pour oublier immédiatement qui je suis…

Je crois que c’est toutes ces réactions envers lui qui m’ont aidées à faire mon choix, le fait que je ne peux pas lui résister et que quoi qu’il arrive, même en colère comme jamais je ne l’ai été contre quiconque à part lui, je fini toujours par lui pardonner…

Vrr… Vrr…

- Diya, t’es une putain d’étoile, tu pourrais briller mais tu choisis de rester dans l’ombre d’un homme qui ne te mérite pas, promet moi que tu le fera galérer avant de lui pardonner, promet moi juste ça parce que je sais que tu finiras par lui pardonner, mais ne lui rend pas la tâche facile…
- J’te le promet Mehdi… je suis en colère contre toi sah t’aurais jamais du faire ça, tu .. tu m’as salie et à cause de toi j’me sens mal, si mal, et en plus de ça t’es parti, tu m’as laissé, comme ça… -
- T’auras plus jamais a être mal à cause de moi Diya j’te le promet, c’est tout ce que je suis en mesure de te promettre car ne plus t’aimer c’est impossible pour moi mais c’est encore possible pour toi d’éviter de tomber amoureuse de moi –
- Je comprends plus rien Mehdi… -
- C’est simple Diya, t’as des sentiments pour nous deux, et ces sentiments ne demandent qu’à grandir, mais ils ne peuvent pas car on a pas de place dans son cœur pour aimer deux personnes, on peut avoir des sentiments pour des tas de gens, mais pour l’amour, il n’y a qu’une place… alors j’te jure que je serai plus un obstacle à ton bonheur, promets moi de garder une petite place dans ton cœur pour moi, c’est tout ce que je te demande, ne fais jamais mourir les sentiments qui sont nés en toi pour moi… je t’aimerai toujours Diya –
- Je te le promets…

J’aurai voulu lui répondre autre chose mais à quoi bon répondre, il avait tout dit, peut être que le fait que je saches qu’il était amoureux de moi m’attachait à lui ? Peut être que le fait que je sache qu’il était près à tout pour moi était un obstacle à mon bonheur avec Mohamed et que du coup je faisais tout pour le garder près de moi car je ne voulais pas le détruire ?

Peut être que finalement j’étais un obstacle dans sa vie à lui aussi car à cause de moi et de mes demandes incessantes à son encontre il ne pouvait pas tourner la page ?

Je pleure, encore ouai, mais à force vous avez l’habitude, j’ai même pas eu le temps de lui parler de mon frère, de lui demander ce que je devais lui écrire, et va falloir que je me débrouille seule, mais là, je suis trop fatiguée, fatiguée de devoir réfléchir, de devoir pleurer tout le temps pour calmer mes nerfs et extérioriser ma peine, je suis lasse, ouai, c’est ça, je suis lasse de tout ce que je suis entrain de vivre et ça ne peut plus durer comme ça…

Je me suis endormie devant la télé et à mon réveil il était aux alentours de 11h du matin, ni d’une ni deux je me suis réveillée, habillée et préparée, j’étais au max, je m’étais fais belle et tout et je suis partie, où me demanderiez-vous ?

Chez Nouria bien sur.

Il fallait que j’en ai le cœur net, si Mohamed n’était pas en centre de convalescence, il fallait que je le sache, il fallait une bonne fois pour toute que je règle tout ça, que ma vie prenne enfin forme et que je puisse construire correctement les choses sans devoir à chaque fois tout détruire…

J’ai toqué, c’est Nouria qui m’a ouvert la porte, vu la tête qu’elle tirait, j’avais compris.

Je l’ai regardé, je l’ai serré fort dans mes bras pour lui montrer que je savais qu’elle n’avait rien à voir la dedans, elle avait l’air triste et complètement anéantie, un peu comme moi car à cette heure si je n’étais plus sur de rien, j’étais juste dépitée mais prête à affronter la réalité.

J’ai ouvert toutes les portes et jusque là, rien à signaler, j’avançais vers la chambre de Mehdi lorsque je tomba nez à nez avec Mohamed qui sortait de la salle de bain.

Donc c’était vrai, il n’était plus à l’hôpital ?

Ce qui fait que Mehdi ne m’avait pas menti, donc s’il n’avait pas menti sur ça, il n’avait surement pas menti sur tout le reste concernant la bagarre et la fille que fréquent Mohamed derrière mon dos. Et moi, j’ai refusé de le croire sur parole…

Quelle belle conne je fais, lui en qui j’ai toujours pu avoir confiance, qui a toujours répondu présent lorsque j’avais besoin, qui m’a guidé dans mes choix, soutenu quand j’en avais besoin, fait rire quand il n’y avait plus que ça qui pouvait me garder en vie, moi, je me suis disputée avec ce mec en or pour un mec comme Mohamed ? qui me trompe ? qui me ment ? qui me souille ?

Putain mais qu’est-ce qui me rend tellement accro à Mohamed, pourquoi suis-je comme ça avec lui ? pourquoi tout lui pardonner comme ça ? Je déteste mon cœur de s’être épris d’un homme qui ne me mérite pas et à ce moment là l’unique chose que je regrette c’est de ne pas pouvoir revenir en arrière, il est trop tard, mon cœur est pris, et quand le cœur est pris, c’est foutu…

Mohamed est resté blême, la bouche ouverte. Il avait l’air con, mais de nous deux, c’était moi la plus conne.

Je me suis retournée, l’air de rien, je suis restée neutre et je n’ai même pas montré une once de colère envers lui, j’en avais marre de toujours me retrouver dans des états lamentables par sa faute, toujours par sa faute.

Je m’étais disputée avec la seule et unique personne avec qui jamais je n’aurai voulu me disputer, encore et toujours à cause de Moha, il faut que je m’explique avec Mehdi, que je lui demande pardon, que je mette ma fierté de côté et que je lui explique qu’il avait raison sur toute la ligne et que je tenais vraiment énormément à lui même si je n’en connaissait pas encore totalement l’envergure ni le sens.

Mohamed n’a même pas cherché à me retenir, en même temps je ne le lui ai pas demandé et je ne lui ai pas laissé comprendre qu’il pouvait le faire, j’ai attrapé ce qui me servait de bague de fiançailles et lui ai jeté aux pieds.

Cette bague de fiançailles… Il me l’avait offert quelques jours avant de partir « en centre de convalescence ».

Vous savez, il me l’a donné sans chichi ni blabla.

« Au fait, avant que j’me casse, tiens, porte là ok comme ça on sait que t’es pas libre et les chiens de la casse te fouteront la paix »

Oui, comme ça, rien de plus, pas de romantisme non plus, rien, juste une bague qu’il m’a tendue comme ça, de mains en mains, sans petite boîte, quasi sans sentiments, comme de la vulgaire pacotille mais que malgré tout je portais depuis tous les jours.

J’aurai du me douter, d’après la façon dont il me l’a offerte, que ça n’avait pas plus d’importance que ça à ses yeux et qu’il avait en projet de faire des bêtises tout en s’assurant que je resterais sagement à l’attendre en arborant fièrement cette bague de fiançailles qui signifiait à quel point j’étais prise et à quel point j’étais engagée dans ma relation sentimentale. Sauf que oui, MOI je m’étais engagée, pas lui.

J’aurai du me douter, de la façon dont il me l’a posée à côté de moi, sans me la mettre autour du doigt, sans lui accorder aucune valeur, j’aurai du m’en douter, mais malheureusement je n’ai rien vu, que voulez-vous, l’amour rend aveugle non ?

Nouria était dos tournée à moi, comme si elle voulait m’éviter, ou comme si elle se protégeait de l’embrouille qu’elle imaginait entre moi et Mohamed, elle avait même mis un gros casque sur les oreilles et faisait face à la fenêtre, ce qui me surpris, ce fut de la voir la cigarette au bec et un café dans l’autre main, comme si mon désespoir avait atteint tout le monde, comme si j’avais déteint sur les autres de la pire des façons, elle qui était si hnina, elle ne touchait à rien et voilà qu’elle était aussi enfoncée que moi dans cette chose, je n’étais pas partie seule dans la descente aux enfers, j’y avais emmené mes proches, en tout cas Nouria, et c’était bien trop déjà…

Je lui tapotais l’épaule pour qu’elle se retourne vers moi et prenne conscience qu’il ne s’était rien passé et qu’il ne se passera rien, elle se retourna, un peu surprise, me souri d’une façon si timide et si fragile que j’en ai eu de la peine, elle avait les larmes aux bords des yeux et elles ne demandaient qu’à chuter, je pris un mouchoir et lui tendis tout en lui rendant son sourire, tout aussi fragile que le sien..

Je pris soin également de lui enlever la cigarette des doigts mais elle me supplia du regard de la lui laisser, et me fis signe des yeux que de toute façon un paquet se trouvait à côté d’elle et que sitôt mon dos tourné, elle en aurait rallumé une, je ne terminais pas mon geste et la lui laissa entre les mains, elle m’en tendis une que j’accepta et que j’alluma immédiatement.

Moi : Nouria, Mehdi.. il est ou ?
Nouria : il…

Elle souffla, ses yeux se remplirent à nouveau de larmes et son regard reflétait de l’inquiétude…

Nouria : assied toi …
Moi : non, non je m’assois pas, il est ou Nouria ?
Nouria : tu..

Elle souffla à nouveau, elle avait énormément de mal à parler, comme si à tout moment elle allait exploser en sanglot, elle commençait à m’inquiéter aussi, mes yeux instinctivement suivirent les siens et se remplirent de larmes…

Nouria : smeh.. mais j’ai pas réussi à le retenir
Moi : à le retenir ? il est ou Nouria ?

Elle ne parlait plus, désormais elle avait le regard vide et ses yeux pleuraient tout ce qu’ils pouvaient, mais aucun bruit ne sortait de sa bouche, comme si elle était tétanisée, je me retournais et pu apercevoir Mohamed, accoudée à l’embrasure de la porte du salon, il souriait perversement, je ne sais pas comment vous expliquer, c’était pervers et malicieux à la fois. Je me retournais, rien que sa vue me dégoutais.

Moi : parle putain s’il te plait parle !
Nouria : il.. il est parti… il a pris ses affaires hier soir et il.. il a pris la route, je sais pas où il va mais il m’a dit qu’il reviendrait plus ici et que quand il sera installé quelque part, il reviendra… peut être, mais qu’en attendant, on entendrait plus parler de lui et que..
Moi : et que quoi ?
Nouria : il a juste dit « faut que j’parte, pour Diya, je lui ai promis que j’lui ferai plus de mal, alors j’peux plus rester ici, tu lui diras que j’ai choisi pour elle »

Nouria pleurait, tandis que moi je restais blême, complètement abasourdie par ce que je venais d’entendre, je me retournais et bizarrement Mohamed n’était plus là, mais je compris soudain son regard de tout à l’heure, il n’avait pas le regard d’un pervers, non, il avait juste le regard d’un vainqueur.

Je cherchais à nouveau partout dans la maison pour l’insulter, lui hurler dessus et peut être même le frapper, j’étais en colère, donc c’est ça, ils avaient entamé une guerre à deux balles pour m’avoir ? comme si j’étais un trophée, une chose qu’on se bat ?

Il n’était plus là, à mon retour dans le salon, Nouria avait repris la même position que toute à l’heure, toujours clope dans la main droite et café dans la main gauche, visage tournée vers la fenêtre et musique dans les oreilles, je ne voulais pas la déranger, mais elle se retourna instinctivement vers moi pendant que dans mon cerveau c’était la troisième guerre mondiale…

Alors c’est comme ça, il est parti, il m’a abandonné lui aussi ?

J’encaisse échec sur échec ces derniers temps, cette lumière dans ce tunnel aurait-elle décidé à son tour de se faire la mal ? Pour vous dire, j’en viens même à regretter mes années galère au foyer, j’étais plus insouciante et les problèmes n’avaient pas le même impact sur mon moral…

Nouria était en face de moi et moi j’avais la tête baissée, je n’arrivais pas à la regarder dans les yeux, j’avais foutu le bordel dans sa vie et la regarder aurait été comme un affront, j’avais honte de moi, honte d’avoir détruit son frère…

Nouria : mahlich
Moi : je comprends si tu me déteste
Nouria : mais de quoi tu me parles? j’ai perdu un frère et tu veux aussi que je perde une sœur ?
Moi : je.. je suis désolée Nouria, sah je pensais pas que ça allait prendre cette tournure…
Nouria : mais il s’est passé quoi ? j’ai rien compris à son charabia !
Moi : wow… je ne sais même pas comment t’expliquer tellement j’y comprends rien moi-même.. on s’est pris la tête avant, parce que tu.. tu vois je suis plus très sur de mon choix…
Nouria : mais quel choix ?
Moi : j’ai choisi Moha, au détriment de Mehdi !
Nouria : sah ? mais depuis quand il est sur toi mon frère ?
Moi : hm.. depuis pas mal de temps.. et sah j’étais aussi sur lui, en même temps que sur Moha, sauf que j’ai choisi Moha et que… j’en doutais
Nouria : awiliii t’as failli devenir ma belle sœur ?
Moi : mdr ouai.. enfin.. il l’a pris bien ça va en fait j’en sais rien, il m’a dit d’arrêter de me voiler la face et tout que Moha c’était pas quelqu’un pour moi, j’ai pleuré et il m’a pris dans ses bras puis… hassoul, j’me suis énervée j’ai dit que j’étais avec Moha et que c’était comme ça, que voilà j’en pouvais plus d’être tout le temps tiraillée entre eux même si là je suis avec Moha, alors il est parti en me disant qu’il me promettait de plus être un obstacle dans ma vie…
Nouria : waaaaa sah écrit un film hbiba ! le truc de ouf sérieux ! et.. il s’est passé quoi avec mon frère pour que tu t’énerves tah sah quand il t’as prise dans ses bras ? t’as pas aimé ou quoi ? haaaaa comment tu rougis !
Moi : eh vas y tais toi haychik !
Nouria : non non je veux tout savoir !
Moi : il.. oh putain pfff bref il m’a embrassé ok voilà t’es contente ?
Nouria : ahhh et t’as aimé, c’est pour ça que ça t’as mis la crise !
Moi : pff pourquoi j’peux rien te cacher à toi ?
Nouria : eh on est des BG nous dans la famille, sah il embrasse bien le fréro j’suis sur qu’il t’as retourné le cerveau d’un coup de langue
Moi : haaaa hcheumch un peu
Nouria : quoi ? j’essai de rigoler, faut déconner un peu
Moi : oui, faut qu’on arrête d’être aussi sérieuses
Nouria : ouai, parce qu’il est parti Diya, et ça c’est du sérieux

J’ai regardé Nouria d’un regard que je crois qu’elle n’oubliera jamais car je me souviens du sien : on pouvait y voir refléter mon cœur brisé. Je suis partie, tête baissée, sur la dernière parole qu’elle venait de prononcer, sah j’étais anéantie, il est parti, le mec sur qui je veux déverser ma colère s’est aussi sauvé, et maintenant je fais quoi moi de toute cette peine et cette haine hein ? Je l’évacue en pleurant, comme d’habitude.

J’étais lamentable, assise sur le banc en dessous de ma fenêtre, au milieu d’une dizaine de mouchoir, les yeux remplis de larmes, les sanglots qui ne s’arrêtent pas et ma tête qui me fait un mal de chien, le café dans la main avec la clope entre deux doigts, le téléphone dans l’autre main et le kit mains libres bien enfoncé dans mes oreilles, je n’arrêtais pas de composer son numéro, au début ça sonnait, puis rapidement il m’a envoyé sur messagerie, je m’en foutais, je laissais message vocal sur message vocal, tantôt je l’insultais, tantôt je le suppliais de revenir.

J’arrêtai, 5 minutes, histoire de le laisser écouter tous mes messages, lorsque je fus moi même sortie de ma léthargie par une vibration, celle d’un sms…

« Je t’ai fait une promesse, je suis un homme, un vrai Nadiya, j’ai toujours tenue une promesse et ne crois pas que tu vas être la première exception, la seule façon pour toi d’être heureuse, c’est de ne plus me voir, la seule façon pour moi de me guérir de toi, c’est de partir, le jour où je reviendrai, c’est que je pourrais te regarder dans les yeux sans sentir mon cœur battre à en sortir de ma poitrine, ce jour là, je pourrais te regarder être heureuse sans rêver que ce bonheur tu le partages avec moi, le jour où je reviendrai Nadiya, ce jour là, c’est que je ne t’aimerai plus, sois heureuse, comme tu me l’as promis, au revoir, à un jour, à ce jour… »

J’ai essayé de l’appeler pour lui pleurer ma peine et lui crier ma colère, je voulais même le supplier de revenir, en vain. Mes messages affichaient désormais un « échec envoi » et mes appels tombaient sur cette stupide fille qui me disait encore et encore que le numéro n’était plus attribué. Il avait surement dû casser sa carte SIM. A mon plus grand désespoir… Il tournait la page, d’un coup, il l’arrachait même, celle de son livre, et celle du mien, sans mon consentement, et ça fait mal, trop mal…

Ca faisait une semaine, une semaine qu’il était parti et que depuis son départ trônait sur ma table cette feuille et ce stylo, je ne savais toujours pas par ou commencer ni si je devais écrire à mon frère, peut être que c’était mieux pour lui de sortir de prison sans avoir de mes nouvelles et de recommencer une vie sans moi, car visiblement j’étais la cause de tous ses problèmes, la cause de tout son malheur, la cause de tout ce qui le rendait si nerveux et qui détruisait complètement sa vie, j’étais perdue, et la feuille déjà bien trop imbibée de mes larmes pour pouvoir y écrire un long roman…

« Salam aleykoum,

Je n’ai pas grand chose à te dire si ce n’est que je t’aime et que tu me manques, reviens moi mon grand frère…

Diya »

J’envoyais ça, juste ça, quelques petits mots, ce n’était rien, mais si vous saviez comme pour moi c’était tout, j’avais mis ce qui restait de cœur et de ma vie dans cette lettre, le peu d’espoir qui me restait.

C’est simple, j’avais mis tout ce qui me restait de ma vie qui n’était pas partie en fumée et désormais je n’avais plus rien, même mes larmes ont été envoyées avec cette lettre…

Nadiya, 20 ans, a brulé toutes ses cartes et n’a plus de jeu entre les mains.

Il était une fois : pff les contes de fées n'existent pas.Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt