Cours ou crèves - Le festival du meurtre

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Je faisais mes études dans un petit village. Je flirtais avec un jeune garçon de mon âge. Mon prochain cours se passait au dernier étage et je décidais d'utiliser l'ascenseur. Je l'attendais et lorsque qu'il arriva je rentrais avec trois étudiants qui l'attendaient également. Une fois celui-ci en route, je ne sentais rien qui pouvait me faire penser que nous montions les étages. Je regardais pas une petite trappe et constatais avec panique que j'étais dans un bus et non dans un ascenseur. Je m'étais trompé, j'allais être en retard à mes cours. Il fallait absolument que je descende. Une trappe s'ouvrit faisant apparaître le chasseur. Je le suppliait de me laisser sur le bord de la route. Celui-ci stoppa son véhicule et m'indiquait une forêt un peu plus loin en bas. Il me certifiait qu'il y avait d'autres bus qui pourraient me ramener à mon point initial. La pente était rude mais j'arrivais finalement au lieu que m'avait indiqué le chasseur. Je ne voyais personne. Il y avait de grandes barrières autour de moi et des pancartes où il y avait écrit "Festival de Pen Bach". Je n'avais encore jamais entendu parler de ce festival. Peut-être était-ce la première édition. J'aperçu au loin un grand homme bien bâti et barbu. Il tenait un fusil dans les mains. Je l'interpellais pour lui demander de l'aide mais au lieu de ça, l'individu pointa son arme vers moi et tira. J'hurlais de douleur. Je venais de recevoir une balle dans l'épaule. Pourquoi cherchait-il à me tuer?

- Cette première balle ne te fera rien... Enfin pas pour le moment, me lança l'homme restant toujours à vingt mètres d'écart. Je t'ai injecté un virus mortel qui finira par te détruire mais je préfère te traquer comme un animal et te tuer. Ce festival est fait pour attirer les gens comme toi afin de les torturer, puis de les tuer. Merci à mon cher collègue qui t'a conduit jusqu'ici.

Je comprenais avec effroi que j'étais tombé dans un piège. Sans réfléchir je détournais les talons et me précipitais vers la route. L'homme tirait dans ma direction.

- Rien ne sert de courir, je te rattraperai, hurlait-il au loin.

La chasse était engagée. En me retournant je constatais avec horreur que celui-ci s'était mis à courir pour me rattraper. Je longeais un ravin très profond tout en courant le plus vite possible. Je ne trouvais plus le chemin de la route, je n'avais d'autre choix que de courir là où je pouvais en me cachant. Je n'avais pourtant pas le temps de me cacher car il courait si vite et avait l'air de connaître la forêt comme sa poche. 


Je n'hésitais pas à sauter d'un ravin pour m'agripper à des branches avant de me balancer et de rebondir

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Je n'hésitais pas à sauter d'un ravin pour m'agripper à des branches avant de me balancer et de rebondir. Mais l'homme faisait comme corps avec la nature et s'attachait également aux racines qui longeaient les ravins et faisait des bons et des sauts énormes. Je courais pendant ce qui me parut des heures entières, voire même des jours. Au moment de perdre tout espoir, j'apercevais au loin un grand bâtiment gris qui semblait abandonné. Je devais surement être arrivé à mon village. Une lueur en moi reprit surface, c'était de l'espoir. J'allais me cacher en hauteur du bâtiment car je le reconnaissait finalement: il s'agissait d'une ancienne usine laissée à l'abandon mais des champs de polystyrène y reposaient encore. C'est alors que je me cachais dans une salle remplie de polystyrène. Il yavait une fenêtre dont la vitre était brisée. Avec précaution, j'attrapais un bout de verre et le cachais au creux de mes mains si fort qu'elle ruisselaient de sang.

- Où es-tu? Murmura la voix de l'homme qui n'était visiblement toujours pas épuisé de cette course incessante. Tu peux toujours essayer de te cacher, tu mourras dans tous les cas. Je finirais bien par te trouver. J'ai avec moi une pilule, et vois-tu, cette pilule peut te guérir. Il s'agit du remède.

Ma surprise m'avait trahi en me faisant faire un geste brusque. L'homme m'avait repéré mais il fallait que je récupère cet antidote et surtout, il ne devait pas remporter cette chasse à l'homme. Le polystyrène ensevelissait mon corps mais l'homme me trouvait enfin. Je pouvais lire un air de victoire dans son regard. Il levait les bras comme pour saisir son fusil mais je ne lui laissais pas le temps. Je me relevais d'un coup et brandissait le bout de verre pour l'enfoncer aussi proprement que je le pouvais dans sa gorge. Il suffoquait, titubais et reculais. Il atteignit la fenêtre et fut projeté dans le vide tout en lâchant une petite pilule: le remède! Sans réfléchir je me précipitais dans le vide avant de la récupérer. Il était mort sur le coup. J'avais fait une chute d'au moins sept étages et pourtant j'étais toujours en vie et j'avais pu obtenir le remède. Je regardais finalement autour de moi et j'apercevais tous les camarades de mon école. Nous étions tombés dans la cour de mon école. Je vis au loin le garçon avec qui je flirtais. Il me souriait, comme fier de moi. Tout le monde avait compris ce qu'il c'était passé et m'applaudissait. Un sourire soulagé se dessinait sur ma bouche pleine de sang.

Quelques années avaient passé et j'étais maintenant connue pour être la fille qui avait terrassé le meurtrier du festival Pen Bach. Aujourd'hui, le festival était organisé en mémoire des autres personnes qui avaient été torturées et tuées. Celui-ci durait quelques jours et j'y étais venue avec mes amis et ma sœur. J'étais inquiète car celle-ci était malade et personne ne savait réellement ce qu'elle avait. La seule chose que les médecins savent c'est qu'elle se mourait. La fête battait son plein au festival, les gens étaient heureux et c'était beau à voir. Je n'avais pourtant pas oublié ce qu'il c'était passé quelques années auparavant. Sans m'en rendre compte, je me retrouvais à l'endroit même où le drame avait commencé pour moi. Je me retournais subitement et apercevais l'homme avec son fusil. Je hurlais prise par l'horreur. Ne l'avais-je pas tué?

- Le festival de Pen Bach ne peut mourir, hurlait l'homme. Ta soeur est malade non? Tu veux le remède? Rien de plus simple, cours ou crèves. Si toi et tes amis arrivez avant moi au point d'arrivée, vous remportez la partie et le remède. Autrement, si moi je vous attrape, je vous tuerais un par un.

J'acceptais la proposition en constatant que je n'avais pas le choix pour sauver ma petite sœur. Comme il l'eût fait auparavant, l'homme brandit son arme et la pointa vers notre direction. J'hurlai à mes amis de me suivre et de faire comme moi car je connaissais exactement l'itinéraire car le lieu d'arrivée ne pouvait être que cette vieille usine abandonnée, la ou tout c'était terminé. Nous nous donnions la main au moment de sauter dans le vide au-dessus du ravin et de se raccrocher à des branches pour aller plus vite. Comme à l'époque, la course était longue et éprouvante. L'homme n'était jamais fatigué et nous rattrapait à vue d'œil. Nous arrivions enfin devant l'usine mais le parcours avait été corsé: des murs de grillages avaient été placés et au fond on pouvait apercevoir l'antidote accroché à une corde. Je faisais signe à mes amis qu'ils pouvaient rester là et que j'allais atteindre seule le remède. Une femme accourait. Il s'agissait de l'équipe adverse: l'équipe des tueurs. Si c'était elle qui remportait la pilule, tout était fichu. Je rassemblait alors mes dernieres forces et escaladais le plus vite possible les grillages et rattrapais non sans mal la femme qui m'avait dépassé depuis quelques secondes. Je pensais tellement à ma sœur que cette dernière pensée m'offrit un élan de rage et de force. J'attrapais alors le remède. ma soeur était sauvée.

Je comprenais que chaque année des gens venaient à ce festival, mais qu' encore à l'heure d'aujourd'hui certains disparaissaient encore. 

Les rêves d'AzurWhere stories live. Discover now