𝟏𝟕.𝐅𝐫𝐚𝐜𝐭𝐮𝐫𝐞

87 11 0
                                    

Le lieu de rendez-vous était une usine désaffectée dans un endroit reclus de la ville.

Les ombres du bâtiment se mouvaient lentement projetant des zones d'ombres qui donnèrent des frissons à Amara.

Les hommes l'accompagnant étaient munis d'armes et étaient prêts à tirer sur la première menace.

Soudain, elle prit conscience d'où elle se trouvait, des gens qui l'entouraient et du contexte dans lequel elle se trouvait.

Pourquoi était-elle ici ?

Elle avait suivi l'homme aux yeux bleus sans même se demander où il l'emmenait comme si elle était habituée à être menée comme une marionnette.

Elle secoua de manière imperceptible de la tête.

Ils entrèrent dans le bâtiment et s'arrêtaient au milieu du rez-de-chaussée.

Elle regarda autour d'elle pour comprendre la raison de l'interruption de leur avancée.

Ils fixaient un coin sombre d'où semblait se mouvoir une ombre.

Elle plissa des yeux afin d'essayer de distinguer la forme.

Un homme s'avançait d'un pas incertain, jetant des regards inquiets autour de lui.

Alors qu'il se rapprochait d'eux, Amara put distinguer ses traits qui lui rappelait vaguement quelque chose.

Ses yeux croisèrent celle de l'homme et il se figea pendant quelques secondes.

La connaissait-il ?

- Nous voici seuls comme vous l'avez demandé. Dit Andreï d'une voix sèche scrutant le moindre geste de l'homme

- Que fait Mlle Botevi avec vous ? Elle n'était pas censée être ici. Dit l'homme d'une voix tendu

- Nous avons accepté de venir sans aucun homme de main, le reste n'est plus du ressort de notre accord. Répondit Maxim d'une voix froide

- Parlez maintenant. Ordonna Andreï

- Je veux voir l'argent d'abord. Dit le traître, la sueur perlant le long de son front

Youri ouvrit la mallette qu'il portait où se trouvait plusieurs rangées de liasses de billets.

L'homme hocha la tête satisfaite et s'apprêtait à parler lorsque soudain un bruit aigue se fit entendre et l'homme tomba à terre, une balle entre les deux yeux.

Amara sursauta, un hoquet échappa de sa bouche.

Le sang chaud de l'homme coula de son front.

Les hommes levèrent leur arme et Andreï aboya des ordres dont elle n'avait pas saisi le sens.

Tout à coup, il lui tira le bras, la plaça devant lui et pointa son arme sur sa tempe.

Pétrifiée, elle vit sa sœur aînée Katrina émerger de l'ombre, une arme à la main accompagnée de ses sbires.

Elle avançait ,un sourire sur le coin des lèvres et les yeux pleins de froideurs, exactement comme sa mère.

- Amara, Amara... Que fais-tu aux mains de l'ennemie ? Pauvre chose. Dit-elle en balançant sa tête

- Katrina... Souffla-t-elle peinant à comprendre ce qui se passai

- Faites le moindre geste suspect et je lui tire une balle dans la tête.Dit Andreï d'une voix dangereuse qui ne laissait pas de place au doute quant à la véracité de ces mots

- Tu as toujours eu le don de t'attirer des ennuis...Dit sa sœur d'une voix pleine de reproche

- Vous avez suivi votre traître employé pour récupérer votre sœur? Il ne fallait pas vous donner tout ce mal, un petit message et on vous la ramenait. Dit Youri d'une voix faussement amusée

Katrina rit sèchement.

- La récupérer ? Vous pouvez la garder volontiers, les traîtres ne méritent pas leur place dans nos rangs. Je suis venue m'assurer que vous ne serez plus des obstacles à l'avenir. Dit-elle en la fixant avec dégoût

- De quoi parles-tu Katrina ? Dit Amara d'une voix altérée

- Ne fais pas l'innocente Amara. Tu t'es réfugiée chez eux sachant pertinemment l'aversion entre nos familles. Répondit-elle

Amara s'apprêtait à parler, mais le milliardaire resserra sa prise.

- Taisez-vous. Dit-il froidement

- Bougez le moindre petit doigt et je la tue. Dit Andreï en réitérant sa menace

- Vous allez mourir ce soir, Messieurs et rien ni personne ne pourra l'en empêcher.Dit Katrina sans une once de pitié pour sa sœur

- Ne fais pas ça, Katrina. Ramène-moi avec toi, j'expliquerais tout à Maman. Je lui donnerais les raisons de ma fugue, elle me comprendra. Je t'en prie ne fais pas ça. Dit Amara en se risquant à outrepasser l'ordre du ténébreux russe

- Vraiment ? Tu lui expliqueras également ce qui s'est passé la nuit où Valentina a été assassinée ? Tu lui diras ce qui s'est vraiment passé ? Demanda sa sœur d'une voix pleine de colère.

- Katrina... Tu sais bien que je ne peux pas... Dit-elle d'une voix cassée

- Comment tu peux te tenir auprès de ceux qui ont tué ta propre sœur, tu me dégoûtes. Dit Katrina avec une moue de dégoût

Amara sentit son cœur rater un battement. Elle regarda sa sœur, les sourcils froncés.

- Quoi ? Ne me dis pas que tu l'ignorais. Ne me dis pas que tu ne savais pas que les Bukovski avaient assassiné ta sœur. Dit-elle d'une voix haineuse

Amara restait raide comme un piquet attendant que son geôlier démentît les dires de sa sœur, mais rien.

Aucun mot ne sortit de la bouche de ce dernier.

Dans un mouvement rapide, elle désarma son geôlier et se retourna contre lui en tenant l'arme d'un geste mal assuré.

Un geste qu'elle s'était juré de ne jamais faire.

Voilà une bien piètre démonstration de la rupture de sa promesse.

Il sortit une seconde arme et la pointa sur elle.

Elle le regardait désormais comme une peinture fraîche comme une œuvre qu'elle voyait pour la première fois.

Ses yeux étaient de glace et ne laissaient transparaître aucune émotion. Son visage était sévère et ses mains tenaient l'arme d'une prise assurée.

Il tirerait sans hésiter.

Il n'hésiterait pas à abattre l'ennemi.

Il éliminerait tout obstacle de son chemin, sa décision était prise dans sa position, son regard, ses machinations.

Ce regard, elle ne me connaissait que trop bien.

Il n'abandonnerait jamais, il se vengerait.

Mais qu'était-il incapable d'abandonner ? Qui vengerait-il ?

𝕊𝕠𝕦𝕤 𝕝'𝕖𝕞𝕡𝕣𝕚𝕤𝕖 𝕕𝕖 𝕤𝕠𝕟 𝕣𝕖𝕘𝕒𝕣𝕕Where stories live. Discover now