𝟐𝟐.𝐃𝐨𝐮𝐜𝐡𝐞 𝐟𝐫𝐨𝐢𝐝𝐞

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Amara se réveilla en fin d'après-midi, les membres endoloris.

Lorsqu'elle trouva enfin la force de se lever, elle remarqua les rideaux étaient tirés et les volets baissés.

La chambre était plongée dans une douce pénombre.

Peu à peu, les souvenirs de la nuit dernière lui revinrent et elle posa la main sur sa bouche tremblante des révélations qu'elle avait fait.

Cette fois, elle était partie trop loin et ne pourrait plus revenir en arrière.

Le manque de sommeil et sa léthargie l'ont plongé dans une sorte de semi-conscience la poussant à dire des choses qu'elle n'aurait jamais dites dans son état normal.

Elle ferma et expira bruyamment peinant à calmer le rythme saccadé de son cœur.

Pourquoi avait-elle fait ça ? Elle n'avait encore jamais trahi son secret ? Comment avait-elle pu le lui confier aussi facilement ?

Elle décida de se lever et de prendre une douche pour essayer de remettre un minimum ses idées en place.

Lorsqu'elle sortit de la salle de bain, elle aperçut le russe assit dans le canapé, les jambes croisées la regardant d'un regard différent de ce qu'il en avait l'habitude.

Non, elle n'était pas prête, elle ne pouvait pas lui faire face...

Andreï décroisa lentement ses jambes et se leva pour se rapprocher de la jeune femme sans la quitter des yeux.

Elle semblait terrifier et au bord de l'évanouissement.

Il s'arrêta à une certaine distance et continua de la fixer d'un regard profond.

- Je suis venu ici pour m'excuser de mon comportement jusqu'à aujourd'hui. J'ai fait preuve d'une violence injustifiée envers vous et je m'en excuse sincèrement. Je souhaitai vous dire qu'à partir d'aujourd'hui, vous êtes libre de partir si vous le désirez, je ne vous en empêcherais pas. Une voiture sera à votre disposition pour amener où vous le désirez ainsi qu'une enveloppe avec l'argent nécessaire pour que vous puissiez vous en sortir, je n'interviendrai plus dans votre vie et j'oublierai même votre existence si vous le souhaitez. Dit-il en gardant une voix dénuée de sentiment

Un silence s'installa durant lequel la jeune femme le fixa comme si elle était sur le point de fondre en larmes.

Incapable de supporter ce moment plus longtemps, il mit fin à la discussion.

- Je vous laisse Mlle Botevi et j'espère que vous trouverez la paix. Dit-il en s'en allant à grande enjambée

Ce choix ne lui plaisait guère, mais il ne pouvait continuer d'imposer sa volonté sur la jeune femme.

Elle ne méritait rien de cela.

Il espérait seulement changer l'impression que la jeune femme avait de lui. Qu'elle ne le voit plus comme une bête enragée.

L'esprit tourmenté, Andreï se rendit dans son garage et prit les clés de sa voiture de sport pour fuir les événements à venir.

Il était convaincu que la jeune femme allait s'en aller et refusait d'assister à un tel spectacle pour une raison qu'il ignorait ou plutôt qu'il refusait d'accepter.

Amara était encore sous le choc de la déclaration du milliardaire. Elle avait dû s'asseoir sur son lit pour contenir les émotions qui la traversaient.

Cette déclaration devait la réjouir, c'était ce qu'elle désirait depuis le début, mais étrangement, sa gorge se serrait et un sentiment d'amertume restait en elle de cette conversation.

Amara secoua la tête et décida de se convaincre que c'était la meilleure décision à prendre.

Elle se rendit au rez-de-chaussée sans laisser aucune émotion trahir ce qu'elle ressentait réellement.

Elle se dirigea vers l'entrée soulagée de ne croiser personne.

Elle vit une voiture qui l'attendait à l'entrée.

Elle ravala le goût amer qui lui restait à la gorge et prit place dans la voiture ;

Elle jeta un dernier regard à la demeure de son geôlier.

Une larme solitaire roula le long de sa joue qu'elle essuya rapidement.

Elle refusait de se laisser submerger par ses émotions.

La journée s'écoula sans que l'un ou l'autre ne puisse réellement se concentrer sur autre chose.

La nuit tombée, Andreï rentra chez lui après avoir passé toute la journée au siège de sa société à essayer de se plonger dans le travail.

La tâche s'était révélée plus compliquée que prévu.

Toutes ces pensées allaient à la jeune femme et il ne cessait de cogiter sur sa décision mais refusait de revenir sur sa parole convaincue d'avoir pris la bonne décision pour la jeune femme.

Lorsqu'il franchit la porte, tout le monde l'attendait déjà au pied de la porte.

D'humeur massacrante, il souffla d'agacement.

- Où est Amara ? Demanda Lara d'emblée

- Je l'ai laissée partir... Elle est logée et nourris dans l'un de mes hôtels. Dit-il sèchement en continuant son chemin

- Comment ça ? Mais elle serait en danger à l'extérieur ! Comment tu as pu la laisser partir après ce qu'elle a fait pour nous ?!? S'écria Youri.

- Elle n'est pas notre otage ni de notre famille ! Ce n'est pas vous qui aviez réclamé que je lui rende sa liberté ?!? Eh bien, c'est ce que j'ai fait et la discussion est terminée. Nous en parlerons demain. Dit-il en prenant l'ascenseur

- Laissez-le. S'il a pris cette décision, c'est qu'il y a longuement réfléchi. Dit Nazim

- Il a dû apprendre quelque chose. Vous savez bien comment il est. Donnons-lui du temps. Nous ferions mieux d'aller nous coucher maintenant qu'il est rentré. Ajouta Alexandre

𝕊𝕠𝕦𝕤 𝕝'𝕖𝕞𝕡𝕣𝕚𝕤𝕖 𝕕𝕖 𝕤𝕠𝕟 𝕣𝕖𝕘𝕒𝕣𝕕Où les histoires vivent. Découvrez maintenant