𝟏𝟖. 𝐃𝐞𝐬𝐞𝐦𝐩𝐚𝐫𝐞𝐞

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- Est-ce vrai ? Souffla-t-elle d'une voix tremblante

Il resta de marbre.

Sans même qu'elle puisse comprendre la source de son désarroi, Amara sentit son cœur se déchirer de douleur.

- Est-elle morte de votre souhait ? Dit-elle les mains tremblantes

Pendant une fraction de seconde, elle vit une lueur de désarroi dans ses yeux de glace.

Un infime instant dans le temps.

- Cette nuit-là, alors que tout le monde était absent de la maison, alors que vous étiez sans défense, il a décidé de son sort Amara. Il nous a enlevé notre sœur. Venge-la, tue le !

Amara sentit un sentiment de déchirement l'étreindre péniblement.
Celle de la discorde entre la voix de la raison et celle de son cœur.

Elle voyait encore le visage larmoyant de sa sœur de cette sombre nuit.
Le triste sourire qu'elle lui avait adressé alors qu'elle n'arrivait même plus à parler, alors que les dernières lueurs de vie quittaient son corps meurtri.

Elle les regarda un à un ces hommes qui l'avaient sauvés et qui pourtant était responsable de son malheur, de sa peine constante qui tiraillait son coeur jour et nuit.

Aucun de ne laissait transparaître la moindre émotion et pourtant son cœur lui disait de les croire.

Quelle était donc l'origine de ce sentiment sordide ?

Elle baissa son arme et se tourna pour rejoindre sa sœur.

Elle s'avança jusqu'à cette dernière et se tint près d'elle, résignée.

- Ce n'est pas grave, je le ferais à ta place. Dit sa sœur en levant son arme.

Elle s'interposa entre eux et le canon de l'arme de sa sœur aînée.

- Non, ne fais pas ça ! S'écria-t-elle

- Je t'en prie... Ne soyons pas des monstres Katrina, choisis la paix. Dit-elle en posant la main sur le canon de l'arme, les yeux suppliants

Katrina la regarda avec un léger sourire posant sa main libre sur sa joue.
- Ta naïveté et ta générosité te mèneront à ta perte Amara. Si tu avais rempli la mission que ma tante t'avait donnée, ces jeunes filles n'auraient pas été sacrifiées. Si tu n'avais pas vu cette pourriture mourir ce soir-là rien de tout cela ne serait arrivée. Dit-elle en secouant la tête de gauche à droite

La main d'Amara posé sur le canon de l'arme tomba mollement le long de son corps, les phrases que sa sœur venaient de prononcer résonnaient à présent dans sa tête comme une boucle infernal.

Un sentiment de vide s'installa en elle, comme une gangrène installée depuis un temps, mais qu'on découvre seulement en la voyant.

Elle regarda sa sœur dénuée de sentiments qui lui exposaient ces atrocités dans le plus grand des calmes.

- Katrina... Souffla-t-elle

- Qu'es-tu devenue ? Dit-elle en la dévisageant

Sa sœur la fusilla du regard.

- Arrête ! Je t'interdis de me regarder de cette manière ! Tu n'as aucun droit de me piétiner de cette manière. Tu es faible comme papa, tu mourras faible comme lui ! Cracha-t-elle

- KATRINA ! S'écria-t-elle à plein poumon, sentant la rage montée en elle

- C'est de notre père que tu parles ! Toi comment peux tu parler de lui de cette manière ! Il a été la plus belle chose qui nous soit arrivée. Regarde-toi, tu ressembles plus à un animal qu'un humain ! Je ne te reconnais même plus. Dit-elle vidée

- C'est de ta faute si je suis ce que je suis ! Si tu n'avais pas été faible cette nuit-là et que tu avais aidé Valentina, nous serions tous heureux ! Hurla-t-elle enragée levant son arma sur elle

- Tu le crois vraiment... Aurions-nous vraiment été heureuse Katrina ? Demanda-t-elle d'une petite voix
- Non, nous ne l'aurions jamais été et nous ne le serons jamais. Nous sommes condamnées à poursuivre cette boucle de sang et de souffrance tant que vous nourrirez ce cercle de violence et de meurtre. Dit Amara en supplice

- Peu m'importe, je vais me débarrasser de vous et tout reviendra dans l'ordre. Dit-elle en reprenant contenance et en pointant son arme sur le milliardaire à nouveau

Dans un geste désespéré, Amara tenta d'arracher l'arme de la main de sa sœur qui maintenait sa prise fermement alors que tout le monde s'agitait autour d'eux craignant qu'elles finissent par se blesser.

Elle entendit Andreï vociférer des ordres puis rapidement puis des tirs se firent entendre alors qu'elle essayait toujours d'arracher l'arme de la main de sa sœur.

Pendant un instant, elle perdit l'avantage et sa sœur réussit à orienter le canon vers Andreï et avant qu'elle ne puisse l'en empêcher.

- NON! Cria-t-elle

Elle vit Andreï grogner de douleur et chanceler de douleur, ses amis qui criaient son nom désespérément.

Elle frappa sa sœur en plein visage et lui retirait son arme des mains alors qu'elle était désorientée.

Elle regarda Andreï et vit qu'il tentait de récupérer son arme alors qu'il tenait son épaule.

Du coin de l'œil , elle vit un homme qui tenta de viser l'homme aux yeux bleus.

Sans même hésiter, elle se jeta sur l'homme et le plaqua à terre.

Elle rampa à terre pour éviter les balles et ramassa l'arme de sa sœur.

Elle leva les yeux vers Andreï.

- ANDREÏ! Cria-t-elle

Il leva les yeux sur elle et elle lui envoya l'arme pour qu'il puisse se défendre.

Il la rattrapa avec une grimace et tira à son tour.

Elle se rapprocha de lui en rampant et lorsqu'elle fut assez proche, elle souleva son torse et passa ses mains dans son dos et agrippa son torse fermement et se mit à le tirer tout en évitant les balles.

Lorsqu'ils furent assez proches de ses amis, ils l'aidèrent à le tirer.

- Il faut qu'on s'en aille rapidement. Amara, aide Andreï à se relever, on couvrira vos arrières.Dit Alexandre rapidement

Elle passa son bras sous le bras non blessé et l'aidait à se relever.
Il grogna de douleur et se leva.

- Allons-y, on doit faire vite. Je vais être à sec. Dit Youri
- Tiens. Doit Amara en lui tendant l'arme qu'elle avait prit d'Andreï

Il prit l'arme rapidement et elle s'avança rapidement vers la sortie avec le milliardaire à son bras.

Elle jeta un rapide coup d'œil à sa sœur qui s'enfuyait elle aussi.
C'est dans la froideur de la nuit et à l'éclat de la lune qu'elle s'avança dans la pénombre d'un pas assuré.
Son ennemie au bras.

𝕊𝕠𝕦𝕤 𝕝'𝕖𝕞𝕡𝕣𝕚𝕤𝕖 𝕕𝕖 𝕤𝕠𝕟 𝕣𝕖𝕘𝕒𝕣𝕕Où les histoires vivent. Découvrez maintenant