Le Feu Dans Le Sang / Jacaerys et Heleana (En Pause)

3

Helaena

Mon père adorait les fêtes, et quelle meilleure raison que de célébrer les engagements de ses enfants. Bien sûr, tout cela n’était qu’une façade. Des fleurs, des vases, de la musique et des tissus qui cachaient le fait qu'aucun de nous ne voulait de ces mariages dans lesquels nous n'avions d'autre choix que de respecter le devoir avec lequel nous sommes nés.

Mais si elle était honnête, Aegon était le pire des deux ; elle ressentait au moins... de la sympathie pour son fiancé.

"Helaena, chérie" ma mère est entrée avec la couturière et la robe que je porterait ce soir- là au bal masqué qu'elles avaient préparé.

Ils m'ont placé sur le tabouret devant le miroir et ont mis la robe par-dessus ma tête pour l'ajuster à ma silhouette.

"Ça va être magnifique, princesse" m'a dit Thésa, la couturière.

J'ai souri poliment. Je n'était pas habituée à trop de compliments.

"Et Jacaerys ?" a demandé la mère " est-ce que vous apprenez à vous connaître ?"

"Il me traite bien" répondis-je en regardant mon reflet dans le miroir.

"L'amour viendra avec les années, ma fille, je te le promets."

La nuit est arrivée et avec elle, la fête. Thesa est arrivée avec la robe déjà arrangée pour moi et, comme le matin, elle l'a mise sur ma tête et l'a laissée tomber sur mon corps. Cette fois, elle s'est parfaitement adapté à la courbe de mes seins et à la forme de mes hanches. C'était de la mousseline d'un ton grisâtre qui correspondait à la pâleur de ma peau. La ceinture que je portais ne faisait que l'ajuster davantage à mon corps et le décolleté, qui était un parfait V jusqu'à presque atteindre mon nombril, mettait en valeur mes seins petits mais fermes.

Lorsque sa dame eut fini de la coiffer et se regarda enfin dans le miroir, elle ne put s'empêcher de penser : Jacaerys la remarquerait-il ce soir-là, ou jetterait-il son dévolu sur une autre jeune femme ? Je ne pourrais pas le juger s'il le faisait, après tout, ils ne se sont pas mariés par amour. Mais elle ne pouvait s'empêcher de se mettre en colère seulement en y pensant. Lorsque ma dame a ouvert la porte, il était là, comme toujours, à l'attendre.

Et pendant quelques secondes, elle cessa de respirer.

Il avait l'air imposant dans un costume noir avec des détails bleus et les écussons de ses maisons Velaryon et Targaryen entrelacés sur sa poitrine. Il portait un masque noir qui lui couvrait le visage, contrairement au mien qui était blanc. Mais son sourire révéla qu'il était probablement l'un des hommes les plus attirants de cette soirée.

Il lui tendit le bras et en silence ils se dirigèrent vers le salon. Il ne parlait pas mais je pouvais dire qu'il était nerveux, il s'était raclé la gorge au moins trois ou quatre fois, comme si les mots étaient coincés dans sa gorge et ne pouvaient pas sortir.

"Laisse-moi te dire, sans vouloir t'offenser, que tu es belle ce soir Helaena" décida-t-il finalement de dire avant de franchir la porte du salon.

"Tu as l'air très élégant aussi, Jace" Dis-je en rougissant.

" Veux-tu m'offrir la première danse ?" Demanda-t-il en tirant la chaise pour que je puisse s'asseoir et s'assit plus tard à côtés de moi.

Bien sûr, j'ai senti mes joues brûler et un pincement au ventre que je n'avais jamais ressenti auparavant.

Le reste des invités arrivèrent au salon, même Danny, qui arriva accompagné au bras de chacun de mes frères, attisant la fureur de mon père, qui les surveillait. J'ai dû réprimer un rire sous ma main et regarder mes genoux.

"Qu'est-ce qu'il y a de si drôle pour toi, ma princesse ?" Jace m'a murmuré à l'oreille et ma peau a réagi instantanément.

Mon corps tout entier est devenu alerte, le pincement dans mon ventre était encore plus aigu et un feu que je ne savais pas avoir réveillé de l'intérieur de mon être.

J'ai penché mon visage vers lui de quelques centimètres, juste assez pour que mes lèvres soient proches, très proches des siennes. Presque touchant. Son souffle et le mien s'entremêlaient dans cette posture et mes yeux n'arrêtaient jamais de le regarder à aucun moment.

"Je ne peux pas rire ?" J'ai pincé les lèvres en essayant d'éviter un sourire.

Jace regarda mes yeux puis mes lèvres, léchant les siennes et évitant un sourire.

"Au contraire, ma princesse" il s'est rapproché un peu, à la limite de l'inconvenant "j'adore quand tu fais ça."

Nous avons continué la célébration même si je pouvais à peine manger ; Les papillons qui palpitaient dans mon ventre ne voulaient pas me quitter et les nerfs qui m'envahissaient à chaque fois que Jace me parlait ou me touchait faisaient battre mon cœur. Lorsque la musique a joué et que les gens ont commencé à remplir la piste de danse, Jace s'est levé et s'est placé à côté de moi pour me demander de danser.

Nous sommes arrivés main dans la main et avons rapidement fusionné avec le reste des invités dansant, tournant, riant et volant autour de la piste de danse. Je ne me souvenais pas d'une soirée aussi magique ou aussi amusante que celle-là.

"On sort ?" M'a-t-il demandé à l'oreille avec le bruit de fond, auquel j'ai hoché la tête et me suis laissé conduire par lui aux jardins par sa main.

Nous avons continué à marcher en silence, côte à côte. C'était la première fois que nous n'étions en compagnie de personne. Je n'avais même pas conscience de la distance que nous avions parcourue jusqu'à ce que nous nous arrêtions devant l'arbre des dieux qui se trouvait presque à l'entrée de la forteresse. Il n'y avait personne, nous étions seuls et je pourrais jurer que mon cœur battait audible dans le silence de la nuit.

À ma grande surprise, Jace s'est simplement assis sur l'herbe et m'a invité à faire de même, ce que j'ai fait avec plaisir. J'ai adoré sentir l'herbe sous mes mains.

"Est-ce que tu t'amuses, princesse ?" Dit- il en s'approchant de moi et en plaçant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.

Son contact était comme un feu sur ma peau, tout aussi brûlant.

"Beaucoup, Jace, mais s'il te plaît, arrête de m'appeler comme ça" ai-je demandé et j'étais reconnaissant pour le manque de lumière pour qu'il ne voie pas à quel point je rougissais " appelle-moi par mon nom."

"Je suis un gentleman, je ne peux pas négliger mes manières" il m'a fait un sourire qui m'a donné l'impression qu'il faisait tomber tous mes murs.

"Mais pourtant tu es là, seul avec moi."

" Je ne suis pas obligé non plus d'être comme ça toute la journée" murmura-t-il et me fit frissonner "ça peut être très ennuyeux."

Peut-être qu'après tout notrr mariage, bien qu'imposé, n'avait pas été une si mauvaise idée.

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