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Ambre reste dormir ici, ne souhaitant pas rester seule. Je n'ai pas pu le lui refuser et Ayden ne s'y est pas opposé non plus. Elle s'est installée dans le salon, sur le canapé que nous avons transformé en lit. Mon petit ami et moi sommes dans la chambre.

— Tu ne veux pas aller avec elle ? me questionne-t-il, attentif.

D'un côté, j'en ai très envie. Mais de l'autre, j'ai peur qu'elle me demande à nouveau de parler de tout cela. Au fond, j'en ai besoin seulement, je ne suis pas encore prête. Néanmoins, je me dois de me trouver à ses côtés pour cette dure épreuve.

— Si.

— Alors, vas-y.

Il me donne un sourire rassurant, ce qui me conforte dans l'idée que je devrais vraiment la rejoindre.

— Si tu as besoin de moi, je suis juste à côté. De toute façon, pour partir, il faudrait que je saute par la fenêtre, affirme-t-il, cherchant à détendre l'atmosphère après cette journée morose.

— Oh non. Après tu vas être trempé et tu vas tomber malade...

— Pourtant, un Glacier ça flotte non ?

Sans pouvoir le contrôler, je me mets à rire pour la première fois depuis des jours. Ce son me surprend moi-même, mais je ne peux pas m'arrêter. Ayden semble tout aussi étonné que moi, pourtant un grand sourire orne son visage. Rire fait du bien, vraiment. Des larmes coulent. Malgré tout, je ne pleure pas la mort de Jacques. Plutôt parce que cette sensation m'avait tellement manquée. Ambre passe la tête par la porte entrouverte, se demandant ce qui se trame ici.

Je peine à respirer cependant, j'ai tellement besoin de ce sentiment de bien-être que je ne m'arrête pas.

J'ai mal aux côtes, pas au cœur.

— Qu'est-ce qu'elle a ? s'enquiert-elle auprès d'Ayden.

— Elle craque, voilà tout.

Essuyant les larmes perlant aux coins de mes yeux, je me calme progressivement, sous leur regard interloqué.

— Ça va, dis-je pour les rassurer, le cœur affolé.

— Que lui as-tu dit pour la mettre dans un tel état ? s'informe Ambre, curieuse.

— Soit elle me trouve vraiment très drôle. Soit elle l'a fait exprès pour me flatter. Soit elle en avait besoin et elle a sauté sur ce prétexte.

— J'opterai pour la dernière option, conclut-elle. Sans vouloir t'offenser, Ayden.

Vexé, il enfonce ses poings dans ses poches avant de se concentrer sur moi. En silence, chacun pense à la situation, cherchant une explication rationnelle. Mon compagnon m'observe, une tendresse infinie dans le regard.

— Bien, et si tout le monde allait se coucher ? suggère-t-il, sans me quitter des yeux.

Ma meilleure amie acquiesce puis quitte notre chambre sans demander son reste.

— Merci, murmuré-je à Ayden.

À cet instant, j'ai conscience que je ne lui dis pas simplement merci, comme ça, dans le vide. Je le remercie pour sa présence, son soutien, son amour, son aide. Pour tout. Il semble le deviner, un éclair de reconnaissance passant dans ses prunelles.

— Il n'y a pas de quoi.

Je m'approche de lui et lie mes mains derrière sa taille.

— Bonne nuit.

— À toi aussi.

Il pose rapidement ses lèvres sur les miennes, mais je l'embrasse à nouveau, plus longuement, profitant de sa présence.

Avec ou sans sucre ?Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin