Chapitre 102

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Il m'a dit quelques mots réconfortants en me caressant le dos. Il avait les yeux qui brillaient mais il retenait ses larmes, il avait également la gorge nouée mais il essayait de garder la face. Il était fort, très fort même. Je mourrais d'envie de lui demander de rester me tenir compagnie, j'avais tant besoin de son soutien à cette période. Je crois qu'il n'y aurait eu que lui pour panser mes plaies... Même s'il était également l'auteur des principales causes de ma tristesse.

Pendant cette rupture, je vous ai épargné tellement de détails qui me rongeaient le quotidien. Je pense que la plupart des filles qui lisent ma chronique ont déjà pu ressentir cette sensation horrible de vide. Au début, tu mets du temps à réaliser que c'est terminé même si tu lâches quand même des larmes. Puis, viens la période où tu réalises que c'est réellement fini et que ça n'était pas qu'une illusion. Cette période là a duré très longtemps pour moi avant d'arriver à la période où j'essayais de me reconstruire.

Tout me ramenait à lui, sincèrement j'en devenais folle. Même quand j'essayais de l'oublier, un rien me faisait rappeler sa présence. Par exemple, quand je me douchais je prenais le shampoing en me disant « ah mais c'est celui que j'avais trouvé avec Mehdi », une veste que j'avais porté quand on était sortis le soir des montgolfières je me disais « ah mais oui la première fois que je l'ai mise c'est avec lui », les musiques qui passent à la radio qu'il me faisait écouter parce qu'il était tellement à l'affût sur les nouveaux sons, je n'arrivais même plus à écouter ses rappeurs préférés ça me rappelait trop lui. Je ne sais pas si je suis la seule comme ça, mais c'est grave.

Le pire c'est notre fils, il lui ressemble tellement que le fait de le regarder me fait instinctivement penser à Mehdi... Je l'aimais tellement. Et de savoir qu'il était encore plus rongé de l'intérieur avec le décès de son meilleur ami, me brisait.

Mehdi, à cette période je ne vivais que par lui même si c'était fini.

Je ne cessais de passer des nuits blanches à rêver de nous, de lui, de son retour. C'était bête mais j'en venais à rêver d'un retour par message. Je pensais entendre une notification sur mon téléphone, mais ce n'était que le fruit de mon imagination. Et ça, ça a dû m'arriver une trentaine de nuits et encore plus le jour... Une rupture ça détruit, ça te ronge de l'intérieur et toi tu dois garder la face devant tout le monde. Et le pire, c'est quand tu es persuadé d'avoir reçu un message de sa part et qu'au final tu vois qu'il n'y a rien, tu te braques, tu deviens frustrée et triste à la fois. Je devenais exécrable avec mon entourage sans m'en rendre compte...

Mais à cette période, j'enchaînais le fait d'avaler le fait que c'était fini entré Mehdi et moi, le fait que Mehdi reconstruisait sa vie, le fait que je me retrouvais mère célibataire et maintenant j'en viens à devoir accepter le fait que je ne verrais plus jamais mon pilier, Djibril.

En étant moi même détruite je devais relever ma meilleure amie qui était au plus bas. Sincèrement, j'ai songé à consulter un psychologue à plusieurs reprises et en voyant le temps d'attente pour une thérapie, j'ai vite baissé le bras. Je m'en suis remise à Allah, je savais qu'il ne laissait pas une charge supérieure à ce qu'une âme pouvait supporter. Donc pendant une longue période, je rattrapais mes prières en rentrant à la maison le soir.

Bon, revenons au câlin de réconfort de Mehdi.

Il a fini par reculer, j'lui ai donné Nahim pour qu'il le porte. Il la fait, et il a passé son pouce sur mes joues pour essuyer mes larmes.

Mehdi : Neyla, restes forte comme tu l'as toujours été, si t'as besoin de parler, j'suis là compris ?

Moi : Merci...

Neyla : Mes galères à la cité.Where stories live. Discover now