Chapitre 25

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— Mademoiselle Lomino. C'est le service de chambre. Pouvez-vous ouvrir, s'il vous plaît ?

Je réponds faiblement, mais personne de l'autre côté ne semble m'entendre. Je prends tout mon temps pour me lever et ouvrir la porte. La nuit n'a pas été de tout repos. Une sensation d'oppression perdure quand je respire. J'ai fait pas mal de cauchemars. Luther est venu me voir hier après l'épreuve et m'a expliqué que d'autres candidats avaient des séquelles mentales ou physiques. Le but de ce jeu était de voir si on avait assez de motivation pour continuer. Elles devront vite s'effacer, puisqu'elles ont été générées par des illusions.

J'imagine que certains ont préféré abandonnés... Je ne m'avouerai pas vaincue.

Un homme d'une cinquantaine d'années aux cheveux grisonnants, m'attend dans le couloir. Un plateau en or et en bronze à roulettes est placé à ses côtés.

— Bonjour Mademoiselle, je vous apporte votre petit-déjeuner. Je m'appelle Nesto et je suis le majordome chargé de votre service.

Il porte une chemise blanche ainsi qu'un nœud papillon rouge. Ses chaussures sont si bien cirées quelle reflète les lumières du corridor. Sa redingote bleu marine lui donne cet air élégant que possèdent les hommes au service de la cour. Son front est strié de petites rides et sa bouche s'étire alors qu'il me sourit poliment.

— Merci, Monsieur. Mais quelle heure-est-il ? je demande les yeux encore plein de sommeil.

— Il est presque 11 h. Mais appelez-moi Nesto, je vous prie.

Il range une belle montre à gousset, accrochée au bouton doré de sa chemise, dans sa poche de pantalon.

— J'ai raté le déjeuner dans la salle, je conclus avec une grimace.

— Ne vous inquiétez pas. Je suis à votre service. De plus, les candidats mangent tous dans leur chambre.

J'essaye de masquer mon angoisse. La dernière fois que des candidats ont mangé dans leur chambre, ils sont tous morts quelques heures plus tard.

— Vous semblez pâle. Y a-t-il quelque chose que je peux faire pour vous ?

— Je n'ai pas très faim.

— C'est regrettable. Voulez-vous que je vous fasse apporter une tisane ? demande Nesto d'un air bienveillant.

— Savez-vous qui a préparé ces plats ? je demande tandis que j'essaye de cacher ma méfiance.

— Nos cuisiniers, chère mademoiselle, répond-il, les sourcils froncés. Avez-vous des allergies ? Cela n'est pas précisé dans votre dossier.

— Non, Nesto. C'est juste que je ne voudrais pas subir un nouvel empoisonnement, comme sur Dell.

Autant être franche. Il doit avoir eu vent de ce qu'il s'est passé après tout.

— Oh, bien sûr ! J'oubliais cet incident ! Un homme qui a prétendu s'appeler Luther, ma intercepté dans le couloir afin de goûter vos plats. J'ai trouvé cela étrange, mais maintenant, je comprends mieux. Il a laissé un mot pour vous, sous la cloche.

Je souffle de soulagement. Je regarde attentivement le plateau et remarque un bout de papier coincé sous une cloche en argent. Je m'empresse de le lire. Luther me signale qu'il ny a aucun danger, il a veillé à surveiller les cuisiniers dans leur préparation. Avec mes questions et les actions de mon oncle, nous passons facilement pour les paranoïaques des Jeux.

— Je vous remercie Nesto. Savez-vous pourquoi les Joueurs ne mangent pas dans la salle aujourdhui ?

— Oui, Mademoiselle. Certains doivent encore se reposer. De plus, c'est le Jour des Fondateurs, aujourdhui, explique-t-il en disposant les assiettes sur la petite table de ma chambre.

Les jeux de la couronne. T1Where stories live. Discover now