Chapitre 4

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C'est une petite pièce aux murs fissuré où la seule source de lumière est une petite fenêtre étroite. On aperçoit une rue pleine de couleurs. Le planché grince à chaque pas, la cheminée réchauffe les nuits glaciales. Ce lieu se situe dans une maison abandonnée. C'est devenue à Émilie et à moi, notre refuge pour nos rendez-vous. Ici, personne ne peut nous voir et nous juger.
- Le repas d'hier s'est bien passé.
- Sauf que tu semblais ailleurs Jay.
- Je suis désolée...
- T'as pas besoin de l'être et puis, n'y pensons plus.
Elle me prend par la taille puis m'enlace, des bras me rassurent, calment mes craintes et m'apaisent. C'est le seul endroit au monde où je peux être moi-même. Je respire son odeur et plus rien n'a d'importance. Juste elle et moi, le reste n'est rien. C'est la sensation que j'éprouve à chaque fois que je suis près d'elle, à l'abri des regards indiscrets. Jamais je n'aurais pensé que l'amour me toucherai de cette manière, aussi sincèrement. On vit pour aimer, c'est la seule chose commune aux hommes. Ce besoin de se donner entièrement, de confier ses rires, des larmes, des peurs, ses rêves ainsi que ses désirs à une personne. C'est la raison pour laquelle nous vivons. L'amour n'a pas d'âge, ni de visage et encore moins de limite. Il ne peut se décrire ou se définir car chacun a sa façon d'aimer. Elle se lève pour aller à la fenêtre s'allumer une cigarette. Je la regarde bouger, un silence dont on ne peut connaître la fin, envahie la pièce. Elle ne dissimule rien de son mal-être. Pourtant je peux lire en elle, même quand elle souri ou qu'elle rit. Je peux voir au plus profond de son regard qu'elle veut pleurer. Je m'approche d'elle puis l'enlace en lui déposant un baisers sur ses lèvres de manière la plus douce qu'il soit. Je remarque un bleu sur son cou, encore un, je ne dis rien. Cette image de son corps endolori de coups m'est devenir familière. Une habitude qui au fil du temps, certes m'est toujours insupportable, mais, que j'ai fini par accepter. Comme on admet qu'on ne peut rien contre la mort.

Les apparencesWhere stories live. Discover now