Chapitre 7

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De ce banc en bois épuisé par son vécu j'observe ce petit bout de vie. Une jeune fille essoufflée s'assoie près de moi en laissant tomber son sac de cours par terre, ce geste semble la libérer d'un fardeau.

- Désolée, elle reprend son souffle, je suis en retard.

- Ce n'est pas grave, je suis patiente. Où étais-tu ?

- A la bibliothèque avec Bryan, elle respire profondément, on prépare une exposé.

- En tous cas j'espère que ce n'est pas ce cher Bryan qui t'as fatiguée comme ça...

- Pourquoi, tu es jalouse ? m'interroge t-elle pour me taquiner.

- Ça dépend, ai-je des raisons de l'être ?

Elle m'embrasse en guise de réponse. Cette attention me surprend car nous ne sommes pas seules dans ce parc. Nos lèvres s'éloignent l'une de l'autre, Jay prend alors conscience de ce qu'elle vient de faire. Elle regarde discrètement autour d'elle mais voyant que personne ne prête attention à cette innocente marque d'affection, l'inquiétude s'efface de son visage.

- Tu as passé une bonne journée ? Me demande t-elle.

- Disons qu'il y a des choses plus excitante que le lycée, toi par exemple.

Elle rougit immédiatement à ces derniers mots. Elle se sent mal à l'aise face à ce genre de phrase parce qu'elle ne sait jamais quoi répondre.

- Et toi ta journée ?

- Elle se résume à travailler, manger, travailler et courir jusqu'ici pour ne pas arriver trop en retard.

- Heureusement que je suis là pour mettre un peu de piment dans ta vie.

Je m'assure qu'il n'y a aucun regard posé sur nous pour ne pas la gêner, puis, je lui vole un baiser. Nos doigts se cherchent avec timidité, s'effleurent, se désirent puis finissent par se mêler dans un étreinte parfaite. Nos yeux s'égarent dans le paysage qui s'offrent à nous. La nature est dépourvue de couleurs vives, les arbres sont d'une nudité intimidante, les animaux sont perdus dans un sommeil passager. La fontaine près de laquelle nous sommes assises ne joue plus aucune mélodie car l'eau est gelée, et ne s'écoule plus en déversant à nos oreilles quelques notes semblables au chant de la pluie. Le parc est d'une blancheur aveuglante sous toute cette neige éphémère, car doucement mais sûrement le printemps s'éveille.

Les apparencesWhere stories live. Discover now