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Des paupières lourdes, un mal de dos atroce et une nuque toute raide m'accompagnèrent à mon réveil. Habituellement, quand je m'endormais sur le canapé, les rayons du soleil trouvaient le moyen de réfléchir sur ma télévision et d'atterrir sur mes paupières, mais voyant que ce n'était pas le cas ce matin-là, je tournai un peu trop brusquement la tête pour regarder les nuages dehors, que je regrettai instantanément mon action en sentant ma nuque craquer.

« Orchidoclaste ! m'exclamai-je à voix haute. »

Après avoir passé quelques minutes à me masser la nuque, je me levai paresseusement du canapé avant de faire ma routine du matin. N'étant pas d'humeur à sortir aujourd'hui, je décidai de rester à l'appartement et d'y rédiger mon article. Et puis, j'avais le corps tout engourdi, étonnamment d'ailleurs étant donné que j'avais fait mon parcours habituel de dix-neuf à vingt heures la veille, comme d'habitude. Mettant ceci de côté, je m'attaquai donc à mon article, une sensation de joie m'accompagnant malgré mon réveil assez chaotique.

Je pris sept bonnes heures à rédiger l'écrit dans son intégralité, ainsi qu'à l'améliorer. Je finis par avoir une version travaillée et concise sur les oeufs de Yoni et leurs bienfaits aux alentours de seize heures. À la suite d'une dizaine de relectures, je l'envoyai à ma rédactrice en chef, Sibylline. Cette femme était tout simplement la superwoman de tous les temps; tout le monde l'admirait. Quand les personnes entendaient parler d'elle, sans l'avoir jamais vu, ils s'imaginaient tous qu'elle régnait sur le monde féminin de la presse du haut de ses un mètre soixante-quinze accompagnée de ses talons de dix centimètres. Alors qu'à vrai dire, je ne sais même pas si elle dépasse la barre des un mètre soixante-cinq. Mais ce que je peux affirmer, c'est qu'elle savait où elle allait.

Accompagnée de cette sensation de pure satisfaction que je ressentais à chaque fois que je finissais l'écriture d'un article, je sortis de ma chambre afin de me faire à manger. Une fois la lasagne mise au four, je me mis à réfléchir au scénario de mon roman. À vrai dire, j'en avais des milliers, mais il fallait que je les trie pour noter les meilleurs et ensuite n'en choisir qu'un seul. Alors que je les notais sur papier, je sursautai à l'entente de la forte sonnerie de mon portable.

« Bonjour Sibylline ! répondis-je en voyant le nom de ma supérieure sur mon portable.
- Bonjour Liz, comment vas-tu aujourd'hui ?
- En pleine forme comme d'habitude et toi ?
- Je vais parfaitement bien, et encore mieux depuis que j'ai lu ton écrit ! Pour tout te dire, j'étais plutôt sceptique quand tu nous as annoncé que le sujet de ton article va être les oeufs de Yoni, surtout que pas grand monde ne sait ce que c'est, ni moi d'ailleurs, rit-elle. Mais ton article est formidable. Comme d'habitude, tu arrives à aller droit au but en charmant le lecteur; c'est époustouflant. Et j'ai appris beaucoup de choses sur le périnée, grâce à ton article, également des choses importantes sur les mesures qu'on peut envisager pour toutes sortes de problèmes. C'est du travail remarquable en tout cas, et tout ça en à peine quelques jours donc je te félicite. Je l'ai envoyé aux éditeurs et ils vont le publier sur le site cet après-midi. »

Ravie de son approbation, je sautillai intérieurement de joie.

« Merci à toi en tout cas ! Tu veux que je commence un nouvel article dès aujourd'hui ?
- Non, on va attendre que les autres finissent leur article et on fera une conférence en ligne après-demain. Repose-toi bien jusque-là.
- Très bien, à jeudi, la saluai-je.
- À jeudi Liz, finit-elle par raccrocher. »

C'est ce que j'adorais avec Sibylline; elle avait réussi à nouer un lien entre nous et à faire en sorte que personne au sein de l'équipe ne se sente sous une quelconque pression d'une figure dominante, hiérarchiquement parlant, donc on avait vraiment l'impression d'être dans une équipe assez libre. Elle nous autorisait à la tutoyer, rendant l'atmosphère de travail beaucoup plus amicale. Il arrivait même qu'elle boive un verre ou deux avec nous quand on organisait des sorties au bar.

Love on Notes [Publié avec &H]Where stories live. Discover now