35 - Psycho is night-calling

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     Je parviens à m'écarter de mon miroir seulement une heure et demie après. Je saigne horriblement, de partout. Les larmes envahissent mes pauvres petits yeux et commencent à couler par torrents.

Ô Dieu du ciel, pour quelle raison me faire endurer ça ?... Ai-je péché sans le savoir ?... J'aimerais savoir... Pourquoi moi ?...

J'attrape une boîte de mouchoirs, et sèche les plaies encore ouvertes, en pleurant le plus silencieusement possible. Je regarde l'heure. Trois heures trente-six...

Je sais que je ne suis pas très gentille, attentionnée ou généreuse... Mais est-ce un prix raisonnable à me faire payer pour quelques bassesses ?... La folie... La folie la plus profonde...

J'ai l'impression d'être dans un puits. Je n'ai aucune idée de comment sortir du puits. J'ai besoin d'aide... Mais quel idiot accepterait de perdre son temps pour sauver une psychopathe tombée au fond d'un puits ?...

Personne.

Je me sens si esseulée... Je n'arrive même plus à retenir mes larmes. « Pleurer la nuit pour survivre le jour », il parait. Ça s'applique complètement chez moi. Je suis forte, déterminée, inaccessible et crainte le jour, et faible, déprimée, pitoyable et atteinte le soir. Mais personne ne peut m'aider.

J'ai besoin d'aide.

Mais je n'en aurais jamais.

Et même si j'avais l'opportunité d'en avoir, je ne saurais même pas ce dont j'ai besoin, comme aide.

Mes joues toujours inondées de larmes, je décide d'agir, en un dernier acte désespéré. Ma main tremblante attrape mon téléphone et compose le code. J'appelle Sasha, tout en pleurant, et en priant pour qu'il ne réponde pas. Ça ne sert à rien de l'appeler si c'est juste pour espérer qu'il dorme, mais j'ai besoin de tenter... Raphaël est un couche-tôt, il ne répondra pas. Même si je suis sûre qu'à presque quatre heures du matin il doit dormir, je l'appelle quand même.

« M... Miri Aaron ?..., dit une voix grave, endormie et légèrement éraillée absolument séduisante.

Je ne réponds pas, et renifle simplement dans le silence, en essayant de retenir mes larmes pour pouvoir parler. Mais je n'y arrive pas. J'ai mal au visage, au cœur et à l'esprit.

- M... Miri ?... Tout va bien ?...

Ma voix tremblante et brisée répond simplement :

- Dé... Désolée de t'avoir... Dérangé... Bye...

Je m'apprête à raccrocher, mais il répond, d'une voix plus sûre d'elle :

- Attends !

- Hm...

Je renifle une deuxième fois.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- R... Rien... Excuse... Moi... Vas te... rendormir...

- Je ne dormais pas.

- Menteur...

- Bon, c'est vrai... Je dormais... Mais dis-moi ce qui ne va pas.

- Je... Je préfère que... Tu dormes...

- Dis-moi.

Je soupire et éclate encore en sanglots.

- Hé !... Ne pleure pas !...

- J'ai encore... Perdu le contrôle... J'ai passé une heure... Et demie... À me percer des boutons...

Il se tait, ne sachant pas vraiment quoi dire, et j'essuie mes larmes avec le dos de ma main.

- Est-ce que je peux te parler comme si tu n'étais pas Sasha ?

Psycho needs helpWhere stories live. Discover now