corps étranger

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Comment faire quand on ne se reconnais pas dans le miroir ? Qu'on observe attentivement son reflet sans pour autant trouver un ressemblance avec sois même ? Cette sensation désagréable qui s'insinue dans mon corps, et ne repart plus. Cette sensation d'étranger. Comme si mon propre corps ne m'appartenait pas. Cette sensation ancré à l'intérieur de mon âme, que j'ai depuis si longtemps, et qui ne daigne pas partir. Au contraire, elle reste, prend de l'ampleur, enfle en moi. Ne me laissant plus une seconde de répits, plus un instant de calme, sauf quand je dors. Car au moins, je ne rêve pas. Je ne rêve plus. Depuis longtemps déjà. Mais je ne trouve pas ça dommage. Parce que je vivre tranquillement la nuit, sans avoir le mal de l'étranger, sans que ce corps me rappel à chaque moment de ma vie, que c'est celui que j'ai et que j'aurais toute ma misérable existence. Ce corps que je déteste, que je hais, car il ne me convient pas. Il n'est pas celui que je voudrais. Il est l'extrême opposé. Un corps complétement diffèrent. On pourrait l'appeler "corps étranger". Généralement on donne ce nom pour quelque chose qui se balade dans le corps humain et qui ne devrait pas, mais là, il définis ce que je ressens.  Un sentiment d'inadéquation par rapport à mon esprit et mon corps. 

Je me déteste, ça depuis toujours, mais je ne savais pas pourquoi. Je me hais, j'aimerais avoir un autre corps jeter le mien aux ordures, le laisser pourrir dans une poubelle, et pouvoir enfin me regarder en me reconnaissant pleinement. Mais non, je ne peux pas troquer mon corps contre un autre, je suis obligé de garder le mien, de ne pas savoir qui est ce reflet, là, en face de moi, de chercher une ressemblance avec ce que je suis vraiment, sans jamais en trouver. De continuer à vivre sans que je puisse m'apprécier, être en accord avec mon "moi". Le regard des gens me répugne, parce que je sais qu'il me voit avec cette façade, cette muraille, que je ne supporte pas. Quand on me dit: 

"Tu as grandis dit donc ?"

Oui, oui peut être et alors ? Mon corps n'est pas diffèrent à ce que je sache. Il est toujours aussi horrible, aussi peu ressemblant de ce que je voudrais. Et il n'a fait que devenir plus grand, plus encombrant, plus pénible à regarder. Rien n'est mieux qu'avant parce que j'ai pris quelques centimètres. Mais ça ils ne comprennent pas. Et ne comprendront sûrement jamais. J'évite chaque miroir, chaque vitre de voiture, chaque grands morceaux  de verre. Je ne pourrai pas supporter de me voir. C'est bien trop pénible et désagréable. Déjà que je dois vivre chacun de mes jours avec mon corps, je ne vais pas commencer à me regarder pour me rendre encore plus dégoûté de moi même. Donc je fais tout pour m'éviter. Et quand par malheur je croise mon regard, je le détourne et les larmes me piquent les yeux. Je me déteste de ne pas être en accord avec moi. De ne pas savoir rentrer dans les petites cases de la société. Qu'est qu'elle peut m'énerver celle-là ! Toujours à montrer ses tiroirs et a nous faire rentrer dedans. Elle ne pourrais nous laisser nous même créer nos espaces dans lequel rentrer ? La couleur qu'on veut mettre sur notre façade ? Apparemment non. C'est bien dommage, j'aurais essayé, ... Et n'aurais pas réussit. Pourtant je n'arrive pas à rester dans ma case. Elle est trop petit,  trop étroite, et je ne peux pas passer dedans. J'aurai beau me tortiller, seul ma main y arrive, une infime partie de mon corps donc. Un petit bout qui arrive à se glisser dans le tiroir de l'armoire que je dois occuper. Mais je suis trop grand et je suis obligé d'attendre, la main dans ma case, en me demandant si un jour elle voudra bien s'agrandir pour que je puisse y vivre tranquillement, sans qu'elle n'ai une forme près conçu par la société, par le monde et peut-être aussi par moi même.           

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⏰ Last updated: Mar 04, 2020 ⏰

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