1 - Pour le meilleur et pour le pire

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23 décembre 2006.

C'était une froide journée d'hiver. Dehors, les décorations de Noël éclairaient les rues en abondance, rendant plus vive encore la blancheur de la neige.
Sarah Thornton était de ces passants qui ne font attention à rien, sinon à où ils marchent, afin de ne pas glisser sur une plaque de verglas. Elle était pressée, plus qu'à l'accoutumée, car elle devait annoncer à son mari une formidable nouvelle.
C'était pour cette raison qu'elle était rentrée de son travail deux heures plus tôt que d'habitude.
Elle avait enfin obtenu la promotion pour laquelle elle se battait depuis des mois. Elle était enfin numéro deux de son entreprise et elle avait par la même eu droit à une belle augmentation. La soirée serait donc à la fête.
Sur le chemin, elle s'était arrêtée pour acheter une bouteille de champagne et elle avait déjà hâte de voir ce que son époux lui avait préparé à manger.

Elle ne s'émerveillait donc pas des splendeurs de lumière qui entouraient le Chemin de Traverse, mais plutôt de l'idée du repas qu'elle allait déguster.
Une fois devant sa maison, elle glissa la clé dans la serrure et entra.

- Olivier ?

Mais aucune réponse ne lui parvint. Pourtant, elle savait bien qu'il était déjà rentré de son entrainement de Quidditch, puisque son balai se trouvait dans l'entrée.
Mais pas seulement, il y avait également un manteau à côté du sien qui ne semblait appartenir à personne qu'elle connaissait, mais c'était un manteau féminin, rehaussé d'une ceinture à la taille.
Elle fronça les sourcils et, sans un bruit, monta les escaliers qui la menaient au premier étage. Elle avait peur de ce qu'elle allait y trouver, bien que cela lui semblât évident.
Pourquoi d'ailleurs, cela ne l'étonna qu'à peine ?

Elle arriva rapidement devant la porte de la chambre et prit une grande inspiration. Elle entendait distinctement les rires qui en provenaient.
Aussi, elle l'ouvrit brusquement et constata avec malheur qu'elle ne s'était pas trompée.

- Ma chérie, ce n'est pas ce que tu crois !

.

27 décembre 2006.

- Pouvez-vous me dire pourquoi je devrais vous prendre comme cliente ?

Drago Malefoy se pencha sur son bureau, laissant quelques mèches venir échouer sur ses yeux d'un gris métallique. D'un geste nonchalant, il alluma une cigarette et fixa du regard la femme assise en face de lui.
C'était une belle femme, aux longs cheveux blonds comme les blés et aux grands yeux bleus. Elle aurait été jolie, si les traits de son visage n'avaient pas été déformés par un mélange de rage et de tristesse.

- Je dois réellement argumenter pour que vous acceptiez d'être mon avocat ? soupira-t-elle, visiblement lasse. C'est votre job, non ?

Drago leva les yeux au ciel, soufflant la fumée vers le plafond. Puis, il baissa à nouveau les yeux vers elle et tira une nouvelle longue bouffée.

- Ecoutez, Madame Thornton, je m'occupe actuellement de trois affaires importantes. L'un de mes clients est membre du Magenmagot et me paie cinq cent gallions, la séance, pour que je parvienne à étouffer une affaire sordide dans un bar de l'Allée des Embrumes. Un autre me paie le double pour gagner le procès que sa femme a intenté contre lui parce qu'elle l'a retrouvée un samedi soir dans un club sadomasochiste alors qu'il devait l'emmener au restaurant. Franchement, je gagne assez bien ma vie et je suis actuellement assez occupé pour pouvoir me permettre de refuser des clients. Alors je réitère ma question : Pourquoi devrais-je vous prendre comme cliente, vous plutôt qu'un autre des cas désespérés qui attend derrière cette porte ?

Sarah fronça les sourcils. Cet homme-là avait-il réellement été élu meilleur avocat d'Angleterre par la Gazette du Sorcier, l'année précédente ?
Pourtant, elle le savait déjà en mettant les pieds ici : Drago Malefoy n'était pas un homme facile. Sa réputation le précédait toujours, et elle avait tout de suite su qu'elle peinerait à lui faire défendre sa cause.

- Mon mari m'a trompée, dit-elle finalement.

- C'est un bien faible argument, répondit Drago.

Sarah ne parvint pas à dissimuler son soupir.

- J'ai de l'argent. Je peux vous payer plus que vos autres clients.

Drago haussa les épaules.

- Je n'ai pas besoin d'argent. Donnez-moi quelque chose d'autre ! Quelque chose qui me donnera envie de vous défendre corps et âme !

Sarah ne répondit pas tout de suite. Elle ferma les yeux et appuya ses doigts contre ses tempes, cherchant dans ses souvenirs comment elle s'était retrouvée ici, face à Drago Malefoy, négociant avec lui pour qu'il accepte de devenir son avocat.
Et tout lui semblait revenir au même point : Olivier.
A cette pensée, elle serra les poings si fort que ses ongles parfaitement manucurées pénétrèrent sa peau. Elle releva vers lui des yeux assassins.

- Je veux le détruire, annonça-t-elle d'une voix dure. Je veux qu'à la fin, il vienne me supplier de le reprendre pour pouvoir le piétiner davantage. Je veux le réduire en cendres et je sais que vous aimez écraser vos adversaires. J'ai lu tous les articles concernant les anciennes affaires dont vous vous êtes occupé. Vous êtes réputé pour être impitoyable et c'est ce que je cherche. Je veux qu'il en pleure tous les soirs !

Drago eut un sourire en coin et il passa sa main dans ses cheveux, alors qu'il écrasait sa cigarette en recrachant la fumée.

- Tentant, répondit-il. Mais pas suffisant.

- C'est Olivier Dubois, reprit Sarah. Vous étiez à Serpentard et lui à Gryffondor, cela ne devrait-il pas suffire à vous donner envie de le détruire autant que moi ?

- J'ai une très bonne amie qui était à Gryffondor, rétorqua Drago avec un sourire narquois. Bien essayé, Madame Thornton, mais encore une fois pas suffisant.

Sarah poussa un profond soupir et passa une main sur son visage, lassée.

- Bien, souffla-t-elle.

Et elle se leva, semblant porter le poids du monde sur ses épaules. Elle récupéra sa veste et son sac à main et tourna les talons, alors que Drago se levait pour la raccompagner.

- Je suppose que je vais devoir affronter cette Granger toute seule, dit-elle en lui souriant tristement.

Elle ouvrit la porte mais celle-ci se referma brusquement. Elle leva les yeux, surprise, et fut étonnée de voir que la main du blond était fermement appuyée dessus.

- Vous avez dit Granger ? répéta-t-il.

- Oui, répondit Sarah. C'est l'avocate de mon mari.

Le sourire de Drago s'agrandit et, rapidement, on ne put lire sur son visage qu'une profonde mesquinerie.

- Madame Thornton, vous venez de gagner toute mon attention. Racontez-moi donc comment vous avez appris que votre mari vous a trompée...

Un divorce explosifWhere stories live. Discover now