23 décembre 1999
Hermione n'aurait su dire pourquoi elle sentit une boule s'échapper de sa poitrine quand elle posa le pied sur le sol anglais après ces mois à l'étranger. Tout à coup, elle se sentait déjà mieux, comme si un mal insidieux s'était immiscé en elle sans qu'elle n'en soit consciente depuis son arrivée à Harvard.
Même le centre-ville de Londres lui parut moins bruyant et lourd, alors qu'elle sortait du Ministère de la Magie où son Portoloin l'avait menée. Des gens marchaient dans tous les sens, se bousculant parfois et elle aurait presque voulu foncer dans l'un d'entre eux pour être sûre qu'elle était bel et bien de retour mais elle avait mieux à faire.
Souriante, elle trouva rapidement une ruelle plus déserte et transplana.
La seule vue du Terrier, sous l'épaisse couverture de neige qui recouvrait tout le paysage, lui gonfla à nouveau le cœur. Elle pressa le pas, courant presque d'un pas mal assuré à cause de la peur de glisser sur une plaque de verglas, et aussitôt qu'elle fut devant, elle toqua vigoureusement à la porte, sautillant à moitié sur ses pieds.
On lui ouvrit à peine quelques secondes plus tard et elle sourit de toutes ses dents quand elle tomba nez à nez avec un grand rouquin, vêtu d'un pull de laine rouge orné d'un F vert.
- Salut, l'américaine ! lança Fred avec un accent qui se voulait imiter celui des Etats-Unis.
Hermione leva les yeux au ciel, amusée, et l'enlaça brièvement. Elle fit à peine un pas à l'intérieur qu'on l'enfermât dans une si puissante étreinte qu'elle en suffoquât presque. Elle sourit néanmoins à nouveau au visage épanoui de Molly Weasley quand celle-ci consentit à la lâcher.
- Que tu es belle ! s'exclama-t-elle. Et as-tu encore grandi ? L'air américain t'a vraiment fait du bien !
- Peut-être, répondit Hermione. Mais votre hospitalité m'avait manquée. Je suis contente d'être de retour !
- Et je suis ravie de t'accueillir ! Mais tu aurais du prévenir que tu arrivais si tôt ! Harry et Ginny sont partis faire leurs derniers achats de Noël et Ron travaille au magasin avec George. Il n'y a que Fred et moi. Arthur est également au travail.
- Et bien dites-moi ce que je peux faire pour vous aider !
- Rien, enfin ! protesta vivement Molly. Va donc te reposer, tu dois être épuisée après ce voyage ! Tu n'auras qu'à rejoindre les autres quand tu auras un peu dormi.
Trop fatiguée pour protester, Hermione hocha docilement la tête et monta les marches qui la séparaient de la chambre de Ginny d'un pas lent. Aussitôt arrivée, elle se laissa tomber sur le lit, ôta ses chaussures d'un mouvement des orteils et s'endormit sans plus de cérémonie.
Quand elle rouvrit les yeux, il faisait toujours jour et elle décida de mettre à profit les conseils de Molly. Elle se changea, tenta du mieux qu'elle le pouvait de dompter ses cheveux désordonnés par sa sieste et prévint Molly qu'elle sortait.
Comme si c'était la première fois qu'elle s'y rendît, elle s'émerveilla devant le Chemin de Traverse. A Noël, tout était décoré, du sol aux toits des magasins et elle semblait retrouver son innocence de petite fille. Il régnait dans l'air une atmosphère paisible, complétée par les chants de Noël entonnés par des objets ensorcelés dans les devantures des magasins. Avant de penser à retrouver ses amis, elle flâna longuement le long des allées, oubliant le froid qui la faisait frissonner des pieds à la tête. Quand elle eût décidé qu'elle en avait vu assez, elle se dirigea d'un pas joyeux vers Weasley, Farces pour sorciers facétieux. La devanture était toujours la même, se démarquant de ses voisins par sa jovialité évidente. Avant même d'entrer, elle put constater que les affaires étaient toujours fleurissantes pour les jumeaux. Il y avait des gens à tous les rayons, de tous les âges et beaucoup de clients ressortaient en transportant de nombreux sachets, un air épanoui sur le visage.
