13 - Ceux qui gagnerent aux la main

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21 février 2000

- Granger, arrête de tourner en rond, tu m'épuises, soupira Drago, avachi dans un canapé de cuir marron.

- Je vais tout oublier, murmurait cette dernière, arpentant de long en large le salon.

Drago en était venu à se demander s'il ne devait pas envoyer un hibou à Potter pour qu'il lui explique comment gérer l'ancienne Gryffondor en période de stress. Il ne l'avait bien sûr pas vue pendant les examens de décembre, mais là, il ne pouvait pas vraiment faire autrement que de la supporter puisqu'ils travaillaient ensemble.
S'il avait su à quel point elle était difficile à calmer, il aurait fui depuis longtemps.

Le soir même aurait lieu la première épreuve de la Coupe des Confréries et dire qu'elle était angoissée aurait été un énorme euphémisme. Ce qui l'inquiétait vraiment, ce n'était pas tant l'épreuve en elle-même, mais surtout le fait qu'elle n'avait pas la moindre idée des questions sur lesquelles ils pourraient tomber. Ce qui l'effrayait, c'était cet inconnu, ce flou total qui la plongeait dans une perplexité constante depuis qu'elle s'était rendue compte que la date fatidique approchait dangereusement.

Par ailleurs, même si elle ne l'aurait jamais avoué, elle appréhendait un peu de se retrouver devant les Kappa -et particulièrement Ava- qu'elle n'avait pas revues depuis qu'elle avait quitté la sororité par la grande porte. Elle avait croisé certaines des filles sur le campus, mais toutes l'avaient scrupuleusement évitée, comme si ne serait-ce que croiser son regard leur aurait assuré une exclusion certaine.

Tout cela faisait qu'elle avait l'impression qu'elle allait entraîner les Alpha vers une défaite certaine tant son stress avait augmenté depuis le matin.
Aussitôt qu'elle avait été debout, elle avait pris le chemin de la maison des Alpha et elle était tombée nez à nez avec Drago qui, même s'il ne lui avait rien confirmé, semblait ne pas avoir dormi de la nuit. Pourtant, son visage aristocratique n'était pas marqué d'épaisses cernes violâtres comme c'aurait été son cas dans le cas contraire. Non, ses traits étaient toujours d'une finesse noble et sa peau d'une pâleur à faire jalouser les spectres de Poudlard.

Quand il l'avait vue, il n'avait pas soupiré, ni marmonné quelque insulte. Il s'était simplement installé dans le salon avec elle et, patiemment, l'avait écouté se plaindre qu'elle ne s'était pas assez préparée et qu'ils allaient perdre à cause d'elle. Il avait eu beau lui répéter qu'on ne la surnommait pas la sorcière la plus intelligente de sa génération pour rien, elle n'avait rien voulu entendre.
Depuis leur dispute début janvier, leurs relations s'étaient grandement améliorées, sans pour autant devenir idéales. Ils se chamaillaient toujours sans arrêt et il prenait toujours un malin plaisir à lui faire dresser les cheveux sur la tête, mais à présent, un accord tacite s'était installé entre eux si bien que désormais, quand ils commençaient à ne plus pouvoir se supporter, l'un d'entre eux choisissait la fuite plutôt que le conflit. Ce n'était peut-être pas digne de leurs caractères explosifs, mais c'était plus reposant qu'ils n'auraient pu l'imaginer.

C'était du moins ce qu'ils se plaisaient à croire. Ce qu'ils aimaient moins avouer, c'était qu'un réel respect s'était établi entre eux et qu'ils n'éprouvaient plus vraiment le besoin de se défendre et de se protéger de manière agressive dès que l'autre était dans les parages.

- Bon, Granger, assieds-toi ou je te fais asseoir, menaça Drago, dont la tête commençait sérieusement à tourner.

- Marcher m'aide à rester concentrée, répondit-elle. Je sens que je vais tout oublier. On va perdre à cause de moi.

Le blond poussa un profond soupir et la dévisagea gravement, haussant un sourcil.

- Date de la création du Tournoi des Trois Sorciers ? demanda-t-il, mi-amusé, mi-désespéré.

Un divorce explosifWhere stories live. Discover now