Chapitre 6 : Équilibre de/du baiser

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Cadkar sort de la douche lorsque le gars de ménage, Issa, débarque pour faire justement le ménage. Cadkar l'ignore, trop concentré sur un exposé qu'il n'a pas encore commencé et qu'il doit rendre pour le lendemain. Cependant, il a faim alors il part se faire un smoothie et salue cordialement Issa. Puis, pris d'une bonté étonnante, Cadkar propose :

— Tu veux du smoothie aussi ?

— Pourquoi pas.

Alors Cadkar fait de plus grandes proportions puis tend un verre à Issa, qui boit avec appétit.

— Pas mal, approuve le plus jeune.

— Comme moi.

— T'aimes bien tout ramener à toi, non ?

— Ça dépend. Et si je te disais que je voulais qu'on parle de nous.

— « Nous », grimace presque Issa et ça fait sourire Cadkar.

— Samedi, Arcachon avec moi ça te dit ?

— On va y faire quoi ?

— Ce que tu veux.

— Ça me va alors.

— Tu m'enverrais ton adresse, je viendrai te chercher.

— J'habite à la résidence CROUS des Tulipes, tu connais ?

— Non, pas vraiment.

Comment Cadkar pourrait connaître la localisation et même l'appellation des CROUS, lui qui n'y a jamais mis les pieds ? Et il ne compte pas trop le faire entre les histoires de punaises de lit et de cafards.

Alors les deux jeunes se retrouvent effectivement le samedi direction Arcachon. Dans la voiture, il y a un silence puis Cadkar demande :

— Ça fait longtemps que t'habites au CROUS ?

— Deux ans, mais que depuis cette année tout seul.

— Tu vivais en colocation avant ?

— Je squattais chez mon cousin, lui aussi au CROUS.

Cadkar comprend alors qu'il partageait sûrement une chambre faite pour une personne. Chaud.

— Vous aviez combien de mètres carrés ?

— 10.

— Et maintenant, t'en as combien ?

— 10, mais tout seul, c'est mieux.

Vachement, ça donne pas envie, pense Cadkar.

— Ta chambre c'est sûrement la taille de mon appartement, fait remarquer avec légèreté Issa.

— Ça craint, ne se retient pas Cadkar, ça devrait pas exister des logements aussi petits.

— Faut bien loger les gens et tout le monde n'a pas les moyens de vivre dans une maison.

Cadkar se sent visé mais il s'en fout au fond. Ce n'est pas la première fois qu'on lui fait des remarques sur sa richesse et ça sûrement pas la dernière fois.

Les deux jeunes ne parlent plus, laissant la radio le faire pour eux. Parfois, ils se lancent tout de mêmes de coups de regards, un peu envieux.

Lorsqu'il arrive à Arcachon, Cadkar les emmène là où il a eu l'idée.

— Qu'est-ce qu'il y a ? C'est quoi cette tête ? question le plus âgé à Issa qui fait une drôle de tête en fixant le zodiaque.

— Il y a un gilet de sauvetage ?

— Bah non.

— Je monte pas dedans alors.

— Pourquoi ?

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