11 Mars 2016

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J'avais en quelques sorte réussi à m'en remettre, à oublier ce passage de ma vie en deux ou trois semaines. C'était qu'une question de temps.

Ce qui me peine le plus aujourd'hui, tu veux savoir c'est quoi ? C'est ma mère qui me répétait sans cesse au bout du fil, qu'elle avait hâte de me voir cet été. Ca me tue puisque je ne pourrai plus jamais la revoir, j'aurais trop honte de la regarder dans les yeux, je ne peux pas...
Assad avait disparu de la circulation, donc tout allait pour le "mieux", ou plutôt le moins pire.

J'avais trouvé mon travail au Quick, on était déjà janvier 2015. On se voyait de temps en temps toi et moi, c'est ce qui suffisait pour maintenir notre couple.

Un peu plus tard, ma sœur a décidé d'emménager quelques temps avec moi, histoire de changer un peu d'air. Ça m'arrangeait, c'était une sorte de protection en plus.

Je lui avais pas raconté ce qu'il s'était passé avec ton frère, car je la connaissais assez bien pour savoir qu'elle me ferait partir de cette ville au plus vite et qu'elle y arriverait. Je ne pensais pas à moi, je pensais à toi.

Partir loin de toi me semblait impossible, alors que maintenant, je prévois de partir définitivement...

Assad n'osait pas nous approcher, une fille c'était déjà un problème, alors deux filles...

De toute façon il me voulait, moi, à mon plus grand malheur. Alors il a élaboré un putain de plan, il me l'a bien expliqué d'ailleurs. Il nous espionnait, pour connaître les horaires de sorties de ma sœur et les heures de retours aussi bien-sûr.

Il a tout calculé, de façon à me retrouver chez moi et il a calculé le temps de sa petite visite.

Ça a sonné, alors j'ai ouvert sans regarder dans le judas, puisque je pensais que c'était ma sœur, qui venait tout juste de partir.

Lorsque je l'ai vu lui, j'ai sursauté et ai reculé d'un pas. Il est entré et m'a attrapée par les cheveux, en prenant bien soin de refermer la porte derrière lui.

Il m'a presque explosé la tête contre le sol, je venais de perdre toute mes forces.

Il en a alors profité. Il a profité de ce moment de faiblesse pour me violer.

Oui, il l'a fait.

Je pleure au moment même où j'écris cette lettre. Comment pourrai-je te décrire mon état à ce moment-là ?
Ça me fait du mal de ressasser ces souvenirs récents douloureux, mais je te dois bien des explications Hakim.

Je me dois de tout t'expliquer avant de quitter ce monde, avant de te laisser, de laisser toutes ces belles choses qu'on aurait pu vivre ensembles.

Je dois raconter mon calvaire avant de m'en aller.

Il m'a déshabillée alors que j'hurlais et que je me débattais. Il s'est déshabillé, puis s'est mit à m'embrasser le cou, la poitrine tout en me tenant fermement.

Je voyais flou, mais je voyais ton visage. Je priais pour qu'un miracle se passe et que tu vienne me sauver.

Mais j'ai vécu ça, je l'ai vécu. Et je peux te dire que je le souhaite même pas a mon pire ennemi.

Je ne le souhaite à personne...

-Nihed

Poupée est abiméeWhere stories live. Discover now