9.

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Le lendemain, j'étais toujours à l'hôpital.

Mes frères faisaient les gardes devant ma porte et mon père ne me quittait pas un instant. Myriam était venue me voir, elle me tenait la main très fort. Elle m'avait dit que Youness se faisait un sang d'encre pour moi.

Elle m'avait demandé si Youness pouvait venir et j'ai accepté parce que pour moi c'était devenu un frère.

Il est venu quelques heures après et j'ai laissé Myriam lui expliquer ce qui m'était arrivé.

Sa réaction m'a extrêmement touché. Il m'a dit qu'il allait prier pour moi, chaque soir à partir de ce jour-là et qu'il allait me protéger jusqu'à la fin.

Il m'a aussi dit que ma disparition rendait Chems fou. Quand il a prononcé le nom de Chems, j'ai commencé à pleurer.

- Leïla, ne pleure pas

- Il va être dégoûté de moi

- Dégoûté pourquoi ? Tu restes la même Leïla. Tu n'as pas demandé à vivre ce que tu as vécu. Chems va être là pour toi, vous vous aimez comme des fous. Leïla, tu as besoin de tous ceux qui t'aiment autour de toi maintenant.

-...

- Tu veux que je lui parle ?

J'ai hoché la tête en signe de réponse les yeux remplis d'eau.

Je m'étais endormie et mes frères étaient retournés à la maison.

Mon père était parti chercher quelque chose à manger à la cafétéria de l'hôpital.

Mon sommeil était Léger et mes nuits, remplis de cauchemars.

J'étais à moitié endormie, quand je sens quelque chose sur ma main.

J'ouvre mes yeux et je sens un parfum à mes narines que je reconnais. Je le reconnais même dans le noir, c'est Chems.

-Leïla...

-Je vais te venger houbi (mon amour), j'ai juré.

Je vois la porte de ma chambre d'hôpital s'ouvrir légèrement.

-Chems, dépêche-toi frère, son daron arrive

Si seulement j'avais été plus consciente à cet instant... mais avec des si on refait le monde...

Dès que je me suis réveillée le matin, j'ai dit à mon père que je voulais porter plainte. Je lui ai dit que je savais qui m'avait violé et que je voulais qu'il aille en prison.

L'hôpital avait déjà rassemblé mes résultats des tests et en plus, la police avait déjà le témoignage de Mehdi de la première fois quand la police était arrivée sur les lieux du crime.

J'ai dû répondre à toutes les questions que la police me posait. Ils ont procédé à une série de questions. J'ai demandé à mon père de quitter la pièce parce que je n'arrivais pas à parler de ce qui s'était passé s'il était là.

Myriam est restée avec moi à tenir ma main. Les larmes coulaient à flots et ma poitrine était lourde, trop lourde.

Les images me revenaient à l'esprit et je tremblais juste à devoir mettre des mots sur ce qui s'était passé.

Penser à quelque chose de douloureux est une chose, mais s'ouvrir à voix haute sur le sujet en est une autre.

Ce viol avait brisé quelque chose en moi. J'étais toujours paniquée, anxieuse et angoissée.

Je pouvais passer beaucoup de temps les yeux dans le vide.

C'était comme si toute ma vie j'étais un ballon attaché à une barre et qu'Ahmed avait coupé le fil et que maintenant, je m'étais  retrouvée perdue dans le fin fond de l'espace.

Je t'attendsWhere stories live. Discover now