10.

2K 158 23
                                    

La semaine d'après, mercredi, vers 15 h

J'étais assise dans la salle d'audience avec ma mère et mon pouls battait à une vitesse fulgurante.

Ils ont fait rentrer l'accusé...Chems.

Le voir menotter avec la tête baissée... et dire qu'il faisait tout pour éviter la prison.

Par la suite, on m'a appelé à témoigner.

Je me suis assise dans la barre des témoins.

On a échangé un long regard.

Je m'en souviens comme si c'était hier...

Ses yeux criaient la tristesse.

Je ne les quittais pas de mon champ de vision. Ses paroles me sont revenues en tête.

« Je vais te venger houbi, j'ai juré. »

Pourquoi ? J'ai besoin de toi plus que toute autre chose...

Juste penser à tout ça, il y a quelque chose en moi qui meurs.

Et j'ai témoigné.

Je leur ai dit qu'Ahmed me voulait du mal depuis le début et que Chems ne voulait que me protéger. J'ai dis aussi qu'Ahmed avait des mauvaises intentions envers Chems depuis plusieurs mois. Qu'il l'avait qualifié de bâtard et voyou.

J'essayais du mieux que je pouvais de donner un discours favorisant Chems.

J'ai répondu à toutes les questions en me retenant de pleurer.

Je sentais le regard de Chems pendant tout mon témoignage. Je voyais ses jointures se serrer.

Le voir comme ça me brisait le restant des morceaux du cœur que j'avais.

Ma mère était assise, qui d'ailleurs était la seule que j'ai laissé venir avec moi.

Je voyais le père d'Ali se ronger les ongles.

Enfin, je voyais les parents d'Ahmed... sans commentaire.

Ensuite, le moment du verdict est venu.

Juge : Je déclare Chemsdine Adam Nasri coupable de voies de fait graves.

Il est condamné d'une peine de 37 mois de prison.

Mon pauvre petit cœur explosa.

La juge -L'audience est levée.

Un policier lui mettait les menottes et Chems le pousse et il a commencé à essayer de marcher vers l'audience, vers moi.

Il crie de tous ses poumons.

-LEÏLA JE T'AIME.ANHABEK TOL HYATI. (Je t'aimerais toute ma vie)

Voilà comment j'ai su que Chems m'aimait.

Je commence à essayer de me diriger vers lui.

Je voulais lui dire que je l'aimais aussi.

Non s'il vous plaît, laissez-moi-le voir, laissez-moi lui dire que je l'aime.

Non, cet homme c'est ma bouffée d'oxygène, je vous en prie, laissez-moi lui dire que je meurs d'amour pour lui.

Non, on est fait pour être ensemble, je vous en supplie...

Ils sont deux à le retenir, le tirer vers la sortie.

J'essayais d'aller vers lui et j'ai vu ce gardien de sécurité commencer à se diriger vers moi.

Je t'attendsWhere stories live. Discover now