Je t'attends

16.

Il m'a longuement regardé, moi aussi d'ailleurs, je crois qu'il hésitait autant que moi pour savoir qui allait approcher qui...

Mais en une fraction de seconde, nos yeux se sont trahis et il prit dans ses bras et j'ai pu m'empêcher de me fondre en larmes.

C'était comme si je pouvais enfin respirer. Un poids énorme de moins sur les épaules.

Il a tenu fermement ma tête d'une main et de l'autre ma hanche.

Il a dit fermement, mais à la fois, doucement :

-Raki fi guelb (t'es dans le cœur).Nmoute Alik (je t'aime à en mourir)

- Ana tani (Moi aussi)

Mais qu'est que j'aime quand il parle arabe... chaque fois je fonds et je tombe encore plus amoureuse. Il le parle parfaitement.

Il m'a fait un long câlin qui a duré longtemps, mais que je ne pourrais jamais me rassasier.

Il s'est ensuite détaché et m'a pris par les joues.

Il m'a fait un bisou sur le front, sur les joues et un très long et passionnée baiser sur les lèvres, puisant tout son énergie et son amour.

Il y avait plus que des papillons dans mon ventre, c'était une pluie d'étoiles filantes carrément.

Il me tenait très fort contre lui, comme moi d'ailleurs, j'avais peur comme lui, qu'il disparaisse de ma vie encore une fois.

Il a souri par la suite.

Ses fossettes m'avaient tellement manqué que j'ai mis mes doigts dedans.

D'habitude ça l'énervait quand je faisais ça, mais là il n'a rien dit.

-Viens on s'assoit je dois te parler

On s'assoit sur un petit banc en pierre devant le bord de l'eau.

Il met son bras autour de moi.

-Je croit que je te dois de longues explications... par où commencer, bon..

Je le regardais attentivement. J'aimais trop quand il prenait un air mis sérieux mis drôle pour raconter une histoire. Il m'avait tellement manqué.

-J'étais perdu en prison, j'étais perdu toute ma vie au fait haha... et toi tu arrives, tu as chamboulé tout mon tableau de bord qui était déjà n'importe quoi pour commencer.

Je le regarde avec mes sourcils levés.

-Mais chamboulé en bien t'inquiètes. J'ai toujours pensé que je méritais pas quelqu'un comme toi...

J'allais parler, mais il a mis la main sur ma bouche.

-Laisse moi continuer. Alors pendant le reste de ma peine, j'ai beaucoup réfléchi... j'ai commencé à ouvrir mes yeux comme tu me l'a souvent appris, (il a commencé à sourire en me regardant), j'ai commencé à remarqué des choses, à ressentir des choses que je n'ai jamais ressenties, j'ai vu des trucs qui m'ont secoué, j'ai fait connaissance avec des gens qui ont des opinions différentes des miennes... j'ai commencé à vivre la vivre un pas à la fois pour en tirer le meilleur. J'ai réalisé que je ne menais pas la vie que je voulais, mais j'ai trouvé la force de tout recommencer à zéro.

- Je suis fière de toi.

Il a commencé à sourire.

-J'ai demandé à Youness de m'amener un Coran en prison. J'ai même consulté la psy de prison. J'aidais chaque fois que je pouvais ! Je suis sorti plus tôt que prévu et bon... j'ai dis à mon daron que j'avais engagé un détective privé pour retrouver ma daronne, qu'elle se trouvait en Espagne et que je devais la retrouver. Je l'ai contacté et rencontré, elle s'appelle Samia et elle est mère de trois autres filles avec son mari. On s'est expliqué et elle s'est excusée... et tu sais quoi Leïla ? Même si c'est ma mère et que ça faisait des années et des années que je ne l'avais pas vu... tu sais à quoi j'ai pensé quand elle s'est expliqué ? À quel point je ne voudrais jamais faire vivre ça à un gosse ! Si j'ai un gosse, je vais l'aimer de tout mon guelb (cœur), je vais lui donner tout ce que mes parents m'ont pas donné... Inch'Allah ya Rabi !