Je t'attends

13.

Et nous y voilà.

Il n'avait toujours pas répondu à ma lettre depuis, mais j'avais pris les devants parce que j'étais dans sa prison en train de l'attendre dans la salle de visite.

Le stress est à son comble.

Je suis assise à une table blanche et la porte s'ouvre...

Il y a eu des moments dans ma vie où j'ai eu envie d'arracher mon cœur, de dire à mon propre organe : je continue sans toi parce que toutes ses émotions ne me servent à rien !

Et après mes retrouvailles avec Chems j'aurais coupé mon cœur et je l'aurais donné au premier venu parce que c'était la douleur de trop...

Je vous remets dans mon histoire.

La porte s'ouvre et je vois Chems entrer avec un policier.

La salle était remplie de quelques détenus qui avaient leurs propres visites.

Quand Chems est rentré dans la pièce, il balayait la salle du regard et c'est là que j'ai compris qu'on ne lui avait pas dit qui était venu le voir...

Il a continué à examiner ses alentours jusqu'à ses yeux croisent les miens.

C'était comme si le monde entier était sur silence et que j'entendais que le battement accéléré de mon cœur.

Il avait une expression surprise, très surprise, c'était le cas de le dire...

Il avait gagné beaucoup de masse musculaire, il avait toujours des cheveux plus longs et sa barbe avait beaucoup poussé. Ses yeux verts foncés étaient encore plus perçants à cause de ses cernes mauves et il avait une bonne mine en somme.

Il s'est assis devant moi et on est demeurés silencieux pendant un bon trente secondes à se fixer.

Jusqu'à ce qu'il décide de briser ce silence...

-Pourquoi tu es venue ?

- Parce que tu n'as jamais répondu à ma lettre.

Baliverne, j'étais là parce que je mourais sans lui, j'étais parce que je devais lui dire que je l'aime avant qu'un de nous deux meurt, la vie est beaucoup trop courte...

-Qu'est que tu veux que je te réponde...?

- T'es sérieux ? Je pense que toi et moi on se doit beaucoup plus que ça

-Tu me doit rien et je ne te dois rien

Alors voilà Chems le bâtard était de retour. Le problème avec lui c'est qu'il ne croyait pas au pardon et aux secondes chances, dès que quelqu'un lui faisait du mal, il leur fermait la porte en pleine figure... comme si lui était parfait.

Je ferme les yeux et soupire.

-Chems fait pas le gamin avec moi.

-Tu as bien fais la gamine avec moi pendant des mois

Il commençait doucement à me piquer.

- Je t'ai déjà tout expliqué dans la lettre, j'ai rien fais de mal, pourquoi tu veux pas me croire?

-Je t'ai dis de ne pas prendre des cours avec lui, tu m'as pas écouté, maintenant assume.

- Je vais te perdre juste à cause d'un con ?

-Tu m'as déjà perdu. C'est fini Leïla et depuis longtemps.

Ses mots étaient comme des lames sauvagement poignardés sur mon corps.

Je ferme les yeux pour m'empêcher de pleurer.

Je mets mes mains sur mon visage pour me calmer.