04. Un jour, tu cicatriseras.

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Je ne saurais dire si c'est moi qui voulait faire en sorte d'oublier Aatma ou si c'est l'extérieur qui m'éloignait tant d'elle.

J'avais des études, une vie sociale, un travaille et une passion. La vie parfaite. L'extérieur était parfait mais tout s'écroulait lorsque je rentrais le soir voyant Aatma dans son coin sans parler.
Une partie de moi voulait oublier Aatma, je voulais vivre comme je le sentais. Était-ce mal ?

Lorsque j'essayais de la regarder, lorsque j'essayais de lui parler, elle restait muette. Je me sentais coupable de la traiter ainsi, de ne pas lui parler en rentrant, de ne pas prendre soin d'elle.

J'avais probablement les yeux clos et le coeur totalement fermé lorsque je la surprenais poser à la fenêtre redécouvrir le monde extérieur, mais je voulais la protéger.

Tant de questionnement qui ne trouveront pas de réponse aujourd'hui. Aatma continuera à m'ignorer tant que je ne me rattraperait pas.
Mais à ce moment-là, mes histoires connaissaient un succès fulgurant et les commentaires ne pouvaient que me faire reprendre confiance en moi. J'étais confiante, ma plume plaisait et depuis, je n'arrêtais plus d'écrire. Les gens m'aimaient à travers les mots, les phrases, les histoires et c'était pour moi, le plus important. Aatma était heureuse pour moi, même si elle ne le montrait pas, elle lisait mes commentaires et m'encourageait sans plus. Elle était fière.
Je gagne également en abonnés, de plus en plus de lecteurs veulent découvrir d'avantage mon histoire, une de mes histoires est sélectionné pour un award, tout allait pour le mieux. C'était peut-être rien dans la vie réelle mais cela me redonner confiance en moi, c'était en quelque sorte le fruit de mon travail qui payait et j'avais surtout le soulagement qu'au fond, quelqu'un m'écoutait.

Et ce fut un soir, après les cours que tout bascula de nouveau entre elle, le monde extérieur et moi. La solitude était pour moi ce que le tabac était au fumeur. Elle n'était que nocive, elle me détruisait mais arrêter était presque impossible pour moi. On me le reprochait souvent, de m'éloigner instinctivement d'eux, de l'extérieur. J'avais peur qu'on fasse mal à mon Aatma comme Julie l'avait fait.

Les gens n'aiment pas ceux qui sont amoureux de la solitude ou de l'isolement. Ils aiment les gens sociables et heureux, mais au font qui l'est vraiment ?
Et je voyais des amies me remplacer, sortir sans me prévenir, faire de nouvelles rencontres quand moi je trouvais toujours un prétexte pour ne pas aller les voir. Je voulais mais en même temps mon intérieur me hurlait de rester dans le noir parce qu'au fond personne à l'extérieur ne me comprenait vraiment.

Et les jours difficiles arrivent, mes insomnies. Des nuits blanches à décrire ma peine, ma douleur et extérioriser ma haine sur un clavier. Pourtant, quelques fois les mots me manquaient. Les mots n'étaient pas assez fort pour m'aider, rien ne me facilitait la tâche. Alors, mes histoires restaient sans fin, au plus grand malheur de mes lecteurs...

Aatma m'a surpris un soir entrain de pleurer, effondrée, j'avais le coeur en miette parce que rien n'allait et l'impression que le monde entier m'avait laissé tomber. Je souffrais et je ne savais pas vraiment d'où est ce que ça provenait. J'ai tellement le sentiment de ne pas servir à quelque chose sur cette terre, de ne pas être capable de rendre heureux quelqu'un, de ne pas avoir une épaule sur qui comptait. J'avais merdé avec Aatma, j'avais mal mais je me cachais pour pleurer.

Je me rappelle de la main d'Aatma sur mon épaule lorsque j'étais recroquevillée sur moi même en larme, ma réaction ne l'avait pas rassuré.

— Lâche-moi ! Va-t-en, au fond c'est toi qui me fait souffrir ! Parce que si tu étais plus forte tu aurais fait face à la vie..
— Mais...
— Laisse moi tranquille !!

Ma tête était une bombe à retardement, je n'avais plus de larme et c'était allongée sur le sol les écouteurs aux oreilles que je me suis laissée bercer dans les bras de Morphée...

AATMA Where stories live. Discover now