~Fifty-nine

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Ma très chère Betty,

J'ai beaucoup de choses à te dire. Tu sais, je ne l'ai jamais aimé. En fait au début, je le détestais. Ce petit Potter qui se croyait tout permis. Et je pensais que tu le détestais aussi. Quand j'ai compris ce qu'il se passait il était trop tard : il t'avais déjà attiré dans ses filets poisseux. Je sais que j'aurai du vous laisser faire votre vie comme un vrai grand frère, mais je n'ai pas pu. Potter m'arrachait la seule personne que j'aimais plus que ma propre vie.
J'aurai aimer te dire adieu correctement. Nos derniers mots étaient hautains et barbares et je ne les pensais même pas. Si tu savais comme tu me manques.
J'espère que tu es heureuse la haut. J'espère que tu vis une vie paisible. J'espère que tu penses à moi quelque fois. J'espère que je te manque un peu parfois.

Au début je ne croyais pas à l'amour, ce truc dont tout le monde parle et qui est censé faire vibrer ton cœur et te foutre des putains de papillons dans le ventre. Quand je te voyais avec Cédric au début ça me donnait juste envie de gerber.
Et puis il est mort.
Et tu t'es effondrée. Et je ne savais pas quoi faire. Comment te consoler ? Je ne savais même pas ce que tu pouvais bien ressentir. Je te voyais en larmes, brisée, et ça me faisait mal. Ca me faisait tellement mal au cœur.

Et puis tu as embrassé Harry. Je ne savais même pas comment réagir. Aimer Harry Potter ? C'était complètement ridicule. Et pourtant.
Je te voyais heureuse pour la première fois depuis notre quatrième année. Et je l'étais aussi. Heureux pour toi.

J'aurai aimé que tu le saches avant. Que je puisse t'embrasser et te dire toutes ces choses et plus encore.

Nous n'étions que des gosses qui obéissaient à nos parents. Nous n'étions que de pauvres gamins qu'on a obligé à se battre. Et tu as du en payer le prix.

Si tu savais, tout ce que je n'ai jamais pu te dire, tout ce que je regrette d'avoir dit, tout ce que j'ai pensé et tout ce que je n'ai pas fait. Reviens, je t'en prie. J'ai besoin de toi. J'ai besoin de ma sœur, de celle qui trouvait toujours le bien dans la personne horrible que j'étais. Celle qui tentait de me comprendre et qui m'a toujours protégé. Pourquoi moi je n'ai pas pu le faire ?

Tu es partie avant nous, bien trop tôt, bien trop vite. Et ta disparition nous rappelle comme une évidence que nous sommes finalement bien peu de choses et qu'il faut profiter de chaque seconde, de chaque minute ici bas.

J'ai été très heureux que tu m'en accordes quelques-unes. Toi, qui savais faire beaucoup avec si peu, toi qui savais rire dans les moments durs et pleurer dans les moments heureux, toi qui mélangeait tes émotions à la perfection pour qu'on ne puisse pas savoir ce que tu enfouissais. Trop de fois tu as préféré me faire sourire plutôt que de me laisser t'aider. Trop de fois tu as affronté tes démons seule. Trop de fois je n'ai pas été là pour toi, et maintenant il est trop tard.

Tu te souviens quand on était petit et qu'on dansait dans la neige ? Maman disait que ça portait bonheur d'être heureux à Noël. Que le père Noël nous récompenserait. Je n'ai pas du être assez heureux ces moments là. Sinon tu serais là, avec moi, en train de me dire que je suis débile d'écrire à une morte.

Quand j'étais triste, tu venais toujours me faire un câlin. Quand on avait dix ans, tu m'avais même acheté un énorme nounours vert et tu me disais qu'il te remplacerait si jamais un jour tu ne pouvais pas me remonter le moral.

Il est toujours sur ma chaise près de mon lit. Il attend ton retour, il en a marre de me voir pleurer. Je dois l'étouffer à force de sans cesse l'enlacer mais je ne peux pas m'en empêcher : il a ton odeur. Ton odeur d'herbe, de liberté. Ton odeur de lavande, de nature. Ton odeur de pain d'épices, ce que tu n'arrêtais pas de manger quand maman nous en préparait.

Sans toi je me sens... Vide. Une partie de moi s'est envolé. En même temps, tu es ma jumelle. Sans toi je ne suis plus entier. Je n'ai plus personne pour me critiquer et pour m'aider à avancer quand je suis bloqué.

Parfois je regarde à travers la fenêtre, attendant de te voir revenir le sourire aux lèvres, pieds nus comme d'habitude. Mais je ne vois rien d'autre que ta tombe juste en face, près de celle de grand-père. Tu n'es plus qu'un petit bout de pierre sur une herbe noircie par la rancoeur que je ramène chaque fois que je viens te voir.

Si tu savais à quel point je m'en veux. J'aurai absolument tout fait pour te protéger, toi, la seule personne qui comptait à mes yeux. Mais au moment voulu, je n'ai pas pu. Je n'ai pas su.

Je regrette de ne pas avoir passé plus de temps avec toi. 18 ans ce n'est pas assez.

Je t'aime plus que tout au monde.

Ton frère jumeau,

Draco Malfoy.

『𝒎𝒚 𝒇𝒊𝒈𝒉𝒕 𝒊𝒔 𝒐𝒗𝒆𝒓』[TERMINÉ]Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum